En 2023, les prix de la poudre de lait écrémé ont baissé depuis les plus hauts de 2022 permettant de retrouver de la demande sur le marché international. Les exports de la Nouvelle-Zélande et de l’UE-27 ont augmenté, permettant la consommation de stocks constitués en 2022.
Baisse globale des prix de la poudre maigre
En 2022, le prix de la poudre maigre avait fortement augmenté pour atteindre 4 027 €/t dans l’UE-27 au printemps. Toutefois, le rebond de la collecte de l’UE au 2nd semestre 2022 a eu raison de ces niveaux de prix très élevés. Les cours de la poudre maigre ont alors enregistré un fort repli à partir du mois d’octobre 2022. La chute de ces cours s’est poursuivie jusqu’au pic laitier en 2023 avant qu‘ils ne se stabilisent autour des 2 400 €/t. Enfin, sur le dernier trimestre 2023, les prix ont légèrement rebondi pour terminer à 2 540 €/t dans l’UE-27. Dans l’ensemble, les prix ont évolué de la même façon chez les autres exportateurs.
En moyenne sur l’année 2023, les cours européens de la poudre maigre ont été ramenés à 2 490 €/t (-32% soit -1 190 €/t /2022).
De meilleurs exports en 2023
La baisse des prix de la poudre maigre sur les marchés internationaux a permis de retrouver de la demande. Aussi, les exportations de l’UE-27 et de la Nouvelle-Zélande ont augmenté.
En Nouvelle-Zélande, les fabrications de poudre maigre étaient estimées par l’USDA stables par rapport à 2022 à 390 000 t. Les exportations néozélandaises ont très nettement progressé à 452 000 t (+26%/2022) probablement grâce à des stocks constitués en 2022.
Dans l’Union européenne, les fabrications de poudre maigre se sont repliées de -4,7% /2022 à 1,4 Mt. Néanmoins, les exports ont continué d’augmenter (+10,3% à 780 000 t soit +73 000 t). Comme pour la Nouvelle-Zélande, probablement grâce à d’importants stocks constitués au 2nd semestre 2022. L’UE-27 a notamment profité de la très forte demande algérienne (+29% à 145 000 t) qui a permis de compenser la moindre présence chinoise (-16% à 69 000 t). Plus largement, les exports ont progressé une nouvelle fois en direction de l’Égypte (+27%), du Maroc (+22%), de l’Arabie Saoudite (+58%) et du Yemen (+12%). En somme, les expéditions vers ces quatre pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont progressé de +35 140 t à 158 300 t.
A l’inverse, les exportations se sont repliées en Australie (-13%/ 2022) et aux États-Unis (-3% /2022).
La chute de la collecte en Australie a fini par se répercuter sur les fabrications en 2022. Elles sont estimées stables en 2023 autour des 138 000 t. Les exports se sont repliés (-13%/2022 à 133 000 t) principalement vers les pays d’Asie du Sud-Est.
Aux États-Unis, les fabrications ont diminué (-7% à 1,1Mt) notamment au 2nd semestre dans le sillage de la collecte. Les exportations ont donc enregistré une baisse, d’autant que les États-Unis étaient soumis à la concurrence de la Nouvelle-Zélande vers les pays d’Asie du Sud-Est. Seuls les exports vers le Mexique sont restés conséquents (+15% à 417 000 t).
Disparités de demande en 2023 selon les importateurs
En Chine, 1er importateur mondial de poudre maigre, les importations ont augmenté légèrement de +3% /2022 à 347 000 t principalement au profit de la Nouvelle-Zélande (+30% /2022 à 157 500 t) et de certains pays européens comme la France (+23% à 15 000 t) et l’Allemagne (x3 à 12 000 t).
Au Mexique, 2ème importateur, la demande en poudre de lait maigre importée est en hausse. Les transformateurs l’utilisent préférentiellement pour créer des produits laitiers innovants, emballés de façon à résister au climat mexicain. En effet, la consommation de lait liquide, local, est en perte de vitesse contrairement aux produits laitiers en croissance. Par ailleurs, les capacités de séchage du Mexique sont insuffisantes pour accroitre la production localement. En 2023, le peso fort et la forte compétitivité de la poudre US ont favorisé les importations.
En Indonésie, les importations ont baissé en 2023 notamment en poudre maigre (-16% à 182 000 t) et en poudres grasses (-16% /2022 à 80 000 t). Bénéficiant d’un accord commercial et d’une certaine proximité géographique, la Nouvelle Zélande, quasiment l’unique fournisseur de poudres grasses, a vu ses parts de marché augmenter en poudre maigre au détriment des États-Unis.
Cette baisse des importations, dans un contexte pourtant de chute de la collecte indonésienne (fièvre aphteuse) est principalement due à une chute de la consommation intérieure. Le pouvoir d’achat des ménages a baissé, l’inflation étant passée de 2% au début 2022 à 6% entre septembre 2022 et mars 2023 avant de diminuer doucement jusqu’à 3% en fin d’année 2023. Par ailleurs, la roupie indonésienne s’est affaiblie face au dollar US renchérissant le prix des produits laitiers importés.
Aux Philippines, les volumes de poudre maigre importée ont baissé de -23% /2022. Les États-Unis demeurent le premier fournisseur de poudre maigre (62% des volumes en 2023) devant l’UE (19%) et la Nouvelle-Zélande (10% des volumes). Tout comme en Malaisie (-13% /2022 à 108 000 t), les prix élevés dans un contexte d’inflation ont pénalisé la demande.