Face à des achats particulièrement mornes, même pour cette période de l’année, les abattages d’agneaux français ont fortement ralenti, parallèlement au pic de sorties des agneaux Lacaune. Le marché semble s’engorger progressivement, faisant chuter la cotation.
Un marché atone qui entraîne la baisse des cours chez les agneaux standards
Parallèlement au pic de sortie des agneaux Lacaune, les ventes sont particulièrement compliquées en ce début d’année, ce qui a tendance à engorger le marché et pèse sur la cotation entrée abattoir. Le prix des agneaux standard devrait continuer de chuter dans les semaines à venir, tandis que celui des agneaux de qualité supérieure pourrait se maintenir.
La cotation française de l’agneau lourd entrée abattoir a alors décroché de 0,17 €/kg d’une semaine sur l’autre, à 7,52 €/kg en semaine 6 (se terminant le 13 février). Elle surpassait tout de même de +0,44 € son niveau de 2021 et de +1,07 € celui de 2020 à pareille époque.
La flambée des prix des intrants continue d’impacter les coûts de production. En décembre 2021, l’IPAMPA ovin viande atteignait 120,4 points (+14,5 points /2020).
Des abattages en net recul début 2022
En décembre 2021, la production abattue, ramenée à 5 540 téc, a baissé de -1% /2020. Les effectifs d’agneaux abattus ont chuté de -2% avec des poids de carcasse en légère hausse, ceux des réformes de -3% avec des poids de carcasse stables. Bien que les importations d’agneaux vivants soient restées très dynamiques, en hausse de +40% /2020 (+7 000 têtes), les exportations l’étaient également (+8% soit +13 000 têtes), expliquant cette baisse de production, face à des sorties des élevages français stables.
Finalement, sur l’année 2021, la production abattue d’ovins a atteint 81 600 téc, en hausse de +2% /2020 et de +1% /2019. Cette hausse a été possible grâce aux importations d’ovins vifs, particulièrement actives (+35% soit +73 000 têtes).
D’après Ovinfos, les abattages français ont nettement reculé d’une année sur l’autre sur les 5 premières semaines de 2022. En plein pic de sorties, les agneaux Lacaunes finis trouvent difficilement preneur, ce qui engorge les bergeries des engraisseurs. Les quelques opérations en point de vente ne fonctionnent pas bien et, compte tenu des prix historiquement élevés, les distributeurs ont réduit le linéaire dédié à l’agneau en magasins… La filière perd ainsi du potentiel de vente.
Les importations de viande ovine ont fini l’année à de bas niveaux
En décembre 2021, les importations de viande ovine à destination du marché français ont baissé de – 6% /2020. Pour la 1ère fois de l’année, les importations en provenance d’Espagne ont chuté (- 36% /2020). Elles ont aussi fléchi en provenance du Royaume-Uni (-8%), mais se sont redressées en provenance d’Irlande (+5%) et de Nouvelle-Zélande (+6%).
Au total en 2021, les importations de viande ovines ont reculé de -4%/ 2020 et de -13% /2019, à 73 300 téc. Elles étaient en recul en provenance du Royaume-Uni (-5%), de la Nouvelle-Zélande (-6%) et d’Irlande (-11%) ; seule l’Espagne a su se démarquer sur le marché français (+26%).
Les exportations de viande ovine ont atteint 8 400 téc, soit +20% /2020 et retrouvé le niveau de 2019.
La consommation calculée par bilan, estimée à 151 500 téc en 2021, a accusé une légère baisse d’une année sur l’autre, de -2%, mais une chute de -5% /2019. Le niveau du disponible français en viande ovine, historiquement faible, demeure donc préoccupant.