Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Le taux de croissance de collecte nationale de lait de chèvre s’est stabilisé, après un début d’année en très forte hausse. Cette évolution préserve l’approvisionnement industriel en ressource laitière, qui se maintient malgré l’effondrement des importations de produits de report.

La cadence au creux saisonnier reste stable

Avec 38,6 millions de litres livrés en septembre (+4,1% /2019), la collecte française poursuit sa baisse saisonnière, avant le rebond attendu en octobre. Au total, le cumul annuel s’élève à près de 400 millions de litres collectés, soit +5% par rapport au niveau atteint en 2019 (+17,5 millions de litres).

Ainsi, les taux de croissance ont été globalement stables pendant le creux de production, oscillant entre +3,5% et +4,1% de juin à septembre. Alors qu’elle était très dynamique jusqu’au mois d’avril, grâce à des conditions météorologiques favorables au printemps, à des prix en hausse et à la forte demande de l’industrie, la croissance de la collecte a ralenti en avril, suite aux appels à la modération des transformateurs.

Approvisionnement industriel préservé

Avec 15 millions de litres importés au 3ème trimestre (-27% /2019), le repli des importations de produits de report caprins se prolonge, après l’effondrement observé au printemps (-40% /2019 au 2ème trimestre). Ramenées à 41 millions de litres depuis le début de l’année, les importations cumulées en 2020 se situent -26% sous le niveau 2019, et -58% sous le bon niveau de 2018.

En effet, la dynamique positive de la collecte nationale et la demande des consommateurs en lait de chèvre français sont des facteurs qui ont encouragé les transformateurs à privilégier la ressource nationale. Par ailleurs, les exportations néerlandaises ont été davantage vouées à satisfaire la demande croissante du marché chinois de lait de chèvre en poudre de lait pour l’alimentation infantile, tandis que la collecte espagnole s’est repliée durant le premier confinement.

En conséquence, après un premier quadrimestre en forte hausse (entre +7% et +4% /2019 entre février et avril), la fourniture de marché s’est stabilisée à partir de mai. Ainsi, malgré l’effondrement des importations, l’approvisionnement des transformateurs français a légèrement progressé de +1% /2019, à 441 millions de litres transformés de janvier à septembre. La fourniture du marché reste cependant inférieure de -8% aux volumes transformés en 2018. En 2020, le moindre approvisionnement découle de la perte partielle de certains marchés lors de la crise sanitaire (restauration hors domicile, marchés de plein-air). En 2019, la baisse des volumes fournis à l’industrie était conséquence du lent redémarrage de la production laitière française.

Des stocks de report toujours faibles

A 5 400 tonnes en septembre, les stocks de produits de report sont plus étoffés qu’en 2019 (+19%), mais inférieurs de -17% au volume moyen enregistré à pareille époque entre 2015 et 2018. A noter que, exception faite du rebond observé en septembre, ils sont restés à des niveaux globalement bas en 2020.

En effet, les transformateurs ont privilégié les fabrications de fromages à la reconstitution des stocks, pour faire face à la demande toujours dynamique des ménages. En cumul annuel mobile, les volumes de fromages de chèvre vendus en LS affichent une belle progression de +4,4% /2019 fin octobre.