Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 308 Janvier 2020

Lait de vache

L’UE redevient offensive

La collecte se rétablit en France et Allemagne malgré des cheptels réduits. Elle connaît un passage à vide dans les autres principaux d’Europe du Nord. En revanche, elle rebondit aux Pays-Bas et poursuit sa reprise en Italie et en Espagne.

En somme la collecte européenne connait une légère croissance au 2nd semestre qui a relancé les fabrications de beurre et de poudre maigre. L’UE-28 conforte ses positions sur le marché mondial, grâce à des fabrications redevenues compétitives et une demande européenne plutôt morose. Elle tire ainsi parti de la bonne demande internationale et des faibles disponibilités dans les autres grands bassins excédentaires.

Lait de vache » Collecte laitière »

Fin d’année globalement positive dans l’UE

Les collectes laitières française et allemande terminent l’année en hausse mais avec des cheptels en recul prononcés. Les grands producteurs du nord de l’Europe (Danemark, Royaume-Uni, Irlande) connaissent un passage vide plus ou moins prolongé alors que la production néerlandaise rebondit et que le sud de l’Europe (Espagne, Italie) poursuit une tendance haussière.

France : rebond de la production en fin d’année

Après avoir été affectée par la sécheresse estivale, la collecte laitière française poursuit son redressement entamé au mois d’août. Favorisée par des conditions météorologiques douces et humides, la production herbagère a permis une progression qui se chiffre à environ +1,5% /2018 en novembre d’après les sondages hebdomadaires de FranceAgriMer. Le dernier mois de l’année devrait suivre la même tendance avec une hausse estimée à environ +1% en décembre d’après les sondages hebdomadaires de FranceAgriMer. Les volumes demeurent toutefois inférieurs à ceux de 2017, et même des années 2013, 2014 et 2015. En somme, la collecte annuelle devrait retrouver son niveau de 2018, après un fort recul au 1er semestre.

Cette forte reprise de la production au 2nd semestre s’est faite malgré un  cheptel national très réduit au dernier trimestre. La hausse saisonnière du nombre de vaches laitière a été très limitée en 2019 (+44 000 têtes en 3 mois contre +69 000 en 2018 et +74 000 en 2017). La hausse a été faible en septembre (-1,3% /2018) et en octobre (-1,5%) avant que le cheptel ne se stabilise au 1er décembre à 3,66 millions de têtes (-1,4% /2018), grâce à des réformes peu nombreuses qui ont compensé le peu d’entrées en production de génisses.

Allemagne : nouvelle forte baisse du cheptel laitier

La collecte allemande a enregistré un rebond en décembre avec une hausse estimée à +1% /2018 d’après les données hebdomadaires de ZMB. Cette progression devrait permettre au cumul annuel de rejoindre le niveau de l’année précédente (31,7 millions de tonnes), après un premier semestre en recul (-0,5% /2018).

Comme en France, cette stabilisation de la production s’est réalisée avec un cheptel en recul prononcé. La décapitalisation du cheptel laitier se poursuit à un rythme prononcé  en Allemagne. Au 1er novembre 2019, le nombre de vaches laitières avait reculé de 82 000 en un an (-2,2% /2018). En deux ans, le repli du cheptel se chiffre à -4,5%, soit 188 000 têtes de moins et atteint un niveau historiquement bas à 4,011 millions de vaches laitières.Ce repli touche tous les Länder, notamment les deux premiers en production laitière, la Bavière (-2,3% /2018) et la Basse Saxe (-2% /2018).

Le tassement du cheptel  s’accompagne d’une baisse du nombre des exploitations laitières (-4,6% /2018) qui passe sous la barre des 60 000 élevages. Les ateliers de plus de 200 vaches sont les seuls à progresser et détiennent 29% du cheptel laitier national.

Des évolutions contrastées dans le reste de l’Union européenne

Les autres pays membres de l’Union européenne affichent des évolutions divergentes. En Pologne, après un été morose, la production poursuit sa tendance haussière et devrait afficher une hausse d’environ 2% sur l’année. Les collectes italienne et espagnole terminent également l’année en hausse par rapport à 2018, après un premier semestre difficile. La situation néerlandaise s’améliore par rapport aux bas niveaux enregistrés en 2018 et le redressement entamé en août limitera le recul de la collecte annuelle à moins de 1% /2018.

A l’inverse, après un premier semestre très dynamique, la production britannique a enregistré en novembre son deuxième mois consécutif de recul, conséquence d’une moindre distribution de concentrés qui s’explique par des stocks de fourrages abondants. La production irlandaise semble également poursuivre une tendance baissière sur la second moitié de la campagne entamée en septembre.

Au total,en novembre, la production européenne afficherait une progression comprise en 0,5% et 1%. Sur 11 mois, la collecte serait en hausse d’environ 0,5%.

Lait de vache » Collecte laitière »

Evolutions contrastées dans les principaux bassins exportateurs

Entre les incendies en Australie et les conditions météorologiques capricieuses en Nouvelle-Zélande, la production des îles semble avoir peu progressé fin 2019. A l’inverse, les rebonds enregistrés depuis l’été aux États-Unis et en Argentine se prolongent, et compensent le repli océanien.

La situation laitière s’aggrave en Australie

Après avoir connu trois années de sécheresse, l’Australie  subit depuis novembre dernier des incendies dévastateurs. Attisés par des températures élevées et un environnement desséché, les feux ont rapidement progressé et ont provoqué le décès de 24 personnes, dont deux éleveurs laitiers, en brûlant une surface estimée à 6 millions d’hectares, soit deux fois la superficie de la Belgique.

Concentrés dans le Sud-est de l’île, les incendies ont commencé à toucher les principales zones de production laitière, concentrées dans le sud de l’État de Nouvelle Galle du Sud et dans le nord de l’État de Victoria. Plusieurs fermes ont été atteintes par les flammes qui ont décimé des troupeaux. Plusieurs milliers de bovins et d’ovins seraient morts. L’impossibilité d’emprunter de nombreux axes de circulation touche d’autres élevages qui ne sont plus collectés ni approvisionnés en aliments du bétail.

Mises à mal par les sécheresses successives ayant entraîné une forte hausse du prix des aliments et de l’eau d’irrigation, les faibles trésoreries de nombreux éleveurs limitent également les marges de manœuvres. De plus, la forte demande de viande bovine au niveau international, qui tire les prix australiens à la hausse, encourageant certains éleveurs laitiers à décapitaliser. Aucune laiterie n’aurait encore été touchée, mais le manque d’approvisionnement commence parfois à se faire sentir.

Cette nouvelle catastrophe devrait aggraver une situation laitière déjà préoccupante, au moment où le gouvernement s’apprête à publier un plan de relance de la filière laitière nationale. Après avoir atteint un point haut en 2015, la production a fortement chuté en 2016 puis en 2019, soit un recul de 13% en 4 ans. En début de campagne 2019/20, le cheptel laitier australien était déjà en recul de 7% /2018.

Poursuite de la hausse du prix du lait aux États-Unis

Le rebond automnal (+1,3% /2018 en septembre et +1% en octobre) de la production laitière étatsunienne s’est émoussé en novembre (+0,5% /2018). Sur les 11 premiers mois, elle a faiblement progressé (+0,3% /2018), après un premier semestre atone. Sa croissance devrait poursuivre sa croissance début 2020.

Car les prix du lait atteignent les niveaux les plus élevés depuis 2014. Le prix du lait toutes classes affiche en effet 419 €/t en novembre (+22% /2018).Tirés par les cours du cheddar, le prix de la classe III, principal composante du prix global, affiche même en décembre un niveau supérieur de 40% à celui de 2018. La production de cheddar poursuivant sa tendance baissière, le prix du lait aux États-Unis devrait rester élevé dans les mois à venir.

De tels prix du lait permettent dans un premier temps aux éleveurs de regonfler leur trésorerie avant d’envisager une hausse de production. Profitant de la moindre hausse des prix de l’alimentation animale, la marge sur coût alimentaire a encore progressé en novembre, atteignant 269 $/t, son plus haut niveau depuis 2014. La qualité de l’alimentation, compte tenu des conditions de semis, pourrait cependant freiner une hausse de production.

Les éleveurs laitiers semblent en tous cas prêts à produire plus. Après avoir progressé de 10 000 têtes entre août et octobre, le cheptel national de vaches s’est stabilisé en novembre, à 9,331 millions de têtes. La décapitalisation semble stoppée et l’écart avec 2018 s’est donc réduit à -0,3% en novembre contre encore -1% en juin.

Nouvelle-Zélande : hausse du prix prévisionnel de Fonterra

Après avoir connu en octobre un pic annuel écorné par le printemps frais, qui a fait reculer le cumul des 5 premiers mois de la campagne 2019/20 (-0,7% /campagne précédente), la production néozélandaise est entrée en novembre dans sa période de baisse saisonnière, avec une relative stabilité par rapport à 2018 (+0,3%/2018 et -0,4% sur les 6 premiers mois de la campagne 2019/20). L’évolution de la production sur la seconde partie de la campagne dépendra essentiellement des conditions météorologiques mais les livraisons auront du mal à égaler les niveaux record de l’année dernière.

Face à une demande internationale dynamique et des cours bien orientés, Fonterra a relevé sa fourchette de prix prévisionnel moyen pour la campagne 2019/20. Avec une moyenne de 7,30 $/kg MS, il s’agirait du prix le plus élevé depuis la campagne 2013-2014.

Argentine : poursuite du rétablissement de la production

Après un 1er semestre catastrophique (-8% /2018), la production argentine enregistre depuis août un rebond, poussé par les prix du lait élevés. Avec une hausse de 1,9% /2018 en novembre, la production sur les 11 premiers mois de l’année ne recule plus que de 2,3% /2018. Mais le début 2020 devrait être marqué par une consommation peu dynamique, compte tenu des difficultés économiques, et par les incertitudes politiques, avec la prise de fonction en décembre 2019 du nouveau président argentin.

Avec une collecte européenne positive au 4ème trimestre, la croissance agrégée des 5 principaux exportateurs a été relativement dynamique sur les derniers mois de 2019 et sur les 11 premiers mois, stable par rapport à 2018 .

Lait de vache » Collecte laitière »

Lait bio toujours dynamique en France

L’afflux de conversion à l’agriculture biologique, suite à la crise laitière de 2016, a boosté la production de lait bio en 2017 et 2018. Parmi les 4 principaux pays producteurs, seule la France poursuit une croissance à deux chiffres sur 2019. Et le paradoxe français ne s’arrête pas là : il s’agit également du seul pays où le prix du lait se maintient !

La collecte de lait bio croit plus vite en France

Fin octobre 2019, la collecte française de lait de vache biologique sur 12 mois glissants s’établissait à près de 981 000 t, soit une progression de +16% d’une année sur l’autre. Outre-Rhin, à 1 141 000 tonnes sur la même période, elle n’a progressé que de +6%, tandis qu’au Danemark et en Autriche, à respectivement 705 000 et 585 000 t, les croissances n’étaient que de +5% et +2%. Au Danemark, la collecte mensuelle a amorcé un léger repli en septembre (-2% /2018) qui s’est accentué en octobre (-5% /2018).

En trois ans, la collecte sur 12 mois glissants a progressé de plus de 70% en France, de +46% en Allemagne, de +36% au Danemark et de « seulement » +25% en Autriche. Ces quatre pays ont réalisé 58% de la collecte européenne de lait de vache bio en 2018 (UE-28) et les 2/3 de sa croissance entre 2015 et 2018 (+1,5 million de tonnes de lait).

Prix du lait : la France garde le cap

Le prix du lait bio (toutes primes et toutes qualités confondues) payé aux producteurs français s’est relativement bien maintenu tout au long de l’année 2019 malgré les craintes d’excédents qui pesaient sur la filière, particulièrement sur la période de pic de collecte d’avril à juin. Le prix du lait bio sur 12 mois pondéré a approché 473,3 €/1 000 litres fin octobre, dépassant de peu le précédent record (472,6 €/1 000 litres en mars 2018). Il marque ainsi une progression de +6,5 € d’une année sur l’autre qui tranche avec les reculs constatés en Allemagne (-7,5 €, à 458 €/1 000 litres) et en Autriche (-10 € à 433 €/1 000 litres). Pour ce dernier pays, la chute des prix avait déjà été particulièrement marquée à partir d’avril 2018 alors que le prix avait dépassé les 460 €/1 000 litres fin 2017-début 2018.

Au Danemark, le prix d’acompte du lait bio standard (42/34) payé par Arla a été relativement stable tout au long de 2019. A 435,6 €/1 000 litres sur 12 mois glissants fin octobre, il était tout de même en recul de -6 € d’une année sur l’autre. A l’image de l’Autriche, c’est surtout en comparaison de fin 2017-début 2018 que la baisse apparait flagrante : le prix du lait standard dépassait les 475 €/1 000 litres de novembre 2017 à janvier 2018 !

La filière française bénéficie d’un débouché intérieur captif et dynamique. En revanche, le Danemark et l’Autriche, où la part de lait biologique dans la collecte de lait de vache est plus conséquente (respectivement de 12% et 17%) et supérieure à la demande intérieure, sont tributaires du marché allemand qui, bien que dynamique, ne parvient plus à absorber les excédents de ses deux voisins.

 

Lait de vache » Marché des produits laitiers »

l’UE-28 conforte ses positions sur le marché mondial

La légère croissance de la collecte européenne au 2nd semestre a relancé les fabrications de beurre et de poudre maigre, tandis que celles de fromages ont été stables. L’UE-28 a davantage exporté sur le marché mondial grâce à des fabrications redevenues compétitives et une demande européenne plutôt morose.

Les fabrications européennes de laits conditionnés sont toujours déprimées, sous l’effet d’une demande européenne morose. Sur 10 mois, elles ont chuté de 3% /2018. Les moindres fabrications affectent presque tous les pays, sauf la Pologne (+7%) et les pays baltes. En revanche, les exportations de laits conditionnés sont dynamiques (+17% /2018), principalement en partance d’Allemagne (+35%) le principal expéditeur, devant la Pologne qui a doublé ses expéditions et ainsi dépassé la France (= /2018) ; ces trois pays assurant plus de 60% des expéditions totales.

Les fabrications européennes de laits fermentés se maintiennent à peine (-1% /2018 en octobre et de 0,3% sur 10 mois). Les évolutions sont contrastées selon les pays : croissantes au Royaume-Uni (+6%), en Pologne (+7%) et dans les autres pays de l’Est où la consommation est dynamique ; baissières ailleurs en lien avec l’érosion de la consommation.

Les fabrications européennes de crème sont toujours bien orientées (+1% /2018 en octobre et +2,7% sur 10 mois), dans presque tous les États membres où elles accompagnent le dynamisme de la consommation des ménages. Les exportations européennes de crème et de laits concentrés sur pays tiers progressent modestement (+6% /2018), essentiellement en partance d’Allemagne (+32%), le deuxième expéditeur après les Pays-Bas (=). Ces deux pays réalisent 85% des exportations européennes sur pays tiers.

 

Les fabrications européennes de fromages sont stables en octobre comme sur 10 mois, après un léger sursaut en septembre (+2%). Elles ont progressé dans les principaux producteurs et exportateurs sur pays tiers, à l’exception de l’Italie (-5,5% /2018 sur 10 mois). Elles ont en revanche reculé dans les pays secondaires.

Des exportations de fromages relancées malgré des fabrications stationnaires

Les exportations européennes de fromages, stables au 1er semestre, ont rebondi au 2nd semestre ; soit une hausse de 5% sur dix mois. Les expéditions ont surtout progressé vers le Japon (+9%), les États-Unis (+5%), l’Arabie saoudite (+7%), mais aussi la Chine (+24% à 18 600 t). L’Irlande et l’Italie ont fourni l’essentiel des expéditions supplémentaires (respectivement +15 000 t et +9 000 t sur les 35 000 t supplémentaires), devant l’Allemagne, l’Autriche et la France (respectivement +3 500 t, +3 600 et +2 200 t sur dix mois). L’UE-28 a tiré parti de la bonne demande internationale, aux côté de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis, ces derniers ayant dans le même temps accru leurs importations.

La consommation européenne de fromages, calculée par bilan sur dix mois, a fléchi d’au moins 2% sous l’effet d’exportations dynamiques et d’une nette progression des stocks entreprise de +100 à +120 000 t en un an, à 520 000 t fin octobre (estimations ATLA).

Reprise de fabrications de beurre et rebond des exportations

Les fabrications européennes de beurre sont demeurées croissantes durant l’automne, après avoir été relancées au printemps. Sur dix mois, elles ont progressé de +3%, principalement dans les pays membres à fort dynamisme laitier (Irlande, Pologne, Royaume-Uni). A l’inverse, elles ont fléchi de 10% aux Pays-Bas. Les fabricants européens ont tiré parti de l’amélioration de la compétitivité du beurre européen sur le marché mondial pour relancer leurs exportations, d’autant que la demande européenne en beurre ingrédients a nettement fléchi depuis la flambée des prix en 2017 et 2018.

Sur dix mois, les exportations européennes de beurre ont bondi de +35% /2018 (celles de butter oïl sont demeurées stables) et ont ainsi dépassé le niveau correct de 2017, mais sans égaler le haut niveau de 2016. Elles ont surtout progressé en partance d’Irlande (+60% /2018) et secondairement de Belgique et des Pays-Bas (via les ports d’Anvers et Rotterdam). Les principales destinations sont les États-Unis (+26%), confrontés à une baisse des disponibilités, la Chine (+36%) et le Japon (+65%).

Depuis le printemps, l’UE a bénéficié des moindres disponibilités en Océanie et aux États-Unis. Le cours du beurre au départ d’Europe de l’Ouest est devenu très compétitif en s’alignant sur celui en partance de Nouvelle-Zélande. Et depuis cet été les cours du beurre échangé sur le marché européen sont d’une étonnante stabilité aux alentours de 3 700 €/t.

Après s’être étoffés au 1er semestre, lors de la traditionnelle hausse saisonnière, les stocks européens de beurre dans les entreprises ont reflué au 2nd semestre, mais demeurent relativement élevés, supérieurs de 30 000 t d’une année sur l’autre d’après les estimations ATLA (180 000 t fin octobre) Calculée par bilan, la consommation européenne de beurre aurait reculé de 1% sur les dix premiers mois de 2019.

Prédominance renforcée sur le marché mondial de la poudre maigre

Relancées en mai, les fabrications européennes ont progressé (+3,5% /2018 sur six mois), principalement en Irlande et au Royaume-Uni, en lien avec la croissance de la collecte, mais aussi en France (+7% /2018 sur 10 mois) malgré une collecte au mieux stationnaire. A l’inverse, elles ont chuté en Allemagne (-7% au profit des fromages) et aux Pays-Bas (-10%).

Les stocks européens de poudre maigre dans les entreprises ont aussi considérablement fondu, de près de 200 000 t en un an, tombant à moins de 100 000 t cet automne selon ATLA, soit un niveau exceptionnellement faible.

L’UE-28 a fourni l’essentiel des volumes supplémentaires échangés sur le marché mondial et largement compensé le tassement des expéditions états-uniennes. Les exportations européennes sur pays tiers ont bondi de +26% /2018. Elles ont surtout progressé en partance d’Irlande, de France, mais aussi de Belgique et des Pays-Bas. L’UE-28 a accru ses expéditions sur les grandes destinations, à l’exception de l’Algérie (-29%), en premier lieu vers la Chine (+47% à 111 600 t), devenue la première destination.

Avec des stocks désormais au plus bas, et une collecte européenne peu dynamique, les disponibilités et donc les exportations européennes de poudre maigre devraient marquer le pas dans les prochains mois. Après avoir bondi de près de 50% en un an, le cours de la poudre maigre dans l’UE, qui a dépassé le seuil de 2 500 €/t en décembre, devrait continuer de s’apprécier, et pourrait approcher voire franchir le seuil de 3 000 €/t d’ici l’été prochain.

Rétablissement des fabrications de poudres grasses

Les fabrications européennes de poudres grasses, très ralenties au 1nd trimestre, ont repris au printemps, puis fortement progressé d’un été à l’autre, avant de retrouver au 4ème trimestre le niveau modéré de 2018. Cumulées sur 10 mois, elles ont stagné d’une année sur l’autre. La croissance significative des fabrications au Danemark et aux Pays-Bas, deux fabricants majeurs, a compensé les ralentissements en Allemagne, en Belgique et en France, les trois fabricants suivants par ordre d’importance. Depuis le printemps, les fabrications européennes sont redevenues compétitives. Le prix des poudres grasses échangées sur le marché européen est désormais aligné sur celui des échanges mondiaux. En 6 mois, le cours européen a progressé modestement de presque 100 €/t à 3 080 €/t.

Ralenties au 1er semestre, les exportations européennes ont logiquement repris au 2nd semestre, sans pour autant compenser le recul du début d’année. Les exportations cumulées sur dix mois ont ainsi reculé de 14% /2018. Dans le même temps, la Nouvelle-Zélande a conforté sa position de leader en fournissant désormais ¾ des échanges mondiaux.