Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 329 Juin 2021 Mise en ligne le 15/06/2021
Viandes bovines
Du mieux sur les prix
La demande croissante en viande bovine française et le contexte européen haussier soutiennent les cours des femelles. Le marché du jeune bovin s’est aussi allégé du fait d’une offre de mâles globalement en retrait en Europe.
Les cours des broutards mâles restent toutefois en retrait par rapport aux années précédentes, en lien avec une valorisation des mâles finis en Italie moins bonne que pour les femelles. La baisse saisonnière du cours du veau de boucherie est limitée, mais le secteur est confronté au renchérissement de l’alimentation lactée. La situation reste fragile pour les veaux nourrissons.
Avec des restrictions qui commencent à être plus limitées, les achats au détail des ménages ont commencé à se réduire. Mais les dépenses alimentaires restent encore soutenues et devraient le rester en 2021. En attendant d’éventuels effets de la réouverture complète de la restauration, le commerce extérieur français de viande bovine s’est partiellement relevé en avril dernier. La consommation de VBF reste toujours dynamique.
La restauration rapide a moins souffert que lors du 1er confinement
En mars 2021, le chiffre d’affaires de la restauration traditionnelle en France restait en retrait marqué par rapport à un mois de mars 2020 déjà affecté par le début du premier confinement (-56% /2020). Si la restauration collective a mieux résisté (-4%) grâce aux réouvertures partielles, la restauration rapide a clairement redressé la barre (+53%) grâce notamment à la vente à emporter et aux livraisons, interdites au début du premier confinement. Mais l’activité restait encore loin de celle d’avant pandémie (-12%).
D’après IRi, plus de 1,6 milliard de repas ont été reportés en 2020 de la restauration vers les achats au détail (grandes surfaces alimentaires et spécialistes alimentaires). Les dépenses totales alimentaires des Français avaient reculé de -1% /2019 (grandes surfaces alimentaires, restauration et spécialistes alimentaires). Pour 2021, IRi prévoit que les dépenses alimentaires totales soient sur un niveau de progression dynamique (+4% /2020 et +3% /2019), grâce à deux principaux leviers : la réouverture prévue de la totalité de la restauration et un probable maintien d’une croissance forte des ventes des spécialistes (dont les boucheries artisanales).
Des ventes au détail de viande hachée toujours dynamiques
Sur la période la plus récente (s19 à s21), les ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) ont fléchi par rapport à une période en 2020 marquée par les premières mesures de déconfinement. En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC en GMS restaient cependant globalement en hausse par rapport aux deux années précédentes (+1% /2020 et +9% /2019).
Entre les semaines 18 et 21, les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) comme de surgelés (dont les viandes congelées) restaient à des niveaux intermédiaires entre 2019 et 2020, avec un tassement en fin de période.
Les ventesde viandes hachées demeurent en valeur à des niveaux intermédiaires entre les deux années précédentes alors que les terrasses des restaurants ont rouvert le 19 mai (semaine 20), mais que la météo restait maussade jusque début juin. En semaine 20, les ventes de haché frais (-14% /2020, mais +14% /2019), comme de haché surgelé (-22% /2020, mais +19% /2019) restaient à des niveaux bien supérieurs à ceux d’avant la pandémie.
Redressement partiel du commerce extérieur français en avril
Par rapport à un mois d’avril 2020 marqué par un confinement strict, les importations françaises ont rebondi en avril 2021 d’après les Douanes. Mais les importations restent bien en deçà des niveaux constatés avant la pandémie : à 22 700 téc (+58% /2020, mais -19% /2019). Ce constat se vérifie pour toutes les origines.
Les exportations françaises de viande bovine ont elles aussi rebondi, à 17 300 téc (+13% /2020 et -5% /2019) en avril 2021. Les envois ont légèrement progressé vers l’Allemagne (+2% /2020 et -23% /2019 à 3 000 téc) et la Grèce (+1% / 2020 et –12% /2019 à 2 800 téc). Elles ont progressé de façon plus marquée vers des destinations comme la Belgique (+32% /2020 à 2 200 téc) et les Pays-Bas (x3,3 à 1 700 téc). Les exportations ont cependant continué à s’éroder vers l’Italie (-13% / 2020 et –24% /2019 à 4 600 téc), qui reste notre premier client.
En avril 2021, la consommation calculée par bilan a de nouveau enregistré une hausse marquée par rapport à un mois d’avril 2020 de confinement strict : 121 600 téc ont été consommées (+7% /2020 mais -6% /2019).
Comme en mars, les importations représentaient 19% des disponibilités totales en avril 2021. La consommation de viande bovine française (veau inclus) est restée stable d’une année sur l’autre. Sur les quatre premiers mois de l’année, la demande française de VBF aurait globalement progressé à 412 000 téc (+3% /2020 et +1% /2019).
Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !
Viandes bovines » Gros bovins » France »
Prix soutenus par la demande en VBF et le dynamisme du marché européen
Les cotations des vaches restent soutenues par la demande croissante pour la viande française. Celles des JB se sont nettement redressées suivant le mouvement européen. Le marché est fluide.
La vache R à 4,11 €
La demande pour la viande française continue de soutenir les prix des femelles. En semaine 22, la vache U cotait 4,66 €/kg (+5% /2020 et +6% 2019), la vache R 4,11 €/kg (+6% /2020 et +6% /2019), la vache O 3,32 €/kg (+7% /2020 ; +1% /2019) et la vache P 3,07 €/kg (+7% /2020 et +4% /2019).
Certes la réouverture de la restauration, après de longs mois de fermeture, augmente la demande en viande importée. Mais, d’une part l’offre européenne de viande de réforme est elle-même restreinte, avec des prix élevés (lire l’article sur les femelles en Europe). D’autre part, la préférence pour la viande française progresse, notamment dans la restauration commerciale sous enseigne de chaîne.
L’offre de femelles abattues en France reste par ailleurs assez proche des niveaux des années précédentes : +1% /2020 et -2% /2019 pour les vaches laitières sur les semaines 19 à 22 ; -1% /2020 et +3% /2019 pour les vaches de type viande.
Marché fluide pour les JB
Les ventes toujours dynamiques vers l’Allemagne, où l’offre est en retrait, ainsi que la nette remontée des cours en Pologne et en Espagne (lire l’article sur les JB en Europe), ont permis aux cours des JB français de se rétablir bien au-dessus du niveau des années précédentes. Le JB U cotait 3,98 €/kg de carcasse début mai (+4% /2020 et +1% /2019), le JB R 3,80 €/kg (+4% /2020 et +1% /2019) et le JB O 3,36 €/kg (+3% /2020 et +2% /2019).
Les abattages de JB de type viande sur les semaines 19 à 22 étaient en hausse de +7% /2020 et de +5% /2019 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. Ceux de JB de type lait étaient intermédiaires entre 2020 et 2019 (+3% /2020 et -2% /2019).
Par ailleurs, les sorties de JB depuis le début de l’année sont légèrement supérieures à la prévision issue du modèle MODEMO, ce qui traduit un rythme de prélèvement plus dynamique des mâles en ferme que la tendance des 4 années antérieures. Au 30 mai, le surplus cumulé des sorties par rapport à la modélisation depuis le début de l’année atteignait +3 800 têtes.
Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »
Marché fluide
Avec moins de mâles à sortir cette année, le marché européen du jeune bovin est nettement plus fluide qu’il y a un an. Les prix polonais et allemands ont enregistré des remontées spectaculaires. Les prix espagnols ont retrouvé leur niveau de 2019. Les prix des mâles italiens frémissent tout juste maintenant.
Pologne : +40 centimes pour le JB O
En Pologne, la cotation du JB O a gagné 40 centimes en 11 semaines pour remonter à 3,36 €/kg de carcasse en semaine 22 (+24% /2020 et +14% /2019). Elle dépasse même son niveau de 2018, avant les différentes crises ayant affecté la filière. Les quartiers arrière se sont particulièrement appréciés sur les 9 dernières semaines d’après les données de prix du ministère de l’Agriculture polonais. Ils sont passés de 3,54 €/kg début avril à 4,08 €/kg début juin.
Le plafonnement de la production polonaise, alors que les restaurants ont débuté leur réouverture en Europe, participe à cette belle remontée des cours.
Allemagne : Le manque d’offre tire les prix
Les prix des JB allemands, qui étaient déjà particulièrement élevés fin avril, sont repartis à la hausse en mai. Le JB R cotait 3,94 €/kg en semaine 22 (+14% /2020 et +16% /2019).
Les abattages de JB restent inférieurs aux niveaux des années précédentes en raison de l’érosion structurelle de la production. Sur les 4 dernières semaines connues, les abattages de taurillons étaient encore en baisse de -7% /2020 et de -14% /2019.
La consommation dynamique contribue également à tirer les prix. Les achats des ménages ont enregistré une forte hausse durant le premier tiers de l’année et le bœuf est la viande qui a connu la plus forte progression (+9% /2020 en volume et +11% en valeur) (lire l’article sur les vaches en Europe).
Espagne : des inquiétudes sur les coûts de production
En Espagne, La cotation du JB R a légèrement faibli après le Ramadan, mais reste proche de son niveau de 2019, à 3,73 €/kg de carcasse (+7% /2020 et = /2019). Les opérateurs rapportent que les avants se sont dépréciés pour retomber autour de 3 €/kg, mais que les déhanchés sont remontés autour de 6,50 € pour les mâles et 8 € pour les femelles, grâce à la réouverture des restaurants et à la reprise progressive du tourisme en Europe.
Les engraisseurs s’inquiètent toutefois de la hausse des coûts d’alimentation qui pourrait mettre à mal leur équilibre économique fragile.
Italie : Les femelles mieux valorisées que les mâles
En Italie, les prix des mâles finis sont restés sous pression pendant tout le 1er semestre. Alors que la demande se porte vers toujours plus de viande de femelles, l’offre de mâles est restée relativement abondante, de nombreux broutards ayant été mis en place à partir de l’été 2020 quand les prix des mâles avaient fortement chuté.
La cotation des mâles charolais à Modène a été arrêtée car jugée non représentative par les opérateurs membres de la Commission de cotation qui n’arrivaient plus à s’entendre. Elle a été remplacée par 2 cotations, toutes deux inférieures à la cotation initiale.
Les cotations de Padoue, basées sur des remontées de prix des opérateurs sur une plate-forme en ligne avec des garde-fous, montrent bien la différence d’évolution entre mâles et femelles. A 2,39 €/kg vif début juin, la cotation médiane du mâle fini charolais restait inférieure aux années précédentes, alors que la femelle charolaise cotait 2,66 €/kg vif (+6% /2020 et +3% /2019)
Avec la réouverture de la restauration et la reprise du tourisme, la viande importée devrait être réorientée vers les circuits de la RHD. Elle sera donc moins présente dans les circuits de détail, ce qui devrait participer à redresser les prix des jeunes bovins engraissés en Italie.
Viandes bovines » Femelles » Europe »
Les cours des réformes restent soutenus en Europe
En Europe continentale, la poursuite de la hausse saisonnière des cours des réformes est corrélée à une offre plutôt contenue. Si les cours sont toujours relativement élevés en Irlande et au Royaume-Uni, la météo maussade les a pénalisés en mai.
ALLEMAGNE : abattages limités et cours toujours en hausse
En Allemagne les ventes au détail de viande, de saucisses et de volaille sont restés élevés sur les quatre premiers mois de 2021 (+1% /2020), comparées à une année 2020 où les reports vers les ventes au détail avaient été exceptionnels dès la fin mars. La viande bovine reste celle dont les ventes ont connu la plus forte progression (+9%). La consommation de viande hachée mélangée, très demandée en début de confinement en 2020, est désormais en retrait (-3%). D’après AMI, la demande globale s’est nettement redressée à partir de la mi-mai et la réouverture des terrasses.
En parallèle, les abattages de bovins restent limités, notamment en femelles. En effet, l’offre locale en vaches ne répond pas à une demande soutenue des opérateurs. Sur les quatre semaines de mai 2021 (s.18 à 21), les abattages de réformes étaient bien inférieurs aux niveaux d’avant pandémie (+13% /2020, mais -15% /2019 et –15% /2018).
Les cotations ont donc poursuivi leur tendance à la hausse. En semaine 21, le cours de la vache O atteignait 3,16 €/kg de carcasse (+31% /2020 et +4% /2019), soit +8 centimes en un mois et +58 centimes depuis le début de l’année.
Selon AMI, avec une météo plus estivale en juin, l’intérêt des acheteurs pour les vaches de réforme pourrait diminuer au profit de la viande de porc ou de volaille pour grillade, comme c’est habituellement le cas en cette saison. Mais les cotations pourraient cependant rester soutenues dans les semaines à venir face à des sorties qui devraient rester faibles.
ROYAUME-UNI les cotations des réformes résistent
Au Royaume-Uni, les cotations des animaux jeunes (« prime cattle ») ont reflué après de nombreuses semaines de hausse. Malgré la réouverture des terrasses, le temps humide a limité les repas à l’extérieur. Le temps maussade de mai a freiné la consommation en limitant les barbecues habituels à cette époque de l’année. Ainsi, la cotation du bœuf R3 plafonnait par exemple à 3,99 £/kg de carcasse en semaine 21 (+16% /2020 et +12% /2019) soit 4,62 €/kg de carcasse. Même à 0,13 € de moins qu’au point haut de la semaine 17, ce niveau reste cependant historiquement élevé.
Dans le même temps, les cotations des réformes ont mieux résisté. Le cours de la vache O s’est stabilisé à 2,97 £/kg de carcasse (+16% /2020 et +12% /2019) en semaine 21. En euros, cela équivaut à 3,44 €/kg, soit 2 centimes de plus qu’en semaine 17 en lien avec la légère appréciation de la livre sterling. La demande des transformateurs pour les réformes reste forte et permet de valoriser une offre en hausse en mai : +5% /2020 et +2% /2019 pour les abattages de vaches sur les quatre dernières semaines connues (s.18 à 21).
La demande des transformateurs reste encore en effet assez importante en réformes. Sur les quatre dernières semaines connues (s.18 à 21), les abattages de gros bovins ont globalement été en retrait (-4% /2020 et = /2019). Les abattages de vaches de réforme ont dans le même temps légèrement progressé (+5% /2020 et +2% /2019).
Le cheptel de bovins en Grande-Bretagne continue de s’éroder à 7,77 millions de têtes le 1er avril dernier (-1% /2020 ou -66 000 têtes). Le cheptel reproducteur a perdu 2% de ses effectifs en un an, à 2,85 millions de têtes, tant en lait qu’en allaitant (- 31 000 vaches et génisses de plus de 30 mois pour chacun des deux cheptels).
D’après AHDB, la demande à l’importation commencerait à se redresser, en raison de l’assouplissement des restrictions autour de la restauration et de prix domestiques élevés. Enfin, le temps désormais plus chaud devrait encourager les gens à sortir et à consommer des grillades, augmentant à nouveau la demande de découpes adaptées au barbecue.
IRLANDE : deux tendances différentes
En Irlande, les abattages de réformes se sont accélérés en mai dans les abattoirs agréés pour l’export (+40% /2020 et +9% /2019 d’après l’indicateur hebdomadaire du Ministère de l’agriculture irlandais). Ceux de « Prime Cattle » ont été plus limités, en hausse de +6% par rapport au niveau très ralenti de 2020, mais en baisse de -9% par rapport au niveau de 2019. En cumul depuis le début de l’année, les abattages sont restés globalement limités pour toutes les catégories (-5% pour le total bovin).
Avec l’augmentation du nombre de vaches de réforme prêtes à abattre, les cotations irlandaises, si elles restent élevées, ont entamé une baisse. Le cours de la vache O atteignait 3,29 €/kg de carcasse en semaine 21 (+17% /2020 et +7% /2019), soit 6 centimes de moins sur les quatre dernières semaines. A l’inverse, les cours des autres catégories continuent de progresser comme pour le bœuf R irlandais à 4,13 €/kg de carcasse en semaine 21 (+20% /2020 et +11% /2019), soit 4 centimes de plus en un mois.
Les exportations irlandaises de viande bovine avaient été limitées au début de l’année alors que bon nombre de ses clients étaient encore affectés par des restrictions, notamment dans le secteur de la restauration. Sur le 1er trimestre 2021, les exportations de viande bovine réfrigérée et congelée n’ont pas dépassé 100 000 téc. Le Royaume-Uni, principale destination des exportations irlandaises, n’a acheté que 43 000 téc sur la période (-22% /2020 et -31% /2019). Les envois vers le Royaume-Uni ne représentaient ainsi plus que 43% du total des exportations irlandaises contre plus de 50% en 2019.
POLOGNE : des cours toujours en hausse
Le cours de de la vache O polonaise a poursuivi son très vif redressement en mai. Il s’est à nouveau apprécié de +14 centimes d’euros en un mois, à 2,83 €/kg de carcasse en semaine 21 (+25% /2020 ; +8% /2019).
Les disponibilités de bovins et notamment de réformes restent plutôt limitées en Pologne. L’enquête cheptel de décembre 2020 montrait un léger recul du cheptel reproducteur polonais (-0,6% /2019) avec 2,126 millions de vaches laitières (-2%) pour 266 000 vaches allaitantes (+2%).
PAYS-BAS : l’offre limitée soutient les cours
Depuis le début de l’année, les abattages de gros bovins aux Pays-Bas sont en net retrait (-12% /2020 et -10% /2019 sur les 21 premières semaines de l’année). Même constat sur les quatre semaines de mai 2021 (s.18 à s.21) où les abattages sont restés très limités (-14% /2020 et -15% /2019).
Comme ailleurs en Europe continentale, les cours des réformes sont à la hausse aux Pays-Bas. La cotation néerlandaise de la vache O atteignait ainsi 3,13 €/kg de carcasse en semaine 21 (+25% /2020 ; +5% /2019). Elle a repris +14 centimes en quatre semaines et +44 centimes depuis le début de l’année.
Viandes bovines » Maigre »
La marché se tient avec une offre limitée
Les cours des broutards ont poursuivi leur hausse saisonnière : l’offre est limitée face à une demande dynamique. Les exportations ont retrouvé leur niveau de 2019.
Baisse saisonnière de l’offre
Les cotations des broutards mâles ont poursuivi leur hausse saisonnière au mois de mai. La demande italienne est restée ferme en vue des abattages de fin d’année tandis que l’offre française est limitée avec la réduction saisonnière des disponibilités. Les prix restent néanmoins encore très inférieurs à leur niveau des années précédentes.
En semaine 22, le Charolais U de 450 kg cotait 2,47 €/kg vif (-4% /2020) et le Charolais U de 350 kg 2,47 €/kg (-4% /2020). Les bons broutards charolais sont recherchés sur le marché italien.
Le cours du Limousin E de 350 kg a été stable ces dernières semaines, à 2,78 €/kg vif (-1% /2020). La cotation du mâle croisé R s’est appréciée à 2,39 €/kg, mais elle reste encore très inférieure à son niveau de 2020 (-6%).
La demande en femelles est toujours très ferme, tant sur le marché français qu’italien. La cotation de la Limousine E de 270 kg est stable depuis plusieurs semaines à 2,82 €/kg vif (+3% /2020). Celle de la Charolaise U de 270 kg a progressé en avril-mai pour atteindre 2,65 €/kg depuis la semaine 20, soit +5% au-dessus de son niveau de 2020.
Les naissances allaitantes sont en recul
En avril, les naissances de veaux de mère allaitante ont reculé d’une année sur l’autre. 383 000 naissances ont été enregistrées dans SPIE-BDNI, soit -5,5% /2020 et de -3% /2019. La baisse des naissances constatée en mars et en avril 2021 est comparée à une saison de vêlages décalée en 2020, avec davantage de naissances en début de printemps.
En cumul de juillet 2020 à avril 2021, 3 133 000 veaux sont nés de mère allaitante soit -1% par rapport à la campagne 2019-2020 (-34 000 naissances). Cette baisse des naissances s’explique par la décapitalisation allaitante : le cheptel allaitant était en recul d’une année sur l’autre de -1,9% /2020 au 1er avril (3 793 000 têtes).
Les effectifs de mâles allaitants de 6 à 12 mois sont stables d’une année sur l’autre
Les mâles de mère allaitante de 6-12 mois comptaient 488 000 têtes au 1er mai 2021, un effectif stable par rapport à 2020. Les effectifs de mâles charolais et de mâles croisés étaient en recul de -2% /2020, ceux de mâles limousins étaient stables tandis que les effectifs de Blonds d’Aquitaine affichaient une hausse de +5% /2020.
Au 1er mai, les mâles de mère allaitante de 0-6 mois présents dans les élevages étaient au nombre de 1 017 000 (-2% /2020). La baisse des effectifs était particulièrement marquée pour les Blonds d’Aquitaine (-4% /2020).
Les exportations ont retrouvé leur niveau de 2019
Les exportations de bovins de 4 à 16 mois de type viande ont retrouvé leur niveau de 2019 : 116 000 têtes ont été expédiées sur les semaines 13 à 17, soit une hausse de +16% par rapport au mois d’avril 2020 et une légère baisse de -1% /2019. Les envois du printemps 2020 avaient été fortement perturbés par le covid-19, notamment vers l’Espagne et le Maghreb.
En cumul sur les semaines 1 à 17, 409 000 broutards ont été exportés, soit une hausse de +9% /2020 et +2% /2019. La demande italienne pour les laitonnes est restée très dynamique depuis le début de l’année, les femelles ont représenté 37% des envois sur les semaines 1 à 17.
D’après les douanes, 13 900 bovins maigres ont été exportés vers l’Espagne au mois d’avril, soit +70% /2020, mais -4% /2019. Les envois de broutards vers l’Espagne sont repartis à la hausse depuis le début de l’année, sans retrouver leur haut niveau de 2019 : les engraisseurs espagnols continuent de se tourner vers les veaux laitiers. De janvier à avril, l’Espagne a importé 50 000 broutards français soit +6% /2020 et -17% /2019. Le rebond par rapport à l’an passé est particulièrement marqué pour les femelles et les mâles de plus de 300 kg (respectivement +53% et +15% /2020, +28% et +25% /2019) : les engraisseurs espagnols semblent chercher à limiter l’impact de la hausse des coûts de l’alimentation (cours des grains et des tourteaux) en achetant davantage d’animaux à cycle plus court, profitant de prix des broutards inférieurs aux années précédentes.
Les exportations de broutards vers les pays tiers ont été dynamiques, 5 700 broutards ont été exportés au mois d’avril (x9 /2020). Mais elles restent tout de même inférieures de -42% à leur haut niveau de 2019. Les engraisseurs algériens sont eux-aussi impactés par la hausse du coût de l’alimentation. De plus la fermeture du marché des génisses laitières complique le remplissage des bateaux et augmente le coût du fret pour les broutards.
Viandes bovines » Veaux de boucherie »
Le veau résiste mais est toujours impacté par le covid-19
En mai, le cours du veau gras s’est bien stabilisé, mais les intégrateurs sont pénalisés par la hausse des prix de l’aliment. Les abattages semblent s’être fluidifiés grâce à la réouverture des terrasses de restaurants et la météo fraîche. cependant la situation reste fragile. Une vaste campagne de communication est actuellement menée pour parer à la baisse saisonnière de consommation durant l’été.
La cotation du veau gras se maintient
Durant le mois de mai le prix du veau rosé clair O élevé en atelier est quasiment resté stable. En semaine 22, le cours du veau rosé clair O s’établissait à 5,41€/kg de carcasse soit +19% /2020 (+86 cts) et +6,5% /2019 (+33 cts). Il est nettement supérieur aux prix bas de 2019 et 2020 (années de crise). Cependant, il convient de garder à l’esprit la forte hausse des coûts alimentaires en 2021.
Le cours du veau de boucherie rosé clair R a lui légèrement diminué au mois de mai, tout en restant au-dessus des niveaux bas de 2019 et 2020. En semaine 22, il s’établissait à 6,09 €/kg éc, soit +15% /2020 et + 9% /2019.
Les aliments pour veaux : une hausse qui n’en finit pas
Les prix des deux principaux ingrédients laitiers qui entrent dans la composition des aliments pour veaux ne cessent de s’apprécier. Le cours de la poudre maigre a progressé de +28% /2020, à 2 590 €/t en semaine 21, celui de la poudre de lactosérum pour l’alimentation animale de +44% /2020, à 1 020 €/t à +44% /2020.
Des abattages modérés en avril
A 101 000 têtes, les abattages d’avril ont tout juste atteint le niveau d’avril 2020, alors perturbé par le 1er confinement (+1%), mais étaient en net retrait par rapport à 2019 (-11%). Le 3ème confinement français a entrainé la fermeture des cantines scolaires du 1er avril au 26 avril et un ralentissement des restaurants d’entreprises ce qui a impacté à nouveau la filière veau.
Les abattages en volume ont suivi une tendance presque identique avec une production de 15 000 téc à +1% /2020 et -10% /2019.
Un marché un peu plus fluide en mai
En mai 2021, la météo froide, la réouverture des restaurants en terrasse et le début des animations du veau de la Pentecôte en semaine 20 ont un peu assaini le marché. L’âge moyen à l’abattage a reculé à 188,8 jours soit -2 jours /2020 mais +0,5 jour /2019. Le poids moyen des carcasses, ramené à 151 kg, a perdu 1 kg comparé à mai 2020, mais reste plus lourd qu’en 2019 de + 1,5 kg.
Le prix du veau néerlandais frémit avec la réouverture de la RHD
Aux Pays-Bas, selon De Kalverhouder, la cotation du veau gras a chuté de 41 cts/kg éc en 8 semaines, avant de se stabiliser fin avril à 4,07 €/kg éc. Après avoir été modérés en janvier-février 2021, les abattages ont bondi en mars et pesé sur les cours. Fin mai, entre s20 et s21, le prix du veau gras a légèrement augmenté de +8 cts/kg éc à la faveur de la réouverture de la RHD en Europe.
A 4,15 €/kg éc en s22, la cotation du veau de boucherie aux Pays-Bas était donc à +17% /2020 (marqué par le confinement et la covid-19) et à seulement -1,2% en-dessous de 2019. Les abatteurs néerlandais paraissent confiants pour cet été, grâce à la reprise de la restauration commerciale et à des disponibilités en veaux finis restreintes.
Après un recul des abattages en janvier-février 2021 de -18% /2020 (29 600 téc), les abattages de veaux ont augmenté en mars de +24% /2020 et +15% /2019, atteignant 20 500 téc. Ce rebond printanier s’expliquerait de deux façons : les sorties ont été contenues cet hiver face à une demande atone, mais les intégrateurs ne pouvaient pas retarder davantage les sorties ; ou des mises en place plus importantes ont eu lieu en octobre 2020 pour préparer Pâques 2021 début avril, qui était finalement confiné.
En Italie, après avoir stagné depuis début 2021 à 5,05 €/kg éc, la cotation du veau gras à Modène a légèrement diminué en avril et mai. Ramenée à 4,83 €/kg carc. en s21, elle a toutefois regagné +29% /2020, sans tout à fait atteindre le cours de 2019 (-1,2%).
Campagne de communication du Veau de la Pentecôte prolongée sur sept semaines
Depuis la semaine 20 précédant la Pentecôte, l’interprofession met en avant le veau dans les supermarchés et chez les artisans bouchers, avec 8 000 kits d’animation et 11 000 panneaux d’affichage sur points de vente ou à proximité. Ces mises en avant dureront jusqu’au 10 juillet. L’objectif est de soutenir la consommation de veau au début de l’été, période traditionnelle de contraction des achats des ménages, alors que les intégrateurs avaient mis en place un peu plus de veaux que prévu en décembre dernier, pour désencombrer le marché du veau laitier.
Viandes bovines » Veaux nourrissons »
Les cours remontent
La baisse saisonnière des naissances a eu lieu en avril même si elle a été moins forte que les années passées. La demande espagnole pour le veau nourrisson ne tarit pas, permettant enfin une hausse des cours en mai, en France et en Espagne. Les engraisseurs espagnols restent dans une situation fragile : ils bénéficient de la réouverture de leurs restaurants mais sont pénalisés par le prix des aliments élevés.
Les cotations des veaux nourrissons en hausse
Les apports de veaux nourrissons plus modérés en mai ont facilité les ventes et le cours du veau mâle laitier français de 45-50 kg a augmenté de +21 € en 4 semaines. En semaine 22, il atteignait 81 € (+11 € /2020, +16%) et rejoignait quasiment la cotation de 2019 (-1 € soit -1% /2019). En Espagne, la demande en petits veaux demeure forte et tire les prix à la hausse en France et de l’autre côté des Pyrénées.
Des naissances laitières particulièrement dynamiques en avril 2021
Le mois d’avril correspond en principe à un creux saisonnier des naissances. Pourtant en avril 2021 selon SPIE-BDNI, 232 000 veaux de mère laitière sont nés, soit 23 200 têtes de plus qu’en 2020 (+11%) et +8% /2019. Mars 2021 avait déjà enregistré une légère hausse des naissances (+2,7% /2020). En cumul depuis janvier 2021 les naissances sont donc en hausse de +2,5% /2020, tandis que depuis le début de la campagne 2020-2021, elles sont toujours en léger recul de -1% /2019-20.
Les exportations de veaux nourrissons bondissent en avril
Selon SPIE-BDNI, 28 000 veaux ont été exportés en semaines 13 à 17, soit +23% /2020 (+ 5 500 têtes) et +20% /2019. Les naissances laitières très dynamiques d’avril ont entrainé une hausse des envois vers l’étranger. En Espagne, les abattages et ventes de bovins finis ont été importants en avril, pour répondre à la demande forte lors du Ramadan dans les pays du pourtour méditerranéen. Elles ont libéré des places à l’engraissement et permis de rentrer de nouveaux veaux.
Cotation du veau frison en hausse plus modérée en Espagne
Durant le mois de mai, le cours du veau frison de moins d’un mois a augmenté de +13 € entre les semaines 17 et 21 (+14% en 4 semaines). A 102 € en semaine 21, la cotation se situait 7 € au-dessus des prix bas de 2019 et 2020 (+11% /2020 et +6% /2019) mais bien plus bas que le prix de 2018. Le JB espagnol a profité d’une hausse de prix bienvenue en avril. Le cours a ensuite reflué un peu depuis la semaine 20, ce qui préoccupe les engraisseurs espagnols, confrontés à la hausse du prix des céréales.