Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 331 Septembre 2021 Mise en ligne le 14/09/2021

Viandes bovines

Prix des bovins finis en hausse

Les prix des bovins finis – vaches, jeunes bovins, veaux de boucherie – grimpent partout en Europe. Les fondamentaux sont au vert pour les prix des broutards : des naissances peu nombreuses, de bonnes récoltes de fourrage et des prix en hausse pour les mâles finis. Seuls les prix des veaux nourrissons restent à la peine, entre reprise saisonnière des naissances laitières et hausse des coûts d’alimentation en atelier de veau de boucherie.

L’offre de viandes bovines est globalement limitée : peu de réformes laitières en Europe grâce à un été moins sec que les années précédentes, déclin structurel de l’engraissement en Allemagne, plafonnement de la production polonaise, réajustement de la production de veau de boucherie aux Pays-Bas… La demande est quant à elle plutôt dynamique, avec la réouverture de la restauration hors domicile qui profite aux viandes de bœuf et de veau. Les échanges entre États-membres ont repris.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Prix en hausse, pour les vaches comme pour les JB

Les prix des bovins finis continuent de grimper en France. Non seulement la bonne demande pour la viande française fait face à une offre en retrait, mais la viande importée se renchérit du fait de la pénurie sur le marché européen.

La vache R à 4,22 € fin août, la vache O à 3,53 €

La pénurie d’offre continue de soutenir les prix des femelles qui ont poursuivi leur progression pendant l’été. En semaine 35, la vache U cotait 4,81 €/kg (+5% /2020 et +10% /2019) et la vache R 4,22 €/kg (+5% /2020 et +13% /2019). Les cotations des vaches laitières ont progressé encore plus fortement sur les dernières semaines pour atteindre 3,83 €/kg pour la vache O (+11% /2020 ; +9% /2019) et 3,32 €/kg pour la vache P (+14% /2020 et +17% /2019).

L’offre de femelles abattues en France est faible. D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev, les abattages de vaches laitières sur les semaines 28 à 35 étaient en fort recul (-6% /2020) et ceux de femelles de type viande étaient également réduits (-1% pour les vaches et -2% pour les génisses). Les abattages de bœufs ont poursuivi leur repli (-9% /2020).

Par ailleurs, l’offre européenne de viande de réforme est elle-même restreinte, avec des prix élevés (lire l’article sur les femelles en Europe). Ceci conduit à une forte revalorisation des pièces de bœuf importées, d’autant que la réouverture des restaurants dynamise la demande pour ces viandes. A titre d’exemple, la bavette d’aloyau origine UE sur le marché de Rungis était à 7,95 €/kg le 3 septembre (+9% /2020 et +13% /2019) le faux-filet origine UE à 11,60 €/kg (+17% /2020 et +51% /2019) et le filet origine UE à 21,85 €/kg (+37% /2020 et +35% /2019).

Marché fluide pour les JB, les prix grimpent

La hausse des cours des jeunes bovins, quasiment partout en Europe, participe à faire grimper les cours français. Le JB U a atteint 4,13 €/kg de carcasse fin août (+8% /2020 et +4% /2019), le JB R 3,95 €/kg (+9% /2020 et +5% /2019) et le JB O 3,48 €/kg (+9% /2020 et +9% /2019).

Les abattages sont dynamiques, tirés par la hausse de la demande. Selon l’indicateur hebdomadaire de Normabev, les abattages de JB de type viande sur les semaines 28 à 35 étaient en hausse par rapport aux années précédentes (+3% /2020 et +8% /2019). L’âge moyen des animaux abattus était par ailleurs redescendu à son niveau de 2019, soit 13 jours de moins qu’en 2020.

Les sorties de JB viande depuis le début de l’année sont supérieures à la prévision issue du modèle MODEMO, ce qui traduit un rythme de prélèvement plus dynamique des mâles en ferme que la tendance des 4 années antérieures. Au 5 septembre, l’avance de sorties cumulée depuis le début de l’année atteignait +15 400 têtes.

Les abattages de JB de type lait étaient toujours en net recul sur les semaines 28 à 35 (-7% /2020 et -10% /2019) en lien avec le déclin de cette production. Les animaux abattus était par ailleurs plus jeunes (-16 jours /2020 et -9 jours /2019) traduisant là encore des sorties anticipées par rapport aux années précédentes.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Reprise de la restauration et du commerce extérieur de viande bovine

Avec la suppression quasi-totale des contraintes liées à la pandémie, le jeu de vases communicants entre les achats au détail des ménages et la RHD joue au profit de ce dernier. Les dépenses alimentaires des Français pour la viande hachée restent cependant soutenues. Le commerce extérieur français de viande bovine a poursuivi son redressement en juillet dernier.

Poursuite du redressement de la restauration

Avec l’amélioration de la situation pandémique un peu partout en Europe, la levée progressive des restrictions a notamment bénéficié au secteur de la restauration. En juin 2021, celui-ci a poursuivi son redressement : son chiffre d’affaires dans l’UE à 27 a ainsi sensiblement progressé sans toutefois atteindre les niveaux d’avant pandémie (+24% /2020 et -15% /2019). La situation est restée hétérogène au sein de l’espace européen. Le redressement restait très partiel en Allemagne (+3% /2020 et -28% /2019), mais bien plus soutenu en France (+30% /2020 et -2% /2019).

La progression du chiffre d’affaires en France restait cependant variable suivant le type de restauration. La hausse la moins marquée concernait la restauration collective sous contrat (+19% /2020, mais -28% /2019) quand la restauration rapide semble avoir pleinement récupéré (+30% /2020 et +4% /2019).

Sur l’ensemble du 2ème trimestre, le rattrapage d’activité du secteur de la restauration restait donc très partiel, à l’exception de la restauration rapide.

La progression de l’activité de la restauration commerciale a été plus forte au cœur de l’été selon IRi. En juillet 2021, les dépenses globales en restauration commerciale ont dépassé celles d’avant pandémie (+2% /2019).

Recul général des ventes au détail dans l’été, pas pour la viande hachée

Après la baisse de juillet (-1% /2020), les ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) ont à nouveau reculé au mois d’août (-2%) d’après IRi. Début septembre (s.35) les ventes ont cependant été portées par une météo enfin clémente, comme en 2020 (= /2020 et +6% /2019). En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC en GMS ont été globalement stables par rapport à l’année dernière (= /2020 et +7% /2019).

Après plusieurs semaines plus difficiles, les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) comme de surgelés (dont les viandes congelées) ont rebondi entre les semaines 34 et 35 pour rejoindre des niveaux équivalents à ceux d’une année 2020 déjà exceptionnelle.

En parallèle, les ventes de viandes hachées ont à nouveau progressé en valeur au cœur d’un été où la météo a globalement été maussade sur l’Hexagone. Entre les semaines 31 et 34, les ventes de haché frais (+6% /2020 ; +9% /2019) comme de haché surgelé (+9% /2020 ; +14% /2019) continuaient d’être extrêmement dynamiques.

Nouvelle progression des échanges

A nouveau, le commerce extérieur français de viande bovine s’est redressé en juillet 2021 :

  • Les exportations ont atteint 21 000 téc (+21% /2020 et +11% /2019). Parmi les principales destinations, seuls les envois vers l’Italie ont été en retrait à 5 700 téc (-2% /2020 et -8% /2019). A noter que les envois vers la Chine et Hong-Kong ont atteint 380 téc (x2,5 /2020).
  • Les importations ont dépassé les 25 300 téc, niveau intermédiaire aux deux dernières années (+3% /2020 et -8% /2019). Les achats depuis les Pays-Bas ont notamment progressé à 7 100 téc (+13% / 2020 et +15% /2019).

En cumul sur les sept premiers mois de 2021, les exportations françaises de viande bovine ont désormais dépassé le niveau d’avant pandémie avec 133 000 téc expédiées (+7% /2020 et +1% /2019). Les importations n’ont pas encore atteint le niveau d’avant pandémie : 166 000 téc ont été importées (+6% /2020, mais -16% /2019).

En juillet 2021, la consommation calculée par bilan a enregistré une baisse marquée, tombant à 115 200 téc (-6% /2020 et -5% /2019).

La consommation de viande bovine française (veau inclus) subit un retrait encore plus marqué en juillet dernier (-9% /2020), alors que la part des viandes importées dans les disponibilités totales a retrouvé un niveau similaire à celui de l’avant pandémie. Sur les sept premiers mois de l’année, la consommation française de VBF est quasi stable à 702 000 téc (-1% /2020 et = /2019).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Les prix grimpent encore !

Les prix des jeunes bovins poursuivent leur progression, y compris depuis juillet en Italie où ils étaient restés au plancher plus longtemps qu’en Allemagne ou en Pologne.

ITALIE : hausse des cours

En Italie, les cotations des mâles charolais ont enregistré de belles remontées depuis de début de l’été. A la bourse le Modène, la cotation du Charolais « extra » a gagné 12 centimes /kg vif en 8 semaines pour atteindre 2,72 €/kg vif en semaine 35. Celle du Charolais « prima qualità » a gagné 13 centimes pour atteindre 2,61 €/kg vif. Ces deux nouvelles cotations ne sont pas comparables à la cotation précédente qui a été arrêtée en mai dernier. En revanche, la cotation de Padoue permet d’avoir un recul pluriannuel. Elle a progressé de 16 centimes en 8 semaines pour atteindre 2,55 €/kg vif en semaine 35, dépassant de +9% son niveau de 2020 et de +4% celui de 2019.

La cotation du mâle limousin extra à Modène, d’habitude  « flat » durant l’été, est elle-aussi nettement haussière : elle a gagné 8 centimes en 8 semaines, à 2,83 €/kg vif en semaine 35 (+4% /2020 et +3% /2019).

La remontée des cours des JB mâles en Italie, plus tardive que dans les autres États membres, est probablement liée à une offre abondante au 1er semestre. De nombreux mâles avaient en effet été mis en place dans les ateliers italiens à partir de l’été 2020 quand les prix des broutards français avaient fortement chuté. Sur le 1er semestre 2021, 417 000 bovins mâles de 12 à 24 mois ont ainsi été abattus d’après la base de données sanitaires transalpine (+5% /2020 et +4% /2019). Ils s’ajoutaient à 284 000 femelles du même âge (-3% /2020 mais +6% /2019), totalisant 701 000 jeunes bovins des 2 sexes (+2% /2020 et +4% /2019).

Avec des restrictions sur la restauration un peu moins fortes qu’en 2020, les achats de viande bovine par les ménages italiens au 1er semestre ont été moins dynamiques qu’au 1er semestre 2020 (-4%) mais sont restés très supérieurs à 2019 (+6%). C’est une meilleure performance que pour la viande de porc (+4% /2019) mais moins bonne que pour la volaille (+9% /2019).

ALLEMAGNE : le prix du JB s’envole

En Allemagne, les cours des jeunes bovins ont gagné +7 à 9 centimes en 1 mois. Le JB U cotait 4,10 €/kg de carcasse en semaine 34 (+13% /2020 et +14% /2019), le JB R 4,04 €/kg (+12% /2020 et +14% /2019) et le JB O 3,83 €/kg (+15% /2020 et +17% /2019).

Sur les 8 semaines 27 à 34, les abattages de taurillons étaient stables par rapport à 2020, mais en recul de -4% /2019 selon l’indicateur hebdomadaire AMI. L’offre outre-Rhin est en forte baisse : l’enquête cheptel de mai dernier recensait 820 000 bovins mâles de 1 à 2 ans (-4,4% /2020), témoignant du déclin structurel de l’engraissement.

La consommation dynamique contribue également à tirer les prix. Les achats des ménages de viande bovine sur les 7 premiers mois de l’année étaient en hausse de +4% /2020 en volume et de +5% en valeur (pour plus de détails lire l’article sur les femelles en Europe).

POLOGNE : jusqu’où monteront les prix ?

En Pologne, le manque d’offre face à la reprise de la demande pour la restauration partout en Europe tire les prix à la hausse. Le JB O cotait ainsi 3,62 €/kg de carcasse en semaine 35 (+20% /2020, +29% /2019 et même +9% /2018).

Les quartiers arrières, dont certaines pièces sont particulièrement demandées en restauration commerciale, ont vu leur prix flamber à partir de mi-mai et la hausse ne semble pas près de s’arrêter. D’après les données du ministère de l’Agriculture polonais, le prix moyen sortie abattoir d’un quartier arrière de JB s’établissait à 4,71 € en semaine 35 (+35% /2020, +28% /2019 et +16% /2018).

Après 15 ans de croissance ininterrompue, la production polonaise plafonne. Au premier semestre 2021, les abattages de bovins ont totalisé 277 000 tonnes équivalent carcasse  (= /2020, +2% /2019 et -3% /2018). Pour rappel, 2019 avait été marquée par une crise sanitaire qui avaient conduit à un décalage des abattages sur le 2nd semestre.

ESPAGNE : les prix remontent mais l’offre reste abondante

En Espagne, la cotation du JB R est remontée à 3,76 €/kg de carcasse en semaine 35 (+12% /2020, +8% /2019). Cette remontée des cours est bienvenue pour les engraisseurs espagnols, très dépendants de l’achat d’aliment, et donc confrontés à une très forte hausse de leurs coûts de production.

Au 1er semestre, les abattages de bovins mâles et femelles de 8 à 24 mois ont totalisé 288 000 tonnes équivalent carcasse (+7% /2020, +5% /2019 et même +9% /2018, année durant laquelle les Espagnols envoyaient encore de nombreux bovins finis vers la Turquie).

Fin août, les opérateurs espagnols espéraient un allègement du marché grâce au redémarrage des exportations de bovins vivants vers le pourtour méditerranéen, des bateaux étant prêts à partir pour la Libye et le Liban notamment.

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Les cours des réformes toujours au plus haut

Partout en Europe, les cours des réformes restent au plus haut alors que l’offre reste globalement contenue. La campagne fourragère a été cependant plus hétérogène : de plutôt favorable dans l’Ouest de l’UE (France, Irlande, Sud de l’Allemagne…) à plus mitigée au Sud et dans le Nord et l’Est de l’Europe (Italie, Nord de la Pologne…).

 

ALLEMAGNE : les cotations des femelles toujours en hausse

En Allemagne, malgré la levée progressive des restrictions sur la RHD, les ventes au détail de viande bovine sont restées en progression sur les sept premiers mois de 2021 (+4% /2020). Le bilan est moins flatteur pour l’ensemble des ventes de viande, incluant saucisses et volaille (-2%). La consommation de viande hachée mélangée, très demandée en début de confinement en 2020, est désormais en retrait (-4%). D’après AMI, le report de consommation vers le détail a flanché à partir de la mi-mai avec la réouverture des terrasses. Les départs en vacances au début de l’été ont aussi limité les ventes au détail.

Actuellement, l’offre en ferme de femelles de réforme reste limitée. Sur les quatre dernières semaines connues (s.31 à 34), les abattages de vaches sont restés bien inférieurs aux niveaux d’avant pandémie (+1% /2020, mais -6% /2019 et –15% /2018).

Les prix des vaches sont à la hausse depuis le début de l’année et ont atteint fin août des niveaux record. La vache O cotait 3,54 €/kg de carcasse en semaine 35 (+25% /2020 et +20% /2019), soit +90 centimes depuis le début de l’année.

Selon AMI, la demande en réforme pourrait être à nouveau limitée à la rentrée. Mais l’offre en ferme devrait rester faible.

ROYAUME-UNI : les cotations au plus haut pour toutes les catégories

Au Royaume-Uni, les cotations des animaux jeunes (« prime cattle ») ont poursuivi leur hausse. Si les achats au détail ont reflué comparés à une année 2020 atypique (-9% /2020 en volume sur les semaines 20 à 31), la levée des restrictions notamment en restauration a globalement soutenu la demande. Ainsi, la cotation du bœuf R3 atteignait 4,17 £/kg de carcasse en semaine 34 (+9% /2020 et +25% /2019), soit 4,87 €/kg de carcasse, un sommet !

En revanche, les cotations des réformes ont entamé un léger reflux même si elles se maintiennent à des niveaux record. Le cours de la vache O a perdu 4 pence en un mois à 3,12 £/kg de carcasse en semaine 34, niveau qui demeure cependant très élevé (+10% /2020 et +26% /2019). En euros, cela équivaut à 3,65 €/kg.

Le niveau des abattages s’est en effet récemment étoffé. Les abattages de vaches sont toujours en baisse d’une année sur l’autre (-3% /2020), mais ont rebondi de +7% /2019 sur les quatre dernières semaines connues (s.31 à 34).

L’offre en ferme devrait cependant rester globalement limitée à court terme. La décapitalisation se poursuit. Le cheptel de bovins en Grande-Bretagne est passé sous les 8 millions de têtes le 1er juillet dernier (-1% /2020). Le cheptel reproducteur dépassait à peine 2,8 millions de têtes (- 31 000 vaches et génisses >30 mois pour le cheptel allaitant, idem pour le cheptel laitier). Et les disponibilités à court terme en « prime cattle » (mâles laitiers et bovins allaitants des deux sexes âgés de 12 à 30 mois) ont diminué de -2% (-41 000 têtes) pour s’établir à 1,73 million de têtes.

En parallèle, le commerce extérieur de viande bovine a commencé à se redresser après un début d’année compliqué. Les exportations britanniques de viande bovine réfrigérée et congelée ont progressé en juin à 9 700 tonnes (+4% /2020). Dans le même temps, les importations ont atteint 20 900 tonnes (+9%). D’après AHDB, la baisse de la production et la réouverture des restaurants pourraient faire augmenter la demande à l’import. Les prix domestiques particulièrement élevés pourraient jouer en ce sens, même si les prix progressent également dans l’UE-27.

Sur l’ensemble du 1er semestre 2021, les échanges britanniques ont été nettement réduits : 100 000 tonnes ont été importées (-10% /2020) et 45 000 tonnes ont été exportées (-25%).

IRLANDE : un marché toujours soutenu

En Irlande, les abattages de gros bovins ont été récemment plutôt limités dans les abattoirs agréés pour l’export (-2% /2020 d’après l’indicateur hebdomadaire du Ministère de l’agriculture irlandais sur les semaines 31 à 34). Ceux de « Prime Cattle » ont suivi la même tendance, en baisse de -2% par rapport au niveau de 2020, mais en hausse de +3% par rapport au niveau de 2019, marqué alors par une grève d’approvisionnement des abattoirs. C’est également le cas pour les abattages de réformes (-2% /2020 et +16% /2019).

Avec des disponibilités limitées, le cours de la vache O oscillait à un niveau élevé : 3,51 €/kg de carcasse en semaine 35 (+19% /2020 et +24% /2019).

Après un début d’année 2021 encore perturbé par la pandémie, les exportations irlandaises de viande bovine se sont très partiellement redressées grâce aux réouvertures progressives dans le secteur de la restauration en Europe. Avec 217 000 téc expédiées sur le 1er semestre 2021, les exportations de viande bovine réfrigérée et congelée restent cependant inférieures à leur niveau de 2020 (-3% /2020 et -11% /2019). Le Royaume-Uni reste la principale destination de la viande irlandaise, mais les envois n’ont atteint que 95 000 téc sur la période (-11% /2020 et -21% /2019). Si les envois n’ont pas progressé notamment vers les autres pays tiers, ceux vers la France sont à nouveau en hausse, à 23 000 téc (+30% /2020 et +5% /2019)

POLOGNE les cotations poursuivent leur hausse

Le marché polonais des réformes continue d’être tiré par la réouverture de la restauration partout en Europe. Comme ailleurs en Europe continentale, l’évolution de la cotation de la vache O polonaise est donc restée orientée à la hausse. En semaine 35, elle s’établissait à 3,01 €/kg de carcasse (+20% /2020 et +23% /2019), soit 14 centimes de plus en un mois (+5%).

Sur le 1er semestre 2021, les abattages de bovins en Pologne ont été plutôt limités alors que la dernière enquête cheptel de décembre 2020 faisait état d’un recul des disponibilités. En 6 mois, les abattages de vaches de réforme ont atteint 248 000 têtes (+4% /2020 et -1% /2019).

Viandes bovines » Maigre »

Les prix à contre-saison

Après s’être repliées en juin, les cotations des broutards mâles se sont stabilisées mi-juillet et ont commencé à rebondir fin août. L’été pluvieux et les bonnes récoltes de fourrages ne pressent pas les sorties, tandis que les hausses des cours des JB finis en France et en Europe ont stimulé la demande. Avec un cheptel mère en recul, les naissances se contractent encore.

Les cotations ont résisté à la baisse saisonnière

Les cotations des broutards mâles sont restées stables de la mi-juillet à la fin août, repassant au-dessus des niveaux bas de la fin de l’été 2020, sans parvenir à rejoindre les niveaux de 2019. Fin août sur les marchés, l’ambiance était au manque de broutards par rapport à la demande française et italienne, encouragée par la hausse du prix du JB en Europe.

Pour la première fois depuis 4 ans, la saison fourragère a été bonne à très bonne sur l’ensemble de l’Hexagone. Du coup, il n’y a pas d’urgence à décharger les prairies. Le prix du Charolais U 350 kg a rebondi durant la 2nd quinzaine d’août à 2,65 €/kg vif en s35 (+11 cts /2020 ou +4% /2020 et -1% /2019). Cependant, ce rebond reste loin de traduire la hausse du prix du JB U !

Après avoir stoppé sa baisse au 14 juillet, le prix du Charolais U 450 kg stagnait à 2,49 €/kg en s35, croisant la courbe de 2020 (+10 cts /2020 ou +4% /2020 et -2% /2019).

Les cours du Limousin E de 350 kg et du croisé R de 300 kg ont suivi les mêmes évolutions, cotant respectivement à 2,74 €/kg vif en s35 (= /2020 et -6% /2019) et à 2,41 €/kg pour le croisé R (-1% /2020 et -8% /2019).

Les cotations des femelles sont restées stables. En s35, le prix de la Limousine E de 270 kg était de 2,82 €/kg vif (+3% /2020) et celle de la Charolaise U de 270 kg se maintenait à 2,66 €/kg (+3% /2020). La part des femelles dans les envois de broutards était de 32% en juin et juillet 2021 (= /2020).

En juillet, recul des naissances allaitantes

D’après SPIE-BDNI, 115 000 veaux de mère allaitante sont nés en juillet 2021 (un mois d’étiage pour les naissances) soit -15% /2020 et -19% /2019 (donnée non présente sur le graphe ci-dessous, qui présente la campagne passée s’achevant en juin 2021).

Sur l’ensemble de la campagne de  2020-2021 (jusque fin juin) les naissances allaitantes n’ont pas dépassé 3 528 000 têtes soit -2,0% /2019-2020 (-73 000 veaux) et -3,4% /2018-2019, avec un ralentissement plus net des naissances depuis mars 2021.

Le recul du cheptel de vaches allaitantes (-2,3% /2020 au 1er août) explique en partie cette chute. La sécheresse de l’été dernier a aussi retardé les mises à la reproduction et a pu entrainer un décalage des naissances, venant amplifier au printemps 2021 l’effet du recul du cheptel reproducteur.

Si on reprend le bilan depuis le début de la décapitalisation actuelle (mi-2016), en 5 ans le cheptel allaitant français a perdu 308 000 vaches (-7,6%) et les naissances de veaux allaitants ont reculé de 346 000 (-8,9%). La fertilité globale du cheptel allaitant français a donc reculé aussi, du fait des sécheresses printanières et estivales ayant affecté les zones d’élevage de 2017 à 2019.

Les effectifs de mâles allaitants de 0-6 mois toujours en retrait

Au fil des mois, avec un rythme de naissances ralenti, le recul des effectifs de mâles de 0-6 mois s’accentue. Au 1eraoût 2021, on décomptait ainsi 794 000 mâles de 0-6 mois de mère allaitante (-6% /2020 et -5% /2019). La baisse des effectifs était particulièrement marquée en Charolais (-9% /2020) et en Blond (-7%).

Avec 634 000 têtes au 1er août 2021, les effectifs en ferme de mâles de 6-12 mois de mère allaitante sont stables /2020, mais en baisse de -2% /2019.

En juillet, les exports de broutards toujours dynamiques

Selon SPIE-BDNI, en période 7 (s26 à s30) 95 000 bovins de 4-16 mois de type viande ont été exportés, en hausse de +3% /2020 (perturbé par le covid-19) et +4% /2019.

En cumul sur les semaines 1 à 30, 673 000 broutards mâles et femelles ont été expédiés, soit +6% /2020 et +2% /2019, traduisant une bonne dynamique des exports en 2021.

Vers l’Espagne, 9 000 broutards ont été exportés en juillet d’après les Douanes, soit un effectif quasi stable d’une année sur l’autre (-1% /2020), mais -9% /2019. Sur 7 mois, l’Espagne a importé 77 000 broutards français (+4% par rapport à un 1er semestre 2020 perturbé), mais -21% /2019, l’Espagne s’étant tourné depuis 2020 vers davantage de veaux laitiers que de broutards.

Vers l’Italie, selon TRACES, les exportations étaient encore dynamiques sur la période la plus récente de s31 à s35, comme depuis le début de l’année. 87 000 bovins de tous âges ont été exportés vers l’Italie (+4% /2020 et +1% /2019). En cumul sur 7 mois, 651 000 bovins ont été envoyés en Italie, soit +4% /2019 et 2020.

15 000 têtes exportées vers Israël en 7 mois

Selon les Douanes, 5 000 broutards ont été exportés vers les pays tiers en juillet (+29% /2020, année impactée par le covid-19, et +6% /2019), dont 3 000 têtes vers Israël et 2 000 têtes vers l’Algérie, la suspension des exports de génisses laitières freinant le remplissage des bateaux.

En 7 mois, les exports vers les pays tiers ont dépassé le bas niveau de 2020 (+29%) et aussi le bon niveau de 2019 (+6%). Ils ont totalisé 43 000 têtes, dont 15 000 vers Israël et 28 000 vers l’Algérie.

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Hausse saisonnière des cours précoce

La fraicheur des températures estivales ainsi que la reprise de l’activité touristique en Europe ont permis à la consommation de se maintenir. Le marché du veau de boucherie n’a pas trop souffert du creux estival habituel, les cotations connaissent même une hausse saisonnière précoce. Mais l’alimentation continue de peser sur les coûts de production.

Les cours se redressent

La cotation du veau rosé clair O élevé en atelier a engagé une hausse saisonnière très prononcée si bien qu’elle a dépassé en août son niveau 2018 (+1,6%). A 5,57 €/kg de carcasse en semaine 35, elle est supérieure de +76 centimes /2020 (+16%).

Les prix des veaux de conformation supérieure ont également initié leur hausse saisonnière. Le veau rosé clair R élevé en atelier cotait 6,20 €/kg de carcasse en semaine 35, soit +13% /2020 et /2019.

Les cours des aliments se maintiennent à de hauts niveaux

Les cours de la poudre de lactosérum doux se sont envolés au 1er semestre, puis ont plafonné en mai-juin à 1 020 €/t, avant de baisser au mois de juillet. La hausse des disponibilités mondiales en produits laitiers a fait baisser la pression sur les prix malgré une demande ferme des principaux importateurs, notamment la Chine. La cotation de la poudre de lactosérum doux a de nouveau progressé fin août pour atteindre 950 €/t en semaine 34 (+36% /2020 et +20% /2019).

L’IPAMPA des aliments d’allaitement pour veaux, qui mesure les variations des prix d’achat des aliments d’allaitement, a continué de progresser pour atteindre l’indice 126,4 en juin 2021 (base 100 en 2015), soit 16,3 points au-dessus de son niveau de 2020.

Recul des abattages en juillet

88 700 veaux gras ont été abattus en juillet 2021 (-2,6% /2020), pour un tonnage  de 13 300 téc (-2,9% /2020). Sur les 7 premiers mois de l’année, les abattages enregistrent un recul modeste comparé à 2020, à 103 100 téc soit -0,4% /2020, mais un net recul par rapport à 2019, à -4,1% /2019.

Net recul de l’âge à l’abattage en août 2021

D’après les données de Normabev, en août, l’âge moyen des veaux abattus a nettement baissé à 190 jours : il est inférieur de 3,4 jours à l’âge en août 2020 et même inférieur de 0,7 jour à l’âge à l’abattage en août 2019. Le poids de carcasse moyen des veaux a reculé à 149,8 kg, soit -0,8 kg /2020, mais +1,1 kg /2019. La réduction de l’âge à l’abattage traduit un marché plus fluide grâce à une demande plus dynamique qu’en août 2020, avec la météo fraîche et pluvieuse et la RHD commerciale très active en France durant cet été.

Le marché néerlandais a redécollé

Aux Pays-Bas, la cotation du veau de boucherie pie-noir s’est redressée de manière spectaculaire dès la mi-juillet pour atteindre 4,87 €/kg en semaine 35, soit une progression de 60 cts en seulement 7 semaines. Cette hausse, inhabituelle en période estivale, a fait progresser les cours bien au-dessus de leurs niveaux de 2020 (+31%) et 2019 (+16%). Selon les opérateurs néerlandais, la réduction de l’offre, notamment du fait de l’allongement des vides sanitaires, couplée avec une reprise dynamique de la consommation européenne de viande pendant l’été, explique cette remontée.

Principalement orienté vers l’export, le marché néerlandais du veau de boucherie a été très affecté jusqu’en mai 2021 par les restrictions sanitaires et la nette réduction du débouché RHD. Avec 107 000 téc abattues au 1er semestre 2021, la production de veau gras est en retrait de -7% /2019.

En Italie, la cotation du veau gras à Modène s’est également redressée de façon spectaculaire : à 5,80 €/kg éc, elle dépasse de +47% son niveau de 2020 et de +13% celui de 2019.

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

Le marché s’encombre

La cotation française du veau nourrisson baisse depuis début juillet, en lien avec la reprise saisonnière des vêlages laitiers. La contraction des naissances sur la campagne 2020-2021 n’a pas suffi à compenser l’érosion de l’engraissement, le marché est encombré. Face au manque de débouchés en France, les exportations vers le marché espagnol ne faiblissent pas malgré la hausse des coûts alimentaires.

La baisse saisonnière est enclenchée

Début juillet, le cours du veau mâle de type lait de 45-50 kg était péniblement remonté à 92 €/tête, mais restait bien en deçà de 2019 (-19 €). Il a ensuite fortement chuté durant l’été pour s’établir à 57 €/tête fin août, à un niveau légèrement supérieur au prix plancher de 2020 (+6 €). La hausse saisonnière des naissances de veaux de mère laitière fait augmenter les disponibilités alors même que la hausse des coûts de l’alimentation pèse sur les ateliers d’engraissement, accentuant la pression sur les prix des veaux nourrissons. Le cours du veau laitier devrait atteindre son prix plancher dans les prochaines semaines.

Les naissances sont en retrait sur la campagne 2020-2021

En juillet, les naissances de veaux de mère laitière se sont réduites de -2,4% /2020 à 270 300 têtes, portant à 1 712 000 têtes les naissances cumulées sur 7 mois (-1,5% /2020).

La campagne de naissances 2020-2021 s’est clôturée en juin avec un total de 3 367 000 veaux nés de femelle de type laitier, en recul de -2,1% /2019-2020 et -3% /2018-2019, dans le sillage de l’érosion du cheptel laitier.

Les exportations ont bondi en août

Après une baisse des exportations en juin (-9% /2020) et juillet (-7%), les exportations ont bondi en août. Selon SPIE-BDNI, 24 800 veaux ont été exportés en semaines 31 à 34, soit un bond de +39 % /2020 et de +27% /2019. Depuis janvier, 188 700 animaux ont été exportés (+6% /2020 et +17% /2019).

En France, les mises en place de septembre alimenteront des sorties de veaux gras en mars, période encore propice à la consommation de viande de veau. Néanmoins, les intégrateurs sont fortement impactés par la hausse des coûts de l’alimentation. Les exportations devraient donc continuer à progresser dans les prochaines semaines, limitant l’encombrement du marché intérieur alors que les vêlages laitiers approchent de leur pic saisonnier.

Ces exportations sont poussées vers un marché espagnol qui achète à bas prix, pénalisé par le prix élevé des aliments. En juillet, la cotation espagnole du veau frison de moins d’un mois a entamé, elle aussi, une baisse saisonnière. A 106 €/tête en semaine 29, elle reste néanmoins supérieure de +32% /2020 et de +19% /2019.