Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Le chiffre d’affaires de la RHD a poursuivi son redressement en France comme en Europe. Les consommateurs ont toutefois conservé une partie des habitudes d’achats prises lors de la pandémie. En septembre, les exportations ont progressé, pas les importations.

Redressement du chiffre d’affaires de la restauration

Dans l’UE à 27, le chiffre d’affaires de la RHD a poursuivi son redressement partiel en août, flirtant avec son niveau d’avant pandémie (+12% /2020, mais toujours -4% /2019). La situation restait cependant hétérogène avec un redressement toujours très partiel en Allemagne (+3% /2020 et -12% /2019) et en Espagne (+24% /2020 et -13% /2019). Le redressement était intégral en France, avec un chiffre d’affaires en août 2021 supérieur aux deux années précédentes (+11% /2020 et +4% /2019).

Mais, en France, la situation reste divergente selon les types de restauration. Le chiffre d’affaires de la restauration rapide était toujours en forte progression (+14% /2020 et +11% /2019). Celui de la restauration traditionnelle égalait son niveau d’avant pandémie (+7% /2020 et = /2019). Mais le secteur de la restauration collective sous contrat (+25% /2020 mais -21% 2019) restait affecté par un niveau de télétravail plus important qu’en 2019.

D’après IRi, les habitudes prises durant la pandémie devraient se prolonger, au moins partiellement. En septembre 2021, les dépenses en restauration commerciale (restauration traditionnelle, restauration rapide, brasseries…) sont restées dynamiques par rapport au niveau d’avant pandémie (+5% /2019). Mais les habitudes prises lors des périodes de restrictions (télétravail, livraison…) et la météo, qui n’a pas toujours permis de fréquenter les terrasses, ont incité les Français à se faire livrer des repas. En août et septembre 2021, la proportion des dépenses liées à des livraisons avait nettement progressé, passant de 6% du total des dépenses réalisées en restauration commerciale avant la pandémie en 2019, à 14% en 2021. Cela ressemble à un mouvement de fond, sensible depuis près d’une décennie dans d’autres pays, notamment aux États-Unis.

Des ventes au détail toujours dynamiques, mais logiquement inférieures à celle du 2ème confinement

Un an après l’annonce du deuxième confinement lors de la dernière semaine d’octobre (s.43) les ventes de produits de grande consommation et frais libre-service (PGC-FLS) ont logiquement enregistré une chute (-16% /2020), mais elles restent toujours supérieures à celles de 2019 (+4% /2019). Sur les trois semaines précédentes (s.40 à s.42) les ventes au détail sont restés soutenues en valeur (-1% /2020 et +5% /2019). En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC en GMS sont désormais inférieures à 2020, mais restent bien supérieures à l’avant pandémie (-1% /2020 et +6% /2019).

Avant la semaine 43 perturbée par les effets du reconfinement en 2020, les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) comme de surgelés (dont les viandes congelées) se situaient à des niveaux intermédiaires entre les deux dernières années sur les semaines 40 à 42.

Si les ventes de viandes hachées se sont repliées, elles restent à des niveaux intermédiaires entre 2019 et 2020. Sur les semaines 40 à 43, elles sont en baisse de -4% /2020 (début du 2ème confinement) mais en hausse de +6% /2019. C’est le cas pour les ventes de haché frais (-4% /2020 ; +4% /2019) comme de haché surgelé (-4% /2020 ; +8% /2019). Depuis le début de l’année 2021 les ventes de haché frais (-3% /2020 et +10% /2019) comme de haché surgelé (-6% /2020 et +13% /2019) sont restées dynamiques.

Les exportations ont augmenté en septembre, pas les importations

En septembre 2021, les flux de viande bovine ont évolué de façon contrastée :

  • Avec un marché européen en manque de viande de mâles, les exportations ont atteint 21 800 téc (+11% /2020 et +17% /2019). Les envois ont progressé vers l’Italie (6 000 téc ; +3% /2020 et +12% /2019) ainsi que vers la Grèce (3 700 téc ; +10% /2020 et -4% /2019). Ils ont poursuivi leur développement vers les Pays-Bas (2 300 téc : x3 /2020 et x4 /2019) et la Belgique (2 200 téc ; +21% /2020 et +32% /2019). Pour la première fois depuis de nombreux mois, les exportations vers l’Allemagne étaient en retrait par rapport au niveau élevé de 2020 (-7% /2020, mais +9% /2019 ; à 4 000 téc).
  • Les importations ont atteint 27 300 téc (-7% /2020 et +2% /2019), niveau inférieur au mois de septembre 2020 marqué par une forte reprise des importations après plusieurs mois à un niveau plancher.

En cumul sur les trois premiers trimestres, les exportations françaises de viande bovine dépassaient les niveaux des deux dernières années à 251 000 téc (+9% /2020 et +3% /2019). Les importations se situaient à des niveaux intermédiaires, à 174 000 téc (+5% /2020 et -12% /2019).

La consommation calculée par bilan était en recul en septembre 2021 pour le 4ème mois consécutif, à 126 100 téc (-5% /2020 et 2019) d’après nos estimations. En cumul sur trois trimestres, la consommation était stable à près de 1 120 000 téc (= /2020 et -3% /2019).

En septembre 2021, avec la baisse des importations sur un an, la part des viandes étrangères dans les disponibilités totales a légèrement reculé. La consommation de viande bovine française (veau inclus) était cependant à nouveau en retrait (-4% /2020).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !