Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

La cotation française du veau nourrisson chute de nouveau. Malgré des naissances en repli et des exportations dynamiques, les cours des petits veaux subissent de plein fouet la crise du veau de boucherie.

Des naissances en repli au 1er semestre 2019

Les naissances de veaux de mère laitière sont en net repli en 2019 : sur janvier-mai elles atteignent 1 179 000 têtes, soit -5% /2018 et -3% /2017. Cette chute est à nuancer car le début d’année 2018 était marqué par des naissances très élevées en contre coup de la dégradation de la fertilité observée fin 2017. Néanmoins en repli de 3% par rapport à 2017, les naissances laitières accusent un retard significatif. A l’issue de la campagne de vêlage (de juillet 2018 à juin 2019) elles auraient baissé d’environ 2% par rapport à la précédente.

Le développement continu des naissances de veaux croisés L-V (mère laitière x père allaitant) observé depuis 2014 semble plafonner. Sur janvier-mai 2019 elles sont en repli de 2% /2018 à 248 000 têtes. Elles restent en forte hausse par rapport à 2017 (+3%), 2016 (+16%) et 2015 (+23%). Ce type de croisement représente 21% des naissances de veaux de mère laitière depuis janvier, une part croissante, mais encore inférieure au taux de croisement pratiqué dans certains pays, notamment aux Pays-Bas où il dépasserait les 30%

Les records continuent de tomber à l’export

Les exportations de veaux de mère laitière se sont légèrement repliées en mai 2019, de -3,5% /2018 à à 14 500 têtes, en rapport avec les moindres naissances laitières. Cependant, elles sont demeurées très élevées comparées aux années précédentes : +23,5% /2017, X2 /2016. Depuis janvier 2019, 105 000 veaux ont été exportés, soit +6% /2018 et +31% /2017. Comme parmi les veaux naissants, les veaux croisés L-V exportés sont de plus en plus nombreux : 43 500 têtes sur 5 mois (+17% /2018, +46% /2017).

Cotation : déjà la rechute

Malgré des naissances en repli et des exportations dynamiques, le marché des veaux nourrissons est déprimé. Le redressement saisonnier des cotations, qui intervient habituellement au 2nd  trimestre, a été bref et tardif (juin). En semaine 27, le veau de type laitier de 45-50 kg cotait 111 € par tête, soit 51 € de moins qu’en 2018.

Environ 60% des mâles de type laitier nés en France sont valorisés par la filière veau de boucherie. 30% sont abattus en JB, bœufs ou taureaux et environ 10% sont exportés. Les cotations du veau laitier illustrent donc les difficultés sur le marché du veau de boucherie. Dans une situation difficile, les mises en place de veaux sont réduites et les intégrateurs font pression sur le prix des veaux pour maintenir leurs marges.
Les marchés des veaux naissants devraient être particulièrement dégradés dès le mois d’août. Le pic des vêlages laitiers rencontrera une demande faible des intégrateurs de veaux de boucherie. Les exportations de veaux devraient continuer de progresser et battre de nouveaux records. Les cotations pourraient retrouver le niveau très faible de 2018 ou être encore plus dégradées.