La cotation du veau gras s’est stabilisée en fin d’année à un niveau élevé. La prudence des mises en place après deux années de crise a fait reculer l’offre, soutenant les prix dans un contexte de forte hausse des coûts de production. Avec également une offre restreinte, le marché néerlandais se porte bien malgré le renforcement des mesures sanitaires dans certains pays européens.
Le cours du veau gras débute l’année à un niveau élevé
Durant plusieurs semaines, la cotation du veau de boucherie rosé clair O s’est stabilisée à un prix élevé de 6,53 €/kg de carcasse en semaine 1 (+12% /2021 ou +75 cts et +10% /2020 ou +61 cts).
La hausse saisonnière du 2ème semestre 2021 a été très marquée. Après deux années de crise pour la filière, les mises en place ont été très prudentes en 2021. L’offre était donc en léger recul alors que la demande était soutenue à l’automne, le contraste avec 2020 étant lié au confinement de l’automne 2020. Par ailleurs, dans un contexte de hausse généralisée des coûts de production, cette hausse était plus que bienvenue.
La hausse a été similaire pour la cotation du veau R rosé clair élevé en atelier, à 6,95 €/kgéc en semaine 1 de 2022 (+56 cts /2021 et +57 cts /2020 soit +9% /2021 et 2020).
Les coûts alimentaires ont continué de grimper
Après une hausse ininterrompue depuis mi 2021, la cotation de la poudre de lactosérum doux s’est stabilisée à 1 130 €/t entre les semaines 49 et 52, un niveau jamais égalé ces dernières années (+49% /2020 et +46% /2019).
Le prix de la poudre maigre a également atteint des niveaux record. A 3 270 €/t, il était supérieur de +49% /2020 et de +43% /2019 en semaine 52 de 2021.
Les prix des matières premières laitières pourraient rester élevés les prochaines semaines, avec une collecte laitière mondiale globalement en retrait.
L’IPAMPA des autres aliments pour veaux a encore légèrement augmenté en novembre : à 119,2 points, il dépassait de 15 points son niveau de 2020 et de 20 points celui de 2019. Les prix des céréales et des substituts protéiques restent très élevés dans un contexte de forte demande mondiale.
Enfin pour les éleveurs, l’IPAMPA gaz a poursuivi sa montée en flèche entamée début 2021. En novembre 2021 sa valeur était de 131,9 points, soit +24 pts /2020 et +20 pts /2019.
La production n’a pas retrouvé son niveau d’avant pandémie
En novembre, 103 000 veaux gras ont été abattus en France, en progression de +1% /2020, avec cependant un jour ouvré de plus qu’en 2020, et de +1,7% /2019. En tonnage, la hausse est plus forte : 15 300 téc ont été produites, soit +4% /2020 et +6% /2019.
En cumul sur les onze premiers mois de l’année, 1 095 000 veaux ont été abattus (-0,6% /2020 et -4,6% /2019) pour un total de 162 600 téc (-0,1% /2020 et -3,3% /2019). La prudence des mises en place a très légèrement fait reculer l’offre en 2021, mais la production en téc se maintient grâce à la hausse des poids carcasse.
Le poids carcasse à nouveau très élevé en novembre
L’âge et le poids à l’abattage diminuent saisonnièrement à l’automne, mais en octobre et novembre 2021 ce recul a été plus modeste.
Le poids à l’abattage est donc resté élevé en novembre : à 148,9 kg éc, il dépassait de +4,4 kg éc son niveau 2020 et de même +5,9 kg éc son niveau 2019. L’âge à l’abattage en novembre, à 187,1 jours, était plus élevé qu’en 2020 à pareille époque (+2,8 jours /2020 et de +3,3 jours /2019).
Aux Pays-Bas, les cours sur un plateau haut
A 5,65 €/kg de carcasse en semaine 1, un cours inchangé depuis la semaine 48 de 2021, la cotation du veau de boucherie néerlandais dépassait largement ses niveaux de 2021 (+26%) et 2020 (+13%). Le marché du veau blanc néerlandais se porte bien, tiré notamment par des demandes, française et italienne, soutenues alors que l’offre néerlandaise reste plutôt réduite.
En octobre, les abattages de veaux néerlandais étaient en net repli de -13% /2020 en téc et -12% /2020 en têtes. Par conséquent, en cumul sur les 10 premiers mois de l’année, les abattages de veaux sont à présent en recul en téc (182 100 téc, -1,7% /2020) et bien plus en têtes (1,13 million soit -3,4% /2020). Les intégrateurs néerlandais ont réduit les mises en place après les difficultés rencontrées en 2020 et face aux coûts de production très élevés tout au long de 2021.
Les veaux néerlandais qui sortiront dans les prochaines semaines sont produits à un prix de revient nettement plus élevé que début 2021. D’après les opérateurs néerlandais, seul un maintien des cotations permettrait de couvrir les coûts de production.