L’encombrement du marché du veau gras et la demande espagnole moins rémunératrice plombent le marché du veau nourrisson alors que les naissances ont été exceptionnellement faibles en février.
Fort recul des naissances
En février, les naissances de veaux de mère laitière ont chuté de -8% /2018, à 222 000 têtes après un mois de janvier plutôt normal. En somme sur deux mois, elles ont reculé de 3% /2018, à 493 000 têtes. Au-delà d’un possible décalage des vêlages, à vérifier en mars-avril, ce recul marqué des mises bas est à ce stade délicat à analyser.
Pas de hausse saisonnière des cours
Malgré les naissances en baisse, les cours des petits veaux ne connaissent pas de hausse saisonnière. En semaine 14, la cotation du veau mâle type lait de 45-50 kg se situe à 75 €/tête, soit 55 € sous son niveau de l’an dernier à la même période (-42% /2018 ; -34% /2017). Vu l’encombrement fort du marché du veau gras, premier débouché de ces animaux, les intégrateurs ont des besoins limités.
A cela s’ajoute une moindre demande espagnole en veaux nourrissons français destinés à l’engraissement. Le marché du JB y est encombré du fait de la hausse des abattages et suite à la fin des importations turques de JB espagnols vifs, et ce, dans un contexte de marché communautaire déjà lourd (lien article JB en Europe).
Des exports importants, mais des marchés peu rémunérateurs
En février, les exportations de veaux nourrissons ont totalisé 19 400 têtes (-1,5% /2018). Soit 52 100 têtes en deux mois. Les effectifs expédiés sont en baisse par rapport aux records de l’an passé (-2,5% /2018), mais se situent à des niveaux historiquement élevés (+20% /2017), malgré les faibles naissances.
Bien que les importations espagnoles de petits veaux, qui représentent 94% des envois français, se poursuivent, le marché est très peu rémunérateur. En mars, le cours du veau frison de moins d’un mois en Espagne s’élève à 76 €/tête, soit -18% /2018 et -20% /2017. Ainsi, les cotations sont similaires aux cours français alors même que l’envoi de petits veaux nécessite des frais supplémentaires de transport et sanitaires (vaccins et/ou PCR).