Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024
Viandes bovines
L’offre restreinte soutient les cours
Les cours des vaches sont orientés à la hausse en France comme dans le reste de l’Europe. Ceux des jeunes bovins se tiennent bien dans une grande partie des États membres grâce à des ventes en carcasses vers les pays méditerranéens qui perdurent malgré la fin du Ramadan. Les prix des broutards bénéficient d’une offre toujours restreinte en France.
En veaux gras, le marché est équilibré, tant en France qu’aux Pays-Bas. Les jeunes veaux laitiers voient leurs cours poursuivre leur hausse saisonnière, dans un contexte d’offre faible du fait de la décapitalisation et de la hausse du sexage.
Les cotations des vaches sont bien orientées, celles des JB ont entamé leur baisse saisonnière. L’offre abattue reste en retrait : la hausse des sorties de jeunes bovins, génisses et bœufs ne compensent pas la baisse des réformes.
Les cotations des vaches allaitantes soutenues par le manque d’offre
La forte baisse de l’offre à abattre permet de soutenir les cours des vaches de race à viande. Après son pic de Pâques, la cotation de la vache U reste sur un niveau supérieur à celui de l’an passé, à 5,93 €/kg de carcasse en semaine 15, soit +2% /2023. La cotation de la vache R est relativement stable depuis début mars autour de 5,45 €/kg (= /2023). Celle de la vache O oscille autour de 4,52 €/kg (-9% /2023). La vache P continue de regagner quelques centimes au fil des semaines, à 4,21 €/kg (-11% /2023).
Baisse saisonnière pour les cours des jeunes bovins
Depuis la mi-mars, les cotations de jeunes bovins poursuivent leur baisse saisonnière. Pâques étant passé (31 mars), de même que le Ramadan (fini depuis le 11 avril), les opérateurs attendent la Pâques orthodoxe qui relancera le marché grec. Les prix français sont pour l’instant tiraillés entre des prix italiens élevés et des prix allemands bien plus faibles.
La cotation du JB U a perdu 10 centimes en 4 semaine pour tomber à 5,45 €/kg de carcasse en semaine 15 (-2% /2023). Celle du JB R a perdu 12 centimes en un mois, à 5,27 €/kg en semaine 15 (-3% /2023) et celle du JB O 10 centimes à 4,76 €/kg (-7% /2023).
L’IPAMPA peine à baisser
En février, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) a légèrement augmenté par rapport à janvier (+0,6%). Il restait à un niveau médian entre 2023 (-5%) et 2022 (toujours +5%). Certes, le prix de l’aliment acheté a poursuivi sa décrue (-1,1% / janvier 2024 et -11% / février 2023), mais l’indice des énergies et lubrifiants est reparti à la hausse (+6% sur un mois et +1% sur un an), de même que celui des services vétérinaires (+1% sur un mois et +4% sur un an).
Abattages : toujours moins de vaches et plus de jeunes animaux
Sur les semaines 8 à 15, les abattages de gros bovins étaient en baisse de -2% /2023 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. Les abattages de vaches étaient toujours ralentis (-8% en type viande et -2% en type lait), en lien avec le ralentissement de la décapitalisation. A l’inverse, la relocalisation de l’engraissement en France a permis d’augmenter les sorties d’animaux jeunes : les génisses viande étaient à +2%, de même que les jeunes bovins de type viande. Les bœufs étaient à +3%. Le nombre de JB laitiers abattus était stable.
Cheptels au 1er mars : une baisse ralentie pour le troupeau allaitant
Au 1er mars, le nombre de vaches allaitantes présentes en France enregistrait un recul moindre qu’au 1er février (-1,8% /2023 contre -1,9% au 1er février). La décapitalisation a fortement ralenti en 1 an : elle était de -3,1% au 1er mars 2023 /2022. Du côté laitier, la baisse du nombre de vaches se poursuit (-1,6% au 1er mars 2024 /2023) mais est également moins rapide que ce qu’elle était il y a un an (-2,5%). Depuis le 1er mars 2018, la France a perdu 481 000 vaches allaitantes et 356 000 vaches laitières.
Viandes bovines » Gros bovins » France »
L’inflation alimentaire sur un an à +1,7% en mars
L’inflation alimentaire a nettement ralenti en mars, mais la hausse du prix des services et de l’énergie continue d’affecter le pouvoir d’achat des ménages. De plus, l’inflation alimentaire à deux ans reste soutenue. En février, les exports français de viande bovine ont légèrement progressé comparé à 2023. Les importations de viande bovine comme la consommation calculée par bilan étaient en retrait.
Net ralentissement de l’inflation en mars
L’inflation en France poursuit son ralentissement en mars 2024. D’après l’INSEE, le rythme de progression de l’indice général français des prix à la consommation harmonisé (IPCH) recule à nouveau en mars 2024, à +2,3% sur un an (contre +3,0% en février 2024). L’inflation alimentaire ralentit nettement, à +1,7% sur un an en mars, contre +3,6% en février et +5,8% en janvier. Ce sont maintenant les prix des services (+3,0% sur un an) et de l’énergie (+3,4%) qui soutiennent la progression de l’inflation.
En février, un peu plus d’export et peu d’import
En février 2024, d’après les Douanes françaises, les exportations françaises de viande bovine ont été légèrement supérieures au niveau limité de 2023. Elles ont atteint 17 000 téc (+3% /2023 mais -12% /2022). Dans le même temps, les importations étaient en léger retrait sur un an, à 28 500 téc (-5% /2023 et +1% /2022).
Les exportations étaient en hausse vers la Grèce par rapport à son bas niveau un an plus tôt (+30% /2023 à 2 800 téc), la Belgique (+18% à 1 700 téc) et les autres pays de l’UE (+61% /2023 à 1 300 téc) mais reculaient vers l’Italie (-18% /2023 à 3 300 téc) et l’Allemagne (-4% à 3 000 téc) et les Pays-Bas (-8% à 3 000 téc).
Côté importations, celles-ci reculaient depuis les Pays-Bas (-5% /2023 à 7 000 téc), l’Irlande (-12% à 5 100 téc), l’Allemagne (-28% à 2 400 téc) et la Pologne (-15% à 2 300 téc). Elles ont progressé depuis le Royaume-Uni (+8% à 3 400 téc) et l’Espagne (+28% à 1 900 téc).
Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.
La consommation calculée par bilan en repli de -2% en février
Dans le sillage de 2023, le disponible consommable en février 2024 était en retrait sur an pour le onzième mois consécutif. D’après nos estimations, il s’est établi à 121 900 téc, niveau intermédiaire entre les deux années précédentes (-2% /2023 mais +1% /2022).
La part de l’import dans le disponible consommable en France en février 2024 était en léger retrait (24,0% contre 25,0% un an auparavant).
Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.
Depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par l’organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas pris en compte ici.
Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »
Bon maintien des cours, sauf en Allemagne
La baisse de l’offre en Europe et la demande toujours dynamique sur les marchés méditerranéens ont continué à maintenir les prix des jeunes bovins en Italie, en Espagne et en Pologne. Seuls les prix allemands ont amorcé leur baisse saisonnière, entrainant les prix français dans leur sillage.
Italie : des tarifs élevés en croissance
En Italie, la diminution des envois de broutards français l’an dernier continue de soutenir les prix. Ainsi, lors de la semaine 15, le jeune bovin limousin Extra vif cotait 3,84 €/kg, comme en semaine 11 (+3% /2023 et +18% /2022), le jeune bovin charolais Extra cotait 3,74 €/kg, soit +9 cts en 4 semaines vif (+5% /2023 et +14% /2022). Le jeune bovin charolais Prima Qualità cottait à 3,63 soit +9 cts par rapport à la semaine 11 €/kg (+6% /2023 et +15% /2022). La jeune génisse charolaise Extra reste à la valeur de 3,54 €/kg vif (+3% /2023 et +10% /2022).
En raison de la baisse des envois de broutards français depuis 2022, les sorties de jeunes bovins finis sont limitées en Italie. Sur les 2 premiers mois de l’année, 211 000 jeunes bovins mâles et femelles ont été abattus, soit -2% / 2023 et -7% /2022 d’après l’Anagrafe Zootechnica.
Espagne : des prix en légère hausse
Le jeune bovin R espagnol cotait 5,35 €/kg éc en semaine 15 (+1% /2023 mais +7% /2022). La cotation du jeune bovin U s’établissait à 5,53 €/kg éc, similaire à de sa valeur de 2023 (-1%) et en progression de +9% /2022. Ce dernier a progressé de +1% en quatre semaines, se maintenant à un prix relativement haut. Ces évolutions reflètent une demande soutenue pour les animaux bien formés.
La bonne tenue des cours des jeunes bovins espagnols s’explique par la demande algérienne. Le pays a rouvert son marché récemment, et la période du ramadan, qui est désormais terminée, a été propice à une très forte demande. Après des semaines très denses en envoi, le rythme d’exportation de carcasses a ralenti mais la demande algérienne reste présente.
Allemagne : cours en légère baisse
En Allemagne, les prix des jeunes bovins ont amorcé une lente baisse saisonnière. En semaine 15, le JB R allemand cotait 4,96 €/kg éc (soit +1%/2023 et -14%/2022). Le jeune bovin O cotait 4,48 €/kg éc, stable par rapport à 2023 (-5 cts en 4 semaines), mais en recul par rapport au niveau élevé observé à cette période en 2022 (-15%).
Pologne : maintien des prix
En Pologne, le JB O est en légère progression de 2% en 4 semaines avec une cotation de 4,77€/kg éc en semaine 15 (+3%/2023, et -3%/2022). Le JB R est, à 4,95€/kg éc, était aussi en croissance de 2% ces 4 dernières semaines (+4%/2023 et -2%/2022). La diminution de l’offre dans l’UE permettant une bonne compétitivité des JB polonais à l’export.
Les exportations françaises de viande bovine dynamiques en début d’année
Les exportations françaises de viande bovine sont en légère hausse, de 3% par rapport à 2023 sur la période janvier-février avec +600 téc, mais en recul par rapport à 2022 sur la même période (-12%/2022).
Les ventes ont baissé vers l’Italie (-13%/2023), mais ont fortement progressé vers la Grèce (+17%) de même que vers les pays tiers (+108%/2023), grâce à des commandes turques. Les ventes à l’Allemagne ont regagné +1% par rapport au faible niveau de 2023.
Ce maintien des exportations a contribué au bon maintien des prix des jeunes bovins français en début d’année.
Viandes bovines » Femelles » Europe »
Fermeté du prix des femelles en UE
Les cotations des réformes poursuivent leur hausse saisonnière, soutenue par le recul global du cheptel européen de vaches.
Cotations des vaches O toujours en progression
Les cours des vaches O poursuivent leur hausse saisonnière en Union européenne, à une saison où les réformes sont moins abondantes. Même en Irlande, où les abattages sont encore importants, les prix sont repartis à la hausse.
ALLEMAGNE : fort revers des abattages
En Allemagne, entre les semaines 11 et 14, les abattages de vaches ont nettement reculé par rapport aux deux années passées, de -11% /2023 et -14% /2022.
Pendant ce temps, la cotation de la vache O a continué de progresser, sans toutefois atteindre les niveaux de prix de 2023 et 2022 (-7% /2023 et -23% /2022 en semaine 13). La cotation a engrangé 10 centimes en quatre semaines, à 4,01 €/kgéc, du fait de la faiblesse de l’offre en réformes.
POLOGNE : prix équivalent à 2023
La hausse saisonnière du cours de la vache O s’est poursuivie plus lentement en Pologne que le mois passé, avec 3 cts gagnés en 4 semaines. En semaine 13, le prix de la vache O était comme le mois passé équivalent à celui de 2023, à 4,14 €/kg de carcasse, mais à -6% /2022. La parité euro/zloty est relativement stable depuis novembre 2023. Le cours des réformes polonaises est presque équivalent au cours hollandais (-1%) et supérieur au cours allemand de +3%.
IRLANDE : des réformes toujours importantes
En Irlande, les abattages de réformes sont très élevés depuis début 2024, comme depuis l’automne, du fait d’un automne-hiver trop pluvieux, ayant entraîné une rentrée à l’étable précoce et peut-être des problèmes de reproduction durant l’été humide de 2023, entraînant des réformes des laitières vides.
D’après l’indicateur hebdomadaire du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches sont encore élevés : +12% /2023 entre les semaines 11 à 14. Les abattages de génisses progressent aussi (+6% /2023) mais ceux des autres catégories de bovins ne progressent plus contrairement au mois passé (bœufs : -1% /2023, jeunes bovins : -2%).
Le cours de la vache O est inférieur à celui de l’année 2023, du fait des abattages importants en 2024. Après avoir reflué de mi-février à mi-mars, le cours a progressé de 11 cts entre les semaines 11 à 15, pour atteindre 4,23 €/kgéc (-7% /2023 mais +3% /2022).
Viandes bovines » Maigre »
Une offre toujours sous pression
L’offre de broutards, toujours réduite, continue de tirer les prix vers le haut. Le marché du broutard est en tension du fait du report vers l’engraissement national. En février, les exportations de broutards étaient en recul de 11 % par rapport à 2023, du fait du manque de disponibilités.
Des prix toujours en croissance
Du fait de l’offre restreinte, et des besoins en engraissement du marché français, espagnol et italien, les prix progressent. Les cotations des charolais continuent leur ascension, avec un broutard U de 350 kg à 3,67€/kg vif (+8 cts en 4 semaines), et le U de 450 kg a augmenté de 2 centimes en 4 semaines l’amenant à 3,52€/kg (+5 cts/2023 soit +1%). Le broutard croisé R de 300 kg s’établit lui à 3,40€/kg (+5 cts en 4 semaines).
Le mâle limousin E de 350 kg est toujours à 3,90€/kg, ce sont 15 centimes de plus qu’en 2023 (+21 %). Le prix du mâle croisé R de 300 kg est lui aussi en croissance (+5 cts ces 4 dernières semaines) avec un prix en semaine de 14 de 3,40€/kg (+22 ct/2023 soit +7%).
Les femelles limousines E de 270kg et les Charolaises de U de 270kg se maintiennent à des cotations élevées, respectivement de 3,60€/kg (+9%/2023, +5%/2022) et 3,40€/kg (+5%/2023, +15%/2022).
Rebond des naissances en trompe-l’œil en février 2024
En février, les naissances de bovins allaitants étaient en légère hausse par rapport à 2023 (+1,2% /2023). Cependant, février 2024 comptait 29 jours (année bissextile). En ramenant les naissances du mois sur 28 jours, afin de comparer avec 2023, les naissances sont en réalité en recul de –2,2% sur un an. La campagne 2023-2024 est quasi stable par rapport à 2022-2023 (-0,4%) avec 2 181 000 naissances (-10 000 têtes /2022-2023). Le cumul de janvier et février 2024, reste toutefois en dessous de la valeur de l’année précédente, avec -9 000 naissances (-1,4%/2023 et -6,7%/2022).
Effectifs en baisse en février
Les effectifs de broutards étaient réduits au 1er mars 2024, que ce soit pour les mâles de moins de 6 mois ou de 6 à 12 mois.
Au 1er mars 2024, les fermes comptaient 888 000 mâles allaitants de moins de 6 mois (-1% /2023) et 505 000 mâles allaitants âgés de 6 à 12 mois (-2% /2023).
Les Charolais en particulier connaissent un recul de -6% au 1er mars 2024 par rapport à 2023 chez les individus de 6 à 12 mois. Les broutards blonds d’Aquitaine connaissent une baisse notable de -7% de leurs effectifs de mâles de 0-6 mois.
Exportations en recul, sauf vers l’Italie
D’après les données SPIE-BDNI, 94 000 bovins de type viande de 4 à 16 mois ont été expédiés entre les semaines 5 à 9, soit -11%/2023 ou -12 000 têtes. La dynamique de janvier se prolonge et est cohérente avec les baisses constatées ces deux dernières années.
Entre les semaines 1 et 11, les exports de mâles charolais ont reculé de -8% /2023, tandis que les exports de Limousins reculaient de seulement -4%. Le dynamisme de la demande intérieure à l’engraissement entraîne le report des Charolais vers le marché national.
La part des femelles dans les exportations était stable, avec 36% de femelles parmi les 230 000 têtes exportées selon les données SPIE-BDNI des semaines 1 à 11.
Selon les douanes, les exports de broutards mâles et femelles vers l’Italie (plus de 160 kg vif) étaient stables sur la période janvier-février par rapport à 2023 (-130 têtes). Attention : février ayant comporté 1 jour ouvré de plus en 2024 qu’en 2023 (+5% de jours ouvrés), cette apparente stabilité masque un recul de –4,5% en février 2024 comparé à 2023, conforme à l’érosion actuelle des envois vers l’Italie.
Vers l’Espagne, les exportations sur la période janvier-février sont en légère hausse par rapport à 2023 (+3% /2023 et +14%/2022). Les envois de broutards mâles de plus de 300 kg sont en recul : -4% soit 6 000 têtes expédiées. Cette baisse est cependant compensée par un regain d’exportation des femelles (environ 800 têtes soient +104%/2023). Les individus plus légers entre 160 et 300 kg sont stables avec 10 000 broutards envoyés (soit =/2023).
Sursaut des exportations vers les pays tiers
En février, les envois de broutards vers les pays tiers restaient faibles, avec 1 000 broutards exportés vers la Tunisie. Cette dernière a repris ses importations depuis novembre, avec quelques bateaux, mais les flux vers les pays tiers restent modestes : -84% de broutards expédiés sur la période janvier-février 2024 comparé à2023. La fermeture du marché algérien liée à l’apparition de la MHE, couplée à l’offre faible et à la demande française et européenne, ne permet pas d’échanges plus développés avec les pays tiers.
En mars, des envois vers l’Italie toujours ralentis, mais stables vers l’Espagne
D’après les données TRACES, les exportations de tous bovins vifs sont ralenties vers l’Italie : -9% /2023 entre les semaines 9 à 13 (du 26/02 au 31/03). Cette baisse prolonge la dynamique de janvier : au total depuis début 2024, les envoie vers l’Italie ont reculé de -10% par rapport à 2023, ce qui représente 10 000 bovins envoyés en moins, de tous âges, sexes et catégories confondus.
Vers l’Espagne, les exportations se maintiennent à leur niveau de 2023 avec une légère hausse de 2% sur la période de la semaine 9 à 13. Les exportations vers l’Espagne depuis le début de l’année et jusqu’en semaine 13, ont augmenté de 1 800 têtes, soit +1% /2023.
Viandes bovines » Veaux de boucherie »
Le cours du veau gras reste élevé
Les abattages de veaux ont été équivalents en mars à ceux de l’an passé. Les cours des veaux gras se sont globalement maintenus à un niveau proche de 2023, du fait de la faiblesse de l’offre en veaux gras. Les coûts alimentaires restaient relativement faibles.
Les cotations à niveau élevé début avril
Les prix des veaux de boucherie restaient à un niveau élevé début avril, du fait de la faiblesse de l’offre en veaux gras. En semaine 14, le veau de boucherie rosé clair O élevé en atelier cotait 7,23 €/kgéc, en baisse de 6 cts en quatre semaines et très proche de son niveau de 2023 (-2% ou -16 cts). Le veau rosé clair R élevé en atelier suivait une tendance similaire, à 7,46 €/kgéc (-2 cts en quatre semaines et -3% /2023 ou -27 cts).
Les prix des veaux sous la mère étaient eux en légère hausse sur les quatre dernières semaines, du fait de la faiblesse de l’offre. En moyenne entre les semaines 11 et 14, la cotation du veau rosé clair U élevé au pis s’établissait à 9,76 €/kgéc, gagnant 4 cts en quatre semaines et +6% /2023 ou +53 cts.
Des coûts alimentaires modérés début avril
Les prix des aliments pour veaux ont reflué entre début mars et début avril. En semaine 13, la poudre de lactosérum doux cotait 645 €/t, en-dessous de son niveau de 2023 (-14%) et de 2019 (-15%). La poudre de lait écrémé, utilisée dans les élevages positionnés sur un segment plus haut de gamme, cotait 2 315 €/t la même semaine (+1% /2023, -44% /2022 mais encore +21% /2019).
L’indice de prix IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux était quasi stable d’un mois sur l’autre en février (+1%) et s’établissait à 139,6 points (-9% /2023 mais +39% /2019). L’IPAMPA autres aliments pour veaux (partie fibreuse) stagnait aussi à 133,9 points (+1% en un mois) soit -12% /2023 mais +29% /2019.
Les prix de l’énergie ont également peu évolué en un mois. En février, l’IPAMPA gaz était à 145,8 points, légèrement inférieur à 2023 (-3%). Le pétrole Brent de mer du Nord, dont le propane est un dérivé, cotait 79 €/baril en mars, en hausse de 1% en un mois, proche du niveau de février 2023 (+1%) mais toujours nettement supérieur au niveau de 2019 (+34%).
Les abattages de mars stables, ramenés au nombre de jours ouvrés
En mars, 91 000 veaux ont été abattus, en net repli de -10,5% /2023 (-11 000 têtes). Cependant, mars 2024 a comporté seulement 21 jours ouvrés, contre 23 jours un an plus tôt, soit 10% de jours ouvrés en moins, ce qui suffit à expliquer cette baisse d’abattage. En réalité, la production a donc été équivalente à celle de mars 2023.
De façon comparable, la production a reculé également de -10,6 % /2023, à 13 000 téc. Le poids moyen des carcasses était équivalent à celui de mars 2023, à 143,8 kg (-0,2 kg /2023).
En cumul sur trois mois, 268 000 têtes ont été abattues (-4,5% /2023 du fait de la réduction du nombre de jours ouvrés et -9,0 % /2022), soit une production de 38 000 téc (-3,8 /2023).
Les abattages néerlandais très dynamiques en janvier
En janvier, les abattages néerlandais ont bondi, à 124 000 têtes (+9,8% /2023) après un mois de décembre un peu décevant (-4,9% /2022). La production en téc a augmenté de +12% /2023, ce qui traduit un léger alourdissement des veaux, du fait de certains décalages de sorties de fin d’année 2023.
Début avril aux Pays-Bas, la cotation du veau de boucherie pie-noir néerlandais (De Kalverhouder) restait stable comme depuis le début de l’année, à 6 €/kg éc (-4,8% /2023 ou -30 cts et +2,6 % /2022), témoignant d’un bon équilibre entre offre et demande sur le marché européen.
Viandes bovines » Veaux laitiers »
Baisse des naissances de veaux laitiers à engraisser
Dans un contexte de ralentissement de la décapitalisation, les naissances de veaux laitiers disponibles pour l’engraissement baissaient nettement en janvier, du fait d’un plus fort recours au sexage. Côté prix, la hausse saisonnière est bien amorcée tant en France qu’en Espagne malgré les inquiétudes sur les conditions climatiques en Catalogne.
Poursuite de la hausse saisonnière des cours
Les cours des jeunes veaux laitiers poursuivaient leur hausse saisonnière du fait du creux saisonnier des naissances mais aussi des mises en place dynamiques pour les abattages de l’automne. Ainsi, en semaine 11, le veau mâle laitier de 45-50 kg cotait 84 €/tête, en hausse de +16 € en quatre semaines et très proche de son niveau de 2022. Le veau mâle laitier de 50-55 kg était également en hausse de 15 € sur quatre semaines à 106 €/tête.
Baisse des naissances de veaux disponibles pour l’engraissement
La décapitalisation laitière poursuivait son ralentissement (lien article Christine), avec 3,336 millions de têtes au 1er février 2024, soit un recul de -1,5%/ 2023 (-50 000 têtes) contre -2,4% il y a un an. En conséquence, en janvier, les naissances de veaux de mère laitière étaient en léger recul à 255 000 têtes (-2 000 têtes ou -0,8% /2023, -2,9% /2022) d’après SPIE-BDNI.
Le ralentissement de la décapitalisation se traduit également par une réorientation de la reproduction vers le renouvellement. Les naissances de veaux disponibles pour l’engraissement (tous veaux croisés lait-viande et mâles laitiers) étaient donc en plus fort recul pour le sixième mois consécutif, à 152 000 têtes (-2% ou -3 000 têtes /2023), du fait d’une baisse de la part de mâles laitiers.
Léger recul des envois de veaux laitiers
En janvier, les envois de veaux étaient en baisse d’après les Douanes françaises à 37 000 têtes (-5% ou -2 000 têtes /2023, mais +10% /2022). L’Espagne restait la destination très majoritaire des veaux français avec 34 000 têtes (-3% ou -3 000 têtes /2023). Les inquiétudes sur la disponibilité en céréales pour l’année à venir continuent de peser sur les achats espagnols malgré des perspectives d’export sur le bassin méditerranéen.
Hausse saisonnière en Espagne
En Espagne, le prix du veau frison de moins d’un mois a démarré sa hausse saisonnière depuis février, à 95,6 € /tête, soit +8 € en quatre semaines. Cette cotation reste cependant nettement inférieure aux années précédentes (-31% /2023 et -10% /2022), ce qui témoigne probablement des inquiétudes des engraisseurs quant à la rentabilité de l’engraissement.