Cours en hausse à l’approche de Noël
Les cours des jeunes bovins progressent, ceux des vaches sont fermes, avec une belle embellie du cours des vaches allaitantes les mieux conformées, en prévision des fêtes de fin d’année.
Abattages dynamiques à l’approche des fêtes
Sur les semaines 47 à 50, de mi-novembre à mi-décembre, les abattages de gros bovins ont progressé d’après l’indicateur hebdomadaire Normabev. (+4% /2023). La dynamique est la suivante :
- Les réformes laitières ont repris un rythme plus élevé (+6% /2023) après une légère accalmie en octobre-novembre : les éleveurs trient leurs vaches rentrées à l’étable et la demande en viande de transformation est ferme.
- Les abattages de vaches de type viande progressent aussi de 3% par rapport à l’an passé et les abattages de génisses viande de 4% /2023.
- Les sorties de jeunes bovins de type viande sont équivalentes à l’an passé.
- Les abattages de JB de type lait reculent de 6% /2023 alors qu’ils étaient en progression en septembre.
La hausse des cours des jeunes bovins se poursuit
Les cours des jeunes bovins ont poursuivi leur hausse saisonnière à un rythme soutenu. Le marché européen est en manque de viande, avec peu d’offre chez nos voisins italiens et allemands et une meilleure demande outre-Rhin que l’an passé. En Espagne, la forte demande des pays tiers méditerranéens met aussi le marché sous pression.
En conséquence :
- La cotation française du Jeune Bovin (JB) U a gagné encore 15 centimes en quatre semaines pour atteindre 5,85 €/kgéc de carcasse en semaine 50 (+9% /2023).
- Le prix du JB R a gagné 13 centimes en quatre semaines à 5,68 €/kgéc (+9% /2023).
- La cotation du JB O a gagné 7 centimes en quatre semaines comme sur la précédente période, pour atteindre 4,90 €/kgéc, dépassant ainsi le niveau de 2023 de 4%. L’arrêt de la baisse saisonnière du cours de la vache O et la demande en viande transformée ont profité au JB O.
Cours des vaches laitières stabilisés
La demande en viande de transformation se maintient avec des ventes de haché réfrigéré stables en GMS et boucherie (voir notre article sur la consommation en France). En conséquence, le prix de la vache O se stabilise en semaine 50, malgré la reprise des abattages de laitières.
La cotation de la vache O s’établissait donc 4,59 €/kg de carcasse en semaine 50 (stable sur quatre semaines et +8% /2023). Le cours de la vache P s’est lui aussi stabilisé à 4,24 €/kg éc (+5 centimes en quatre semaines et +10% /2023).
Cours des meilleures femelles allaitantes en hausse
Les cours des vaches de race à viande restent fermes car l’offre est à peine suffisante pour répondre à la demande des abattoirs. Signe d’un marché en manque d’offre, il n’y a aucune attente en ferme.
- La cotation de la vache R a gagné un centime en quatre semaines pour s’établir à 5,57 €/kg de carcasse (+4% /2023).
- La vache U standard a, quant à elle, bondi de 32 centimes en quatre semaines, à 6,38 €/kg en semaine 50 peu avant Noël, au-dessus des niveaux atteints les années passées (+7% /2023).
L’IPAMPA viande bovine stable d’un mois sur l’autre
En octobre, l’Indice des Prix d’Achat des Moyens de Production Agricoles (IPAMPA) viande bovine est resté stable par rapport au mois précédent, mais était en recul de 3,7% /2023 et de 8,4% /2022. Il reste toutefois supérieur de 9% au niveau de 2021. L’IPAMPA des aliments achetés poursuivait sa décrue : -1% sur un mois et -6% sur un an.
Cependant, l’IPAMPA ne couvre pas l’ensemble des charges des élevages. Coûts salariaux, travaux par tiers, etc., ne sont pas pris en compte dans l’IPAMPA et restent en hausse par rapport à 2023 :
- Le SMIC a augmenté de 2% au 1er novembre, après 1,1% au 1er janvier 2024,
- Les fermages ont augmenté de 5,2% en 2024 après 5,6% en 2023, soit 11% en deux ans.
La décapitalisation réaccélère depuis deux mois
Alors que la décapitalisation ralentissait depuis le début de l’année, elle a accéléré au cours des mois de septembre et octobre. Ce recul plus rapide du cheptel est lié au très faible nombre de génisses entrées dans les troupeaux au 1er octobre et au 1er novembre. Les maladies bovines en cours sur le territoire font partie des raisons de ce faible nombre d’entrées. La fertilité a été affectée et des avortements se sont produits, en partie chez des génisses, ce qui se traduit par leur non-entrée dans le cheptel de mères (cf article du magazine Grands Troupeaux sur les avortements en Belgique).
Ainsi au 1er novembre, la France comptait 3,392 millions de vaches allaitantes, soit 69 000 de moins qu’un an plus tôt (-2,0% contre -1,5% deux mois plus tôt). A cela s’ajoutaient 3,305 millions de vaches laitières, soit 75 000 de moins qu’en 2023 (-2,2% contre -1,4% deux mois auparavant). Au total au 1er novembre, la France a encore perdu 144 000 vaches en un an.