Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Veaux laitiers

Sommaire du numéro 363
Veaux laitiers

L’offre limitée soutient les cours

Les cours des veaux laitiers ont grimpé début juillet à un niveau qui n’avait plus été atteint depuis plusieurs années. La forte demande des intégrateurs s’est confrontée à un recul prononcé de l’offre en début d’été.

Forte baisse des naissances laitières début juin

Conséquence de la baisse du cheptel de vaches laitières (-1,7% /2023 au 1er juin, soit -51 000 têtes), les naissances de veaux de mère laitière étaient en recul en mai, avec 211 000 veaux nés (-7 000 têtes /2023 ou -3,3%) d’après SPIE-BDNI. En cumul sur la campagne (juillet 2023 – mai 2024), 2,925 millions de veaux sont nés de mère laitière, soit -1,9% /campagne 2022-23 ou -56 000 têtes. Les naissances de veaux disponibles pour l’engraissement (tous les mâles + les femelles croisées lait-viande) reculaient plus encore, avec 1 739 000 têtes sur la campagne (-2,3% /campagne 2022-23 ou -41 000 têtes) et 128 000 naissances en mai (-3,4% /2023 soit -5 000 têtes).

D’après SPIE-BDNI, les naissances de veaux de mère laitière étaient en recul de –14,1% /2023 durant la première décade de juin. D’après les opérateurs, cette baisse s’est poursuivie pendant tout le mois de juin. Les effectifs de veaux laitiers disponibles sur les marchés étaient par conséquent en net retrait au début de l’été.

Reprise de la hausse des cours

La baisse marquée de l’offre intervient dans un contexte de demande traditionnellement élevée au début de l’été pour les mises en place dans les ateliers de veaux de boucherie en vue des sorties d’automne. En conséquence, les cours des veaux laitiers sont repartis à la hausse début juillet, à une période où l’on assiste habituellement au début de la baisse saisonnière. Ainsi, en semaine 28, le veau laitier mâle de 45 à 50 kg cotait 137 €/tête (+19% /2023 ou +22 €), en hausse de +8 € sur quatre semaines. Le veau laitier mâle de 50 à 60 kg était également en hausse de +6 € en quatre semaines, à 157 €/tête (+12% ou +17 €/2023). D’après les opérateurs, cette situation complique le remplissage des ateliers d’engraissement pour les sorties de fin d’année.

La cotation des mâles de type viande (dont les veaux croisés lait-viande) s’établissait à 300 €/tête (+10% /2023 ou +26 €), en hausse également de +8 € en quatre semaines.

La situation est similaire aux Pays-Bas, avec une nouvelle hausse des prix des jeunes veaux laitiers en semaine 28. La presse spécialisée néerlandaise estiment que les disponibilités se sont contractées de près de 10% au premier semestre 2024.

Cours espagnol inférieur aux années précédentes

D’après la note hebdomadaire FranceAgriMer de conjoncture sur les marchés européens de la viande bovine, les engraisseurs espagnols limiteraient leurs achats de veaux laitiers dans l’attente de la baisse des cours des veaux français habituellement observée à l’été, quand le nombre de vêlages repart à la hausse. Cette demande modérée pèse sur les cours des veaux laitiers en Espagne. Ainsi, en semaine 26, le veau frison espagnol de moins d’un mois cotait 117 €/tête, en net repli par rapport aux années précédentes (-24% /2023 ou -37€, -20% /2022).

Ralentissement des envois au printemps

Les exportations françaises de veaux laitiers, très dynamiques au premier trimestre, ont légèrement ralenti par la suite. D’après SPIE-BDNI, en cumul sur cinq mois (jusqu’à la semaine 22), 146 000 veaux laitiers ont été exportés (+2,4% /2023, mais -4,4% /2022). En mai (semaines 18 à 22), les envois étaient en léger repli de -1,4% /2023, à 21 000 têtes, conséquence notamment du faible nombre de jours ouvrés. Ces veaux étaient exportés à 90% vers l’Espagne d’après les Douanes.

Les importations de veaux laitiers restaient faibles : d’après les Douanes, seuls 6 500 veaux laitiers ont été importés en France entre janvier et mai, dont 2 300 d’Irlande et 3 200 de Belgique.

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