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Collecte de lait de chèvre toujours en retrait
En février, l’approvisionnement total en lait de chèvre des transformateurs s’est établi à 37 millions de litres, en retrait de -4% d’une année sur l’autre, effet de l’année bissextile corrigé, entre une collecte toujours en légère baisse, et des importations de nouveau en fort recul. L’activité industrielle reste positive alors que le marché est porté par la progression des marques de distributeurs qui compense les baisses sur les marques nationales, permettant de maintenir les volumes en grandes surfaces.
La collecte toujours inférieure à son niveau de 2023
(e) : estimation d’après l’enquête hebdomadaire FranceAgriMer
En février, la collecte nationale de lait de chèvre a poursuivi sur la même dynamique que janvier. Elle s’est établie à 33 millions de litres, apparaissant en hausse de +1% /février 2023. Mais cette hausse apparente est liée au fait que 2024 soit une année bissextile. Ramenée sur 28 jours, la collecte était en fait en retrait (-2,3% /2023).
D’après l’enquête hebdomadaire de FranceAgriMer, un recul serait de nouveau observé sur fin mars et début avril, à -2,7% /2023. Si l’hypothèse d’un décalage des mises-bas était jusqu’ici avancée, la qualité des fourrages et les difficultés pour apporter du vert (pâturage ou affouragement en vert) compte tenu des conditions météorologiques (précipitations abondantes) pourraient expliquer le décrochage des deux dernières semaines.
Les dynamiques sont très différentes d’une région à l’autre. En cumul sur deux mois, la collecte a augmenté de +8% /2023 en Pays de la Loire, tandis qu’elle est en retrait dans les autres régions : -3% en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, -5% en Centre-Val de Loire et -4% en AURA. Corrigés de l’effet « année bissextile », la hausse en Pays de la Loire est de 4% tandis que le recul dans les autres régions est plus prononcé : -7,5% en AURA, -8,7% en Centre-Val de Loire, -5,9% Nouvelle-Aquitaine et -6,7% en Occitanie.
À 3 909 tonnes, les importations de produits de report étaient toujours en recul en février, de -17% comparées à 2023 qui était déjà la plus basse des 10 dernières années. En cumul, les importations sur les deux premiers mois de l’année s’élèvent à un peu moins de 8 000 tonnes (-12% /2023).
Entre une collecte un peu plus dynamique et un nouveau recul important des importations, l’approvisionnement des transformateurs s’élève à 37 millions de litres, inférieur à celui de février 2023 (-1,1% /2023, hors correction de l’année bissextile et -4,% /2023 en corrigeant la collecte).
Les stocks de produits de report caprin s’élèveraient à 3 588 tonnes en février selon l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer, soit +32% par rapport à février 2023, mais en recul par rapport au mois précédent (-13%). Dans un contexte de collecte peu dynamique et de consommation stable, les transformateurs privilégient l’utilisation de leurs stocks à l’importation.
Fabrications toujours en hausse
En février, les fabrications de fromages de chèvre ont de nouveau progressé, de +6% /2023, à 7 700 tonnes. Les produits ultra-frais sont eux-aussi en légère progression, de +3% /2023, pour un peu plus de 1 100 tonnes fabriquées. En revanche, le lait conditionné, qui avait légèrement progressé en janvier, est en recul de -11 % /2023, à 1 054 tonnes. Ces données ne sont pas corrigées d’un effet de l’année bissextile.
Dans le détail, les fabrications de bûchettes à la pièce, 49% des volumes de fromages de chèvre en 2023, ont progressé de +3,7% /2023. Les bûches à la coupe ont poursuivi leur dynamique à +6,3% /2023. Les crottins eux-aussi augmentent fortement, de +10,6%. Les fabrications de fromages frais, en retrait en 2023, ont progressé de +7,5%. L’ensemble des fromages à la coupe est en hausse, de +5,7% au global.
La consommation se tient, grâce aux MDD
En cumul annuel mobile (CAM), la consommation de fromages au lait de chèvre a reculé de -0,3% en P2 2024 (P2 : seconde période 2024, du 29 janvier au 9 février), contre -0,6% en CAM en P1 2024.
Si les volumes totaux de fromages de chèvre commercialisés dans les rayons libre-service des GMS sont quasi stables sur un an, les consommateurs privilégient toujours les marques de distributeurs (MDD), qui progressent de +5,4% en volume en CAM alors que les marques nationales souffrent et sont en retrait de -3,9% sur la même période.
Côté AOP, les ventes ont reculé de -8,2% en CAM en volume. Les ventes en libre-service des GMS représentent environ 50% des volumes AOP commercialisés. Le Sainte-Maure de Touraine et le Rocamadour parviennent à maintenir leurs volumes (respectivement +1,8% et -0,3% en CAM), les autres AOP caprines décrochent : -6,4% pour le Selles sur Cher et -15,0% pour le crottin de Chavignol par exemple.
En cumul annuel mobile, les ventes de fromages de chèvres bio au rayon libre-service des GMS ont reculé de -19,5% en volume.
Légère baisse de l’IPAMPA lait de chèvre début 2024
Depuis la baisse amorcée début 2023, l’IPAMPA lait de chèvre poursuit sa lente décrue. À l’indice 132 en février, il est inférieur de -6% à son niveau de février 2023. L’indice aliments achetés (50 % du panier de charges de l’IPAMPA lait de chèvre) est à 132, près de 11% de moins qu’en février 2023. À l’inverse, l’indice énergie et lubrifiant est très volatil et a de nouveau progressé en février, +6% /février 2023. Rappelons que toutes les charges ne sont pas comprises dans l’indice IPAMPA, telles que les travaux par tiers, les fermages ou encore les frais de personnel, et que ces postes sont en augmentation.