Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 352 Juillet/août 2023 Mise en ligne le 19/07/2023

Viandes bovines

Offre restreinte en viande comme en maigre

Les cheptels bovins et les naissances poursuivent leur recul, de même que les abattages et les exportations de viande et de vif.
L’inflation et les fortes chaleurs en Europe du Sud pèsent sur la demande et sur les prix européens des bovins finis. En France, les vaches laitières et les jeunes bovins pâtissent se ce contexte baissier, mais le manque d’offre soutient les prix des vaches allaitantes et des broutards. La cotation du veau de boucherie poursuit sa baisse saisonnière.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Offre en retrait, maintien des cours des femelles bien conformées

Pas de trêve dans la décapitalisation, ni dans le recul des abattages. Les prix des vaches les mieux conformées se tiennent, mais ceux des vaches laitières sont sous pression. Les cours des jeunes bovins poursuivent leur baisse saisonnière.

La décapitalisation allaitante à -3,1% au 1er juin

Au 1er juin, le recul du nombre de vaches allaitantes présentes en France atteignait -3,1% /2022, à 3,528 million de têtes. Le repli atteint 11% en 5 ans, le cheptel allaitant ayant perdu 440 000 vaches depuis le 1er juin 2018.

La très forte baisse des entrées de primipares dans les troupeaux reste le principal moteur de cette décapitalisation, qui ne donne plus lieu à un afflux de réformes de vaches. Sur 12 mois glissants (juin 2022-mai 2023), le recul des entrées de génisses a atteint -5% par rapport à la période précédente.

La décapitalisation laitière à -2,4% au 1er juin

Le nombre de vaches laitières au 1er juin était toujours en net recul par rapport à l’an dernier (-2,4% /2022 à 3,365 millions de têtes). En 5 ans, la baisse se chiffre à -8%, soit -295 000 vaches. Là aussi, le recul des entrées de génisses, particulièrement prononcé, constitue le principal moteur de la baisse. Il a atteint -7% d’un an sur l’autre sur 12 mois glissants.

Les abattages reculent

Sur les quatre dernières semaines connues (24 à 27), les abattages de gros bovins ont enregistré une baisse de -5% /2022 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. La baisse se chiffrait à -5% pour les vaches laitières et -12% pour les vaches de type viande. Les abattages de génisses de type viande étaient stables, de même que ceux de jeunes bovins de type viande. Les abattages de jeunes bovins laitiers restaient en recul (-3%), de même que ceux de bœufs (-1%).

Les cotations des vaches de type viande restent bien orientées

La baisse de l’offre à abattre permet de soutenir les cours des vaches les mieux conformées.

La cotation de la vache U standard a gagné 2 centimes en un mois pour remonter à 5,84 €/kg de carcasse en semaine 27 (+4% /2022 et +23% /2021). Celle de la vache R oscillait autour de 5,45 €/kg (+3% /2022 et +32% /2021).

Les cotations des laitières sous pression

Le différentiel de prix avec les réformes des pays voisins (lire l’article sur les femelles en Europe) et la hausse des importations font pression sur les cours des vaches laitières françaises. La cotation de la vache O a perdu 6 centimes en un mois à 4,87 €/kg (-2% /2022 mais +44% /2021). Celle de la vache P a perdu 9 centimes à 4,63 €/kg (-5% /2022 mais +47% /2021).

Baisse saisonnière des prix des jeunes bovins

Les prix des jeunes bovins français, qui poursuivent leur baisse saisonnière dans le sillage des prix italiens, sont retombés sur leur niveau de 2022. La concurrence des viandes polonaises et allemandes sur les marchés export (lire l’article sur les JB en Europe) oblige par ailleurs les opérateurs français à concéder des baisses de prix à la vente. L’offre est toutefois globalement réduite sur le marché européen.

La cotation du JB U a perdu 9 centimes en un mois pour retomber à 5,31 €/kg en semaines 27 (+1% /2022 et +33% /2021). Celle du JB R a perdu 11 centimes à 5,17 €/kg (= /2022 et +35% /2021) et celle du JB O 6 centimes, à 4,92 €/kg (= /2022 et +45% /2021).

Les charges en baisse mais toujours très élevées

L’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) s’établissait en mai à 134,3 points (-0,8% /2022, mais toujours +21% /2021). L’indice des prix des aliments achetés restait à +0,6% /2022 et +28% /2021. L’indice des énergies et lubrifiants était en revanche retombé à 150,4 (-15% /2022, mais encore +32% /2021) et celui des engrais et amendements à 156,7 (-25% /2022, mais +57% /2021).

Un début de saison d’herbe plutôt favorable sur une grande partie du territoire

D’après la note de suivi de la pousse de l’herbe des prairies permanentes publiée par Agreste, la production cumulée des prairies permanentes au 20 juin était supérieure de 3% à celle de la période de référence 1989-2018 au niveau national. Le pourtour méditerranéen et la vallée du Rhône enregistrent toutefois une pousse déficitaire en lien avec une sécheresse importante, de même qu’une partie de l’Auvergne, de l’Occitanie et de la Bourgogne. Les fréquentes pluies dans le sud de la France ont été bénéfiques. À l’inverse, la sécheresse s’est accentuée dans le Nord, atténuant quelque peu un début de campagne favorable.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Les échanges de viande bovine ont ralenti

Les échanges français de viande bovine ont marqué le pas en avril dernier. Si la consommation a également reculé, elle restait en hausse en cumul depuis le début de 2023. Les ventes du secteur de la RHD ont progressé, mais l’inflation a continué de peser sur les achats au détail.

Le commerce extérieur français a marqué le pas

Après un premier trimestre 2023 plutôt soutenu, les importations françaises de viande bovine se sont repliées en avril, à 26 600 téc (-15% /2022, +12% /2021). En cumul depuis le début de l’année, elles restaient cependant en hausse sur un an, à 122 000 téc (+2% /2022, +32% /2021).

En avril, les exportations ont à nouveau reculé, faute de disponibilités françaises et dans un contexte plus concurrentiel, à 16 000 téc (-21% /2022, -12% /2021). En cumul depuis le début de l’année, elles étaient en recul, à 72 000 téc (-15% /2022, -1% /2021). Attention toutefois, le niveau d’échanges est affecté par des flux avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs néerlandais font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas (cf. infra).

La consommation en hausse depuis début de 2023 mais en baisse en avril

En avril 2023, la consommation calculée par bilan de viande bovine (gros bovins et veau) a également marqué le pas, à 121 000 téc (-3% /2022, -2% /2021). En cumul sur 4 mois, la consommation restait en progression sur un an, à 496 500 téc (+1% /2022, -1% /2021).

La part de viande bovine importée au sein du disponible consommable étaient en net retrait en avril, à 22,4%, cette part d’import restant surestimée par les effets du Brexit. Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.

En cumul sur les 4 premiers mois de 2023, le taux d’import dans le disponible consommable a officiellement atteint 24,6% contre 24,7% un an auparavant. Mais en corrigeant les importations françaises des flux liés au dédouanement de produits britanniques destinés à la réexportation vers les Pays-Bas depuis le Brexit, ce taux aurait plutôt atteint 22,6%, contre 22,7% un an auparavant.

L’inflation participe à la progression du chiffre d’affaires de la restauration

D’après l’INSEE, le chiffre d’affaires global de la restauration en France a poursuivi sa progression en avril dernier (+10% /2022 et +26% /2019). En cumul sur 4 mois, le constat était le même (+17% /2022 et +25% /2019). Les performances du fast-food (+17% /2022 et +40% /2019) et de la restauration traditionnelle (+16% /2022 et +21% /2019) restaient bonnes.

En avril, la progression générale du chiffre d’affaires de la restauration restait supérieure à l’inflation du secteur. Sur un an, les prix avaient augmenté de 12% en restauration et de 7% dans les restaurants et cafés. La hausse globale de l’inflation en restauration s’est également poursuivie en mai (+12% / 2022).

L’inflation au détail a reflué pour la première fois depuis longtemps en juin

D’après IRi/Circana, l’inflation à un an dans les rayons alimentaires et petit bazar a entamé une décélération en juin (+15,1% /2022 contre +16,0% un mois auparavant). La baisse de l’inflation était aussi marquée dans les rayons produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) et surgelés (dont les viandes congelées) à respectivement +14,6% et +17,5% /2022 (contre +15,6% et +19,3% un mois auparavant). Pour la première fois depuis le début de la vague de hausse des prix, l’inflation à un mois était même en recul.

Malgré ce début de décrue, l’inflation reste soutenue. D’après IRi/Circana, cette hausse des prix participe à une baisse sensible des volumes commercialisés de produits de grande consommation et de frais libre-service (PGC-FLS). En cumul sur les 26 premières semaines de 2023, les ventes en valeur étaient en nette hausse par rapport à l’avant et l’après-covid (+10% /2022 et +10% /2019), mais les ventes en volumes étaient en recul (-4% /2022 et -1% /2019).

Avec une météo plus favorable et un pouvoir d’achat toujours affecté par l’inflation, le rythme de progression des ventes en valeur au détail de viande hachée, notamment fraîche, a diminué. Depuis le début de l’année (semaines 1 à 26), elles restaient cependant supérieures aux deux années précédentes pour le bœuf haché frais (+12% /2022 et +10% /2021). C’était également le cas pour la viande hachée surgelée (+30% /2022 et +31% /2021).

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Demande poussive

La demande européenne pour la viande de jeune bovin atteint son point bas saisonnier en été. Elle est particulièrement atone cette année du fait de la réduction du pouvoir d’achat et des épisodes de forte chaleur qui n’incitent pas à cuisiner de la viande.

ITALIE : une offre plus abondante en mai

En Italie, les sorties de jeunes bovins avaient été considérablement limitées entre octobre et avril. Les engraisseurs avaient en effet été particulièrement prudents dans les mises en place 6 mois plus tôt, en raison de la flambée des matières premières et de la sécheresse. Le mois de mai a confirmé le retour à la normale des abattages, initié timidement en avril.

D’après l’Anagrafe nazionale zootecnica (BDNI italienne), les abattages de bovins de 1 à 2 ans sont remontés à 121 000 têtes en mai (= /2022), dont 68 000 mâles (-3% /2022) et 53 000 femelles (+6%). En cumul sur les cinq premiers mois de l’année, le recul reste inédit : -10% /2022 pour les femelles et -18% pour les mâles.

Les prix des jeunes bovins mâles charolais poursuivent leur baisse saisonnière. La cotation de Padoue a perdu 6 centimes en un mois à 3,28 €/kg vif (+2% /2022 et +37% /2021).

Sur la bourse de Modène, les cotations des mâles charolais finis ont également perdu 7 centimes, pour tomber à 3,44 €/kg vif pour la catégorie extra (+4% /2022 et +32% /2021) et 3,31 €/kg pour la catégorie prima qualità (+3% /2022 et +34% /2021). Le mâle limousin a perdu 6 centimes à 3,63 €/kg vif (+7% /2022 et +32% /2021). La cotation de la femelle limousine est restée stable à 3,69 €/kg (+7% /2022 et +26% /2021) et celle de la femelle charolaise n’a perdu que 2 centimes à 3,41 €/kg (+5% /2022 et26% /2021).

L’inflation générale sur un an a poursuivi son repli en juin selon Istat (à +6,4% /2022 contre +7,6% en mai), les produits alimentaires restaient toutefois particulièrement concernés (+11,2% en juin contre +11,8% en mai). La hausse des prix à la consommation en viande bovine restait modérée (+6,1%) au regard d’autres produits comme les fromages (+13,4%), les œufs (+13,5%) ou les pâtes et semoules (+12,0%). L’inflation sur un an pour les autres viandes a également ralenti (+7,2% sur la viande de porc et +6,0% sur la volaille dont le prix avait très fortement augmenté au printemps 2022).

ALLEMAGNE : demande très calme

En Allemagne, la demande a été poussive en début d’année. La perte de pouvoir d’achat liée à l’inflation a fortement affecté la consommation allemande de viande bovine. Sur les cinq premiers mois de l’année, les achats des ménages de viande bovine piécée ont chuté de -9% /2022 d’après le panel GFK, alors que les produits meilleur marché se maintenaient mieux (-1% pour les saucisses, et même +2% pour la viande hachée mélangée porc/bœuf). Pour plus de détail sur la consommation allemande, lire l’article sur les vaches en Europe.

Cette baisse de la demande a conduit à une baisse saisonnière marquée des prix des jeunes bovins. Après un petit répit en mai-juin, qui leur a permis de regagner quelques centimes, la demande est de nouveau atone. A l’entrée dans l’été, les vacances ne sont pas propices à la consommation de viande et les prix s’orientent de nouveau à la baisse. Les opérateurs attendent la mi-août pour que les affaires reprennent. Le JB U cotait 4,58 €/kg de carcasse en semaine 26 (-4% /2022 et +15% /2021), le JB R 4,54 €/kg éc (-4% /2022 et +16% /2021) et le JB O 4,30 €/kg éc (-4% /2022 et +16% /2021).

Les abattages de jeunes bovins restent limités mais ont été légèrement plus élevés que l’an dernier en juin (+3% /2022 sur les semaines 23 à 26). Ils restaient toutefois largement inférieurs à leurs niveaux des années précédentes (-9% /2021).

L’enquête cheptel de mai annonce une légère hausse des effectifs de mâles de 1 à 2 ans présents dans les étables allemandes (+0,9% à 862 000 têtes). Les mâles plus jeunes (de 8 à 12 mois) étaient en revanche un peu moins nombreux (-1,8% à 387 000 têtes).

ESPAGNE : demande en berne

En Espagne, les très fortes chaleurs et la baisse du pouvoir d’achat ont réduit fortement la demande. Les opérateurs espèrent que la saison touristique, annoncée record, redynamisera la consommation de bœuf. En mai, l’Espagne a accueilli 8,2 millions de touristes étrangers, un record absolu depuis le pic de mai 2018 (8,1 millions). Ceci porte à 29,2 millions le nombre d’arrivées de touristes étrangers sur les cinq premiers mois de l’année (contre 29,3 millions en 2019) d’après le ministère du tourisme.

Sur les marchés export, la viande espagnole est concurrencée par les origines Pologne et Allemagne, meilleur marché.

Les prix des JB sont restés orientés à la baisse en juin mais restent bien supérieurs à leurs niveaux déjà élevés de l’an dernier. La cotation du JB U a perdu 7 centimes en un mois pour tomber à 5,31 €/kg de carcasse (+6% /2022 et +40% /2021). La cotation du JB R oscillait autour de 5,29 €/kg (+8% /2022 et +41 €/2021) et celle du JB O autour de 5,06 €/kg (+10% /2022 et +45% /2021).

Après plusieurs années de hausse, la production espagnole marque le pas. Sur le 1er quadrimestre, les abattages de jeunes bovins mâles et femelles sont retombés à 179 000 téc (-8% /2022 et -4% /2021), dont 81 000 téc issues de mâles de 1 à 2 ans (-5% / 2022 ; = /2021), 61 000 téc de bovins de 8-12 mois (-12% /2022 et -8% /2021) et 37 000 téc de génisses (-8% /2022 et -4% /2021).

Malgré les pluies du mois de mai, quelques orages en juin et les intempéries de début juillet, la sécheresse continue d’inquiéter les autorités et les éleveurs. Les réserves hydriques du pays restent historiquement basses d’après une note du Ministère espagnol de la transition écologique du 11 juillet.

POLOGNE : les prix repassent au-dessus de leur niveau de 2022

Les cotations des jeunes bovins polonais sont repassées au-dessus leur cours de 2022, à 4,80 €/kg de carcasse pour le JB R en semaine 26 (+3% /2022 et +38% /2021) et 4,63 €/kg pour le JB O (+3% /2022 et +38% /2021).

Cette relative bonne tenue des cours est en partie liée à la revalorisation du zloty face à l’euro de +6% /2022 après une forte dépréciation en mars 2022 consécutive au déclenchement de la guerre en Ukraine.

Les prix des quartiers de jeunes bovins sortie abattoir, publiés par le ministère de l’Agriculture polonais, étaient de 5,40 €/kg pour les quartiers arrières (-2% /2022 et +24% /2021) et 4,12 €/kg pour les quartiers avants (+9% /2022 et +56% /2021).

La production de viande bovine en Pologne sur le 1er quadrimestre a totalisé 175 000 téc, un niveau légèrement inférieur à celui de l’année dernière (-4% /2022 et +3% /2021). Les abattages de taurillons étaient en retrait à 101 000 téc (-1% /2022 et -4% /2021), de même que ceux de génisses à 27 000 téc (-5% /2022 ; +1%/2021).

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Entre stabilité et baisses des cours

Les réformes de vaches restent globalement limitées en Europe mais les dynamiques sont désormais divergentes. Même constat sur les prix qui se sont stabilisés en Europe continentale mais qui sont orientés à la baisse outre-Manche..

ALLEMAGNE : entre pause de l’inflation et recul du cheptel

En Allemagne, l’inflation alimentaire poursuit son ralentissement. D’après Destatis, l’indice des prix à la consommation de l’alimentation avait légèrement reculé entre mai et juin 2023 (-0,2%). C’était le cas pour la majorité des produits frais.

Mais l’inflation sur un an reste élevée. En juin, elle était de +13,7% en glissement annuel après une hausse de 14,9% en mai 2023. L’alimentation reste le principal moteur de l’inflation. La hausse de prix concerne la grande majorité des produits alimentaires et notamment des produits frais. En juin 2023, l’ensemble des prix à la consommation des produits alimentaires frais restaient en hausse marquée (+9% /2022), avec une large dispersion cependant : de +30% pour les pommes de terre à +1% pour les œufs en passant par +4% pour la viande bovine.

L’inflation alimentaire continue de peser sur les achats des ménages. En cumul de janvier à mai 2023, les achats de viande bovine piécée avaient notamment reculé (-9% /2022 en volume) au profit notamment des saucisses (-1%) ou de la viande hachée mélangée (+2%), qui n’ont pas été épargnées par des hausses de prix soutenues (respectivement +10% et +11%).

La demande pour la viande de réforme a elle aussi été affectée par la baisse de pouvoir d’achat. D’après AMI, les industriels de l’abattage ont fait pression sur les prix des vaches il y a plusieurs semaines. Mais les cours se sont stabilisés depuis et ont même repris récemment quelques centimes. La cotation de la vache O a ainsi repris +4 centimes depuis le creux de la semaine 23 (+1%), à 4,12 €/kgéc en semaine 26 (-10% /2022, mais +20% /2021).

L’offre en vaches de réforme demeure cependant toujours réduite en Allemagne. Sur les semaines 22 à 26, les abattages de réformes étaient à nouveau limités, bien que supérieurs au faible niveau de 2022 (+5% /2022 et -14% /2021). En cumul depuis le début de l’année, les abattages de vaches affichent un retrait, y compris par rapport au faible niveau de 2022 (-1% /2022 et -12% /2021).

Sauf retournement total de conjoncture laitière, l’offre en réforme devrait restée limitée. La dernière enquête cheptel de mai faisait état d’une baisse modérée du cheptel de bovins en Allemagne, en retrait de -50 000 têtes à 10,94 millions de têtes (-0,5% / 2022). L’enquête confirme le nouveau recul du cheptel de vaches laitières en Allemagne, à 3,78 millions de vaches (-1%). Le nombre de femelles de 1 à 2 ans était également en recul, à 1,73 million de têtes (-2%). A contrario, les effectifs plus limités de vaches allaitantes se sont étoffés à plus de 623 000 têtes (+2%), alors que la nouvelle PAC 2023-2027 prévoit l’allocation d’aides couplées aux producteurs de bovins viande et d’ovins viande.

POLOGNE : cours stables

En Pologne, les cotations sont stables depuis plusieurs semaines avec un marché européen qui reste plutôt atone. En semaine 26, le cours de la vache O s’établissait à 4,16 €/kg de carcasse (-5% /2022, mais +43% /2021), stable depuis un mois.

Avec un cheptel polonais de vaches annoncé en net retrait d’après l’enquête de décembre 2022 (-5% /2021), les abattages de réformes ont été limités depuis le début de 2023 d’après Eurostat (-9% /2022 sur quatre mois).

IRLANDE : entre hausse des abattages et baisse des prix

En Irlande, le rythme des abattages de réformes est reparti à la hausse depuis le début du mois de mai alors que les précipitations et la pousse de l’herbe ont été limitées pendant plusieurs semaines. Le nombre des vaches abattues entre les semaines 23 à 26 étaient en hausse, bien que toujours en-deçà du niveau de 2022, d’après l’indicateur hebdomadaire du ministère de l’Agriculture irlandais (-3% /2022, mais +17% /2021).

Les disponibilités irlandaises en vaches de réforme pourraient venir « perturber » le marché dès l’année prochaine. En effet, via sa politique nationale de lutte contre le changement climatique, l’Irlande envisagerait sous peu d’abattre 65 000 vaches par an pendant trois années consécutives pour réduire le cheptel contre une compensation qui pourrait atteindre au total 600 à 650 millions d’euros.

En attendant, les cours des réformes sont orientés à la baisse depuis plusieurs semaines. D’après Bord Bia, la baisse des prix des quartiers et découpes d’avants, notamment pour la transformation, et la pression à la baisse de certains détaillants européens notamment au Royaume-Uni ont participé à la baisse des cotations des vaches comme du prime cattle (animaux jeunes). En semaine 26, le cours de la vache O atteignait 4,04 €/kg de carcasse (-11% /2022, mais +29% /2021). Il a ainsi reculé de -19 centimes (-4%) et même -47 centimes en deux mois (-10%). La tendance à la baisse se confirme également pour le bœuf R3 (4,99 €/kg ; -3% /2022) comme pour la génisse R3, (5,05 €/kg ; -1%).

Depuis le début de l’année, les exportations irlandaises de viande bovine, qui écoulent environ 90% de la production nationale, sont en retrait. En cumul sur 4 mois, elles totalisaient 171 000 téc (-3% /2022, mais +8% /2021). Elles restaient cependant en hausse vers l’Italie (+21% /2022), la France (+5%) ou le Royaume-Uni (+5%). Ce dernier débouché représentait ainsi 48% des envois irlandais, contre 45% sur la même période de 2022.

Après un recul déjà marqué sur 2022, les exportations irlandaises étaient à nouveau en baisse vers les pays-tiers autres que le Royaume-Uni sur la même période : seulement 9 000 téc ont été expédiées (-40% /2022). Ces débouchés sont en effet bien moins rémunérateurs que le marché européen. Seule éclaircie sur ses destinations secondaires, la progression des envois vers la Chine et Hong-Kong (1 300 téc ; x2 /2022), après la réouverture du marché chinois à la viande bovine irlandaise au début du mois de janvier dernier.

ROYAUME-UNI : les cours sous pression

En juin 2023, au Royaume-Uni, les abattages de bovins se sont redressés. D’après l’indicateur d’AHDB sur les semaines 23 à 26, ils étaient désormais supérieurs aux niveaux limités des deux dernières années (+4% /2022 et +10% /2021). Le constat était identique pour les vaches de réforme (+4% /2022 et +9% /2021).

Avec des disponibilités un peu plus importantes et la baisse des prix en Irlande, important fournisseur de la grande distribution britannique, les cours se sont repliés. A 3,93 £/kg de carcasse en semaine 26 (soit 4,59 €/kg), la cotation de la vache O a sensiblement reculé de -19 pence en un mois, se rapprochant ainsi du niveau de 2022 (+2% /2022 et +27% /2021).

Même constat pour les jeunes animaux (prime cattle) : les catégories bœuf R3 et génisse R3 ont toutes deux reculé de -12 pence en un mois, à respectivement 4,85 £/kg (+8% /2022 et +20% /2021) et 4,84 £/kg (+7% /2022 et +20% /2021), soit 5,67 € et 5,65 €/ kg de carcasse.

Entrée en vigueur des accords de libre-échange entre Royaume-Uni et l’Australie et la Nouvelle-Zélande

Si le commerce extérieur britannique de viande bovine est en retrait depuis le début de l’année , les importations pourraient augmenter à moyen terme. Depuis le 31 mai 2023 en effet, les accords de libre-échange négociés par le gouvernement britannique avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont entrés en application.

Ainsi, pour les exportateurs australiens, le contingent à droit nul ouvert cette année atteindra 20 616 tonnes (le Royaume-Uni n’a importé que 900 tonnes de viande bovine in natura d’Australie en 2022 !). Son accès est réparti en deux volumes identiques :

  • Un premier destiné aux grands exportateurs dont le tonnage est alloué par licence en fonction de la taille de l’entreprise.
  • Un second volume ouvert selon la méthode « premier arrivé, premier servi ».

Le contingent continuera de croître entre 2023 et 2033 pour atteindre 110 000 tonnes de produits.

Sur les quatre premières semaines de juin 2023 (jusqu’au 26 juin), les exportations australiennes vers le Royaume-Uni ont ainsi augmenté, mais de façon très limitée :

  • 343 tonnes ont été expédiées via des licences.
  • 41 tonnes ont été expédiées selon la méthode « premier arrivé, premier servi ».

C’est peu (moins de 1% des importations britanniques). Mais c’est élevé en regard des importations sur la période en 2018 et 2022, d’environ 100 tonnes par an. Plusieurs importateurs lorgnent sur le marché britannique, comme JBS, bien implanté en Australie. Le groupe a déjà expédié des aloyaux vers le Royaume-Uni. Pour le moment, aucune donnée n’était disponible sur les envois depuis la Nouvelle-Zélande. La hausse des importations depuis l’Océanie pourrait venir à terme concurrencer les exportations irlandaises. Affaire à suivre…

Viandes bovines » Maigre »

Les prix des broutards stables début juillet

En mai, les naissances de veaux de mère allaitante ont poursuivi leur recul, dans le sillage des mois précédents. Avec de faibles disponibilités et une demande italienne et espagnole un peu moins dynamique, les exportations de broutards ont davantage reculé en juin, que depuis le début de l’année. Les cotations restaient soutenues par le manque d’offre.

Des prix stables à niveau élevé

Début juillet, l’offre en broutards, toujours restreinte, soutient les prix. Le broutard charolais U de 450 kg vif s’est stabilisé à 3,51 €/Kg vif en semaine 27 (+5% ou +17 cts/ 2022, +40% /2021).

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Pour les types plus légers, le Charolais U de 350 kg vif s’établissait début juillet à 3,61 €/kg vif (+4% ou +15 cts /2022, +37% /2021) perdant 1 centime en quatre semaines. Le Limousin E de 350 kg vif, qui s’était apprécié de 10 centimes en semaine 22, se maintenait depuis à 3,90 €/kg vif en semaine 27 (+15% ou +50 cts /2022, +41% /2021). Le prix des broutards croisés R de 300 kg vif s’est effrité de -1 ct en quatre semaines, à 3,17 €/kg vif en semaine 27 (+5% ou +14 cts /2022, +31% /2021).

En femelle, la Charolaise U de 270 kg vif était de nouveau cotée fin juin, après huit semaines d’interruption faute d’effectifs suffisants sur les marchés. Elle valait 3,23 €/kg vif en semaine 27 (+5% ou +16 cts /2022, +22% /2021). La cotation de la Limousine E de 270 kg vif restait stable depuis début avril, à 3,40 €/kg vif (+10% ou +30 cts /2022, +21% /2021).

Les naissances de mai encore en nette baisse

En mai, comme depuis début 2023, les naissances de veaux de mère allaitante ont fortement baissé de -7,3% /2022 d’après les données SPIE-BDNI, conséquence de la décapitalisation en cours et de l’avancement de certaines naissances à l’automne 2022. Sur la campagne de naissances entre juillet 2022 et mai 2023, 3 149 000 veaux allaitants sont nés, en net recul de -4,6% /2022, soit -152 000 naissances en 11 mois.

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Le cheptel de vaches allaitantes a poursuivi son repli en mai, avec 3 528 000 vaches présentes au 1er juin (-3,1% ou 112 000 têtes /2022).

Rebond des effectifs de mâles de 6-12 mois

Les effectifs de mâles allaitants de 6 à 12 mois sont plus étoffés pour le deuxième mois consécutif, de +2% /2022 à 502 000 têtes au 1er juin, grâce aux naissances dynamiques de l’automne et à la baisse des exportations. Les effectifs de Limousins (+3%) et de Rustiques (+4%) ont plus augmenté que les Charolais (+2%). Les effectifs de Croisés sont stables d’une année sur l’autre, tandis que les Blonds ont légèrement reculé (-1% /2022).

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Les effectifs de mâles allaitants de 0 à 6 mois reculent toujours, sous le double effet de la décapitalisation et du décalage des naissances vers l’automne. Ils n’étaient que 940 000 au 1er juin (-5% /2022 ou -57 000 têtes, -8% /2021). Les effectifs de Limousins, Charolais, Croisés et Blonds d’Aquitaine ont davantage reculé » (respectivement -5% ; -6% ; -7% et -9%) que les rustiques et autres races (-2%).

En avril des exports stables selon les douanes

En avril, 65 000 broutards mâles et femelles ont été expédiés vers l’Italie selon les Douanes, afin de préparer les abattages d’automne, soit un effectif stable d’une année sur l’autre, mais en recul de -14% par rapport à avril 2021. Deux ans auparavant, les envois avaient été exceptionnellement dynamiques de janvier à mai 2021. En cumul sur quatre mois, les exportations françaises de bovins maigres vers l’Italie, portées à 283 000 têtes, ont certes reculé de -5% /2022, mais moins fortement que les envois toutes destinations.

En avril, comme depuis le mois février, les exportations de broutards mâles et femelles ont progressé vers l’Espagne d’après les Douanes, avec 9 000 broutards exportés (+41% /2022, -33% /2021). Les envois de broutards mâles les plus lourds (plus de 300 kg vif) ont nettement progressé avec 3 500 têtes (x2,7 /2022 et +37% /2021), tandis que les envois de broutards légers (5 000 mâles de 160-300 kg) ont été stables d’une année sur l’autre.

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La sécheresse dans une grande partie du pays pourrait avoir réduit les disponibilités en broutards de qualité en Espagne et encouragé les engraisseurs à se tourner vers les animaux français durant le printemps. Le prix de la paille a déjà flambé et les céréales risquent de manquer du fait d’interdictions d’irriguer depuis ce printemps et jusqu’à l’automne en Aragon par exemple. La pénurie d’aliments incite les engraisseurs à acheter des broutards plus lourds afin de les nourrir moins longtemps sur le sol ibérique. De janvier à avril, 37 000 broutards français ont traversé les Pyrénées (+27% /2022 ou +8 000 têtes ; -26% /2021). En juin, des pluies importantes sont tombées, sans résorber le déficit hydrique.

En avril, toujours calme plat vers l’Algérie

L’absence de nouvelles licences d’importation délivrées par l’Algérie a complètement stoppé les envois depuis mars. En avril, seuls 200 broutards ont été expédiés vers la Tunisie (après 650 le mois précédent). En cumul sur quatre mois, 9 000 broutards ont quitté la France vers la rive sud de la Méditerranée (-60% /2022) dont 6 500 vers l’Algérie (-66% /2022). Début juillet, les exports n’avaient pas repris et ne devraient pas reprendre avant l’automne, du fait de l’arrivée de la chaleur estivale.

En juin, recul des exports

En avril et mai, les exports de broutards (mâles et femelles de 4 à 16 mois) avaient été à peu près équivalents à ceux de 2022 selon SPIE-BDNI. En juin (semaines 22 à 26) avec 90 000 têtes, ils ont retrouvé leur tendance baissière (-10% /2022 ou -10 000 têtes). Le manque de disponibilités en broutards ralentit les exportations vers l’Italie, ainsi qu’une certaine baisse de la demande en broutards. En Espagne en juin, la demande en viande bovine était en baisse du fait de l’inflation et des chaleurs. Les exports de broutards ont reculé vers cette destination, tandis que les exports de veaux ont progressé. En cumul jusqu’en semaine 26, 511 000 broutards ont été exportés par la France, soit un recul de -32 000 têtes ou -6% par rapport à 2022.

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Sur la période la plus récente vers l’Italie, du 28 mai au 8 juillet (semaines 22 à 27) 99 000 bovins de tous âges, sexes et types ont été exportés, soit un recul comparable à la contraction générale des exports depuis le début de l’année (-6% /2022 et -12% /2021) selon TRACES-DGAL.

Vers l’Espagne, 44 000 bovins français de tous âges et tous types ont été expédiés sur la même période, selon TRACES-DGAL (+3% /2022 grâce aux veaux laitiers et +5% /2021).

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

La consommation baisse plus vite que la production

En juin, le retour des beaux jours a réduit la demande en viande de veau, viande davantage consommée en hiver En conséquence, la production abattue a reculé et les cotations ont poursuivi leur baisse saisonnière, tant en France qu’aux Pays-Bas. L’accalmie constatée depuis un an sur les cours des matières premières permet une détente sur les prix des aliments d’engraissement des veaux.

Fort recul des abattages faute de demande estivale

En juin, les abattages de veaux de boucherie s’établissaient à 82 000 têtes, en recul de -6,2% /2022 (-5 500 têtes), poursuivant la tendance observée depuis un an. Avec 539 000 veaux abattus au 1er semestre, le recul sur six mois s’élevait à -36 000 veaux /2022 et -69 000 veaux /2021.

Après avoir fortement diminué en début d’année, signe d’un marché fluide, les poids carcasse des veaux abattus en France ont retrouvé un niveau habituel, à 149,3 kg-éc (= /2022, -0,4% /2021). Depuis janvier, les carcasses se sont alourdies de +9,7 kg-éc (+7%). Cette hausse des poids carcasses est habituelle, mais sa rapidité (+9,7 kg-éc en six mois) traduit la baisse de la consommation de veau ce printemps. Pour les mêmes raisons, l’âge à l’abattage a augmenté de +7,6 jours entre janvier et juin 2023, davanatge que l’année précédente (+5,5 jours au 1er semestre 2022), et ainsi retrouvé un niveau plus normal à 189,7 jours (+0,7 jour /2022 et + 0,8 jour /2021).

Conséquence de la baisse des abattages, la production de viande de veau a encore reculé en juin, à 12 000 téc (-6,2% /2022 ; -13,6% /2021). En cumul sur six mois, la production s’est établie à 78 000 téc, en très net recul de -8% /2022 et -13% /2021.

Baisse saisonnière des cours

La consommation baissant plus vite que l’offre, les cours des veaux étaient orientés à la baisse en début d’été. Le veau rosé clair O élevé en atelier cotait ainsi 6,72 €/kg-éc en semaine 27, en recul de -28 cts € en quatre semaines, mais à des prix supérieurs aux années précédentes (+30 cts ou +5% /2022 ; +1,36 € ou +25% /2021).

Les prix des veaux rosés clair R élevés en atelier, mieux conformés, ont aussi baissé à 7,10 €/kg-éc (-29 cts € en quatre semaines), tout en restant au-dessus des cours des dernières années (+21 cts € /2022 et +1,09 € /2021). Les veaux rosés clair U élevés au pis (veaux sous la mère) se sont moins dépréciés de -7 cts en 4 semaines à 9,04 €/kg-éc (moyenne glissante sur les semaines 24 à 27), mais leur cotation demeurait début juillet toujours nettement supérieure à celle de 2022 (+78 cts €).

Poursuite de la baisse des coûts de production

Depuis le début de l’année, les cotations des matières premières lactées (poudre de lactosérum doux et poudre de lait écrémé) sont relativement stables et en net repli par rapport à 2022. Ainsi, en semaine 26, la poudre de lactosérum doux cotait 650 €/t, en retrait de -22% (-180 €) depuis le début de l’année et inférieur de -43% à la cotation de 2022. La poudre de lait maigre, qui a suivi la même tendance, à 2 560 €/t en semaine 26, a perdu 36% de sa valeur en un an, retrouvant le niveau de 2021 à pareille époque.

La forte baisse des prix SPOT des matières premières laitières depuis bientôt un an se traduit dans l’indice IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux : en mai, il atteignait 141,2 points, en baisse de -17% /2022 et de -3% depuis le début de l’année. L’IPAMPA autres aliments pour veaux (aliments fibreux) n’a en revanche pratiquement pas diminué depuis janvier : de seulement -1%, à 149,7 points (+6% /2022, +34% /2021).

Côté énergie, l’IPAMPA gaz s’établissait à 143 points, en baisse de -3% depuis le début de l’année et en retrait de -2% par rapport à 2022. Le pétrole Brent de mer du Nord, dont le propane utilisé dans les élevages est issu, était stable sur un mois, à 69,1 €/baril, en recul de -34% /2022 et de -10% /janvier, mais était toujours supérieur de +24% à sa valeur 2021.

Recul des abattages néerlandais

Après un début d’année dynamique, la demande en viande de veau s’est réduite à partir de mars. Aux Pays-Bas, les intégrateurs ont logiquement ajusté les sorties si bien que la production a été ramenée à 16 000 téc en avril (-12,2% ou -2 000 téc /2022, -13,5% /2021). Ce recul est lié à la fois à une baisse des effectifs abattus (104 000 têtes en avril, -11,1% /2022) et à une baisse des poids carcasse (151,8 kg-éc, -1,4% /2022). En cumul, malgré un début d’année en hausse, les effectifs abattus en quatre mois étaient en retrait de -1,3% /2022, à 457 000 têtes, et les volumes de viande de veau reculaient de -2,7% /2022, à 68 000 téc.

Cotation en baisse aux Pays-Bas

Conséquence de la moindre demande, les cours des veaux gras aux Pays-Bas ont baissé au printemps , après une longue période de stabilité en début d’année. En semaine 27, le veau pie noir néerlandais cotait ainsi 5,78 €/kg-éc, en baisse de -24 cts en quatre semaines, mais toujours supérieur de +1,4% (+8 cts) /2022.

Viandes bovines » Veaux laitiers »

Reprise des exportations vers l’Espagne

En juin, la demande en jeunes veaux laitiers est repartie à la hausse des deux côtés des Pyrénées. Les intégrateurs français ont augmenté leurs achats en prévision des sorties d’automne. Côté espagnol, les engraisseurs de bovins jeunes sont revenus aux achats de veaux après une demande ralentie au printemps. Les cours des veaux laitiers ont en conséquence poursuivi leur hausse saisonnière, dans un contexte de baisse des naissances lié à la décapitalisation laitière.

Nette hausse des cours

En juin, les cours des veaux laitiers poursuivaient leur hausse saisonnière. La cotation des veaux destinés à l’engraissement semblait ainsi enfin reprendre sa forme historique (pré-covid), avec un pic estival marqué. En semaine 27, le veau mâle laitier de 45 à 50 kg cotait ainsi 118 €/tête, en hausse de +7 € en quatre semaines et nettement plus que les deux années précédentes (+27% ou +25 € /2022, +28% /2021). Le veau mâle laitier de 50 à 55 kg suivait la même tendance et s’établissait à 143 €/tête (+25% ou +29 € /2022).

Les veaux mâles de type viande (races mixtes, croisés lait-viande et allaitants) étaient également recherchés par les acheteurs et leurs cours se sont appréciés de +5 € en quatre semaines, à 277 €/tête en semaine 27 (+16% ou +39 € /2022).

Net recul des naissances

En mai, les naissances de veaux de mère laitière reculaient à nouveau de -5,2% /2022 d’après SPIE-BDNI, pour s’établir à 218 000 têtes. Les naissances de veaux disponibles pour l’engraissement (tous les veaux croisés lait-viande + les veaux mâles laitiers purs et ceux croisés lait-lait) reculaient plus fortement encore, de -6,2% /2022, et représentaient 131 000 veaux en juin.

En cumul sur onze mois, 2 977 000 veaux sont nés de mère laitière, en recul de -4,1% ou -127 000 têtes /2022. Les veaux disponibles pour l’engraissement représentaient 1 777 000 naissances depuis le début de la campagne, en baisse de -3,7% /2022.

Au 1er juin, le cheptel de vaches laitières baissait de -2,4% /2022. L’écart entre la baisse du cheptel et la baisse des naissances traduit à la fois un déficit d’entrée de génisses dans les troupeaux et les problèmes de fertilité rencontrés par les éleveurs l’été 2022.

Retour de la demande espagnole et des exportations

Les exportations de veaux laitiers avaient reculé en début d’année, du fait d’une moindre demande espagnole, sur fond de sécheresse historique. Les pluies abondantes en juin pourraient avoir rassuré les engraisseurs de bovins jeunes, qui sont revenus aux achats. Ainsi, la cotation du veau frison de moins d’un mois a progressé de +4 € sur quatre semaines pour remonter à 154 €/tête (+5% /2022 et +40% /2021).

Conséquence du retour de la demande espagnole, les exportations de veaux laitiers ont repris fortement. Ainsi d’après SPIE-BDNI, sur les semaines 22 à 26 (29/05 au 30/06) 30 000 veaux laitiers ont été exportés depuis la France, majoritairement vers l’Espagne, soit une moyenne de 6 000 veaux/semaine. Après plusieurs mois de baisse, ils ont ainsi bondi de +23% (ou +1 000 têtes/semaine) /2022.

En cumul depuis le début de l’année, les exportations de veaux laitiers ont reculé de -2,7% /2022 à 152 000 veaux du fait de la faiblesse des achats espagnols au printemps. Cependant, l’année 2022 ayant été très dynamique, les exportations sur les 26 premières semaines de 2023 ont été supérieures de +7,3% à la même période de 2021, et même de +26% /2019 !