Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

En avril, l’approvisionnement total des transformateurs en lait de chèvre s’est établi à un peu plus de 58 millions de litres, en léger retrait d’une année sur l’autre (-0,3% /2023), les importations venant en partie compenser la baisse de la collecte. Côté fabrications, les produits ultra-frais sont toujours dans une bonne dynamique tandis que l’activité a repris pour les fromages.

Collecte de lait de chèvre toujours en retrait

La collecte nationale poursuit son évolution en-deçà de son niveau de 2023. Avec 54,3 millions de litres de lait en avril, elle est en retrait de -2% /2023. D’après l’enquête hebdomadaire de FranceAgriMer, la tendance se poursuit en mai. En cumul sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte de lait de chèvre s’est élevée à 162,3 millions de litres (-1,8% /2023, hors correction de l’effet année bissextile). Les conditions climatiques, la qualité des fourrages et les difficultés à apporter du vert expliquent ce recul.

Depuis le début de l’année, les dynamiques sont très différentes d’une région à l’autre. En cumul sur quatre mois, la collecte a augmenté de +4% /2023 en Pays de la Loire, tandis qu’elle est en retrait dans les autres régions : -3% en Nouvelle-Aquitaine, -3% en Occitanie, -4% en Centre-Val de Loire et – 4% en AURA (chiffres non corrigés de l’effet année bissextile).

Les importations de produits de report étaient en hausse en avril 2024 par rapport au même mois de 2023, à 4,3 millions de litres équivalent lait (+20% /2023), mais légèrement inférieures à celles de mars (-3% /mars 2024). En cumul de janvier à avril, elles ont atteint 16,8 millions de litres équivalent lait (-1% /2023). 2023 était déjà la plus basse des dix dernières années.

Les stocks de produits de report caprin s’élèveraient à 5 195 tonnes en avril selon FranceAgriMer, soit +10% par rapport à avril 2023, et en hausse de +21% par rapport à mars 2024, le mois précédent. Alors que la collecte a quasiment atteint son pic, et dans un contexte de consommation stable, les transformateurs ont toujours des stocks importants.

Les importations permettant d’ajuster les approvisionnements des transformateurs, ceux-ci sont stables en avril à 58,3 millions de litres (-0,6% /2023). Sur les quatre premiers mois de l’année, le recul est de -2% /2023, à 179 millions de litres.

Bonne dynamique des fabrications de fromages en avril

En avril, les fabrications de fromages de chèvre ont augmenté de +7% /2023, à 8 405 t. En cumul de janvier à avril, elles atteignent 32 400 t (+3% /2023).

L’ultra-frais poursuit sa bonne dynamique depuis le début de l’année, avec 1 370 t fabriquées en avril 2024 (+29% /2023), qui compte deux jours ouvrés de plus qu’en avril 2023, soit un cumul de plus de 5 100 t sur les quatre premiers mois de l’année (+12% /2023).
En lait de consommation, les données de fabrications ne sont plus diffusées depuis mars pour respecter le secret statistique.

Dans le détail, les fabrications de bûchettes à la pièce, 49% des volumes en 2023, ont été en léger recul en avril (-2% /2023) et sont stables en cumul de janvier à avril 2024 (-0,1% /2023). Les bûches à la coupe ont poursuivi leur dynamique, en hausse de +11,9% /2023 en avril. Les fabrications de fromages frais, en retrait en 2023, sont toujours en hausse, de +6% /2023. En cumul sur quatre mois, toutes les catégories de fromages sont stables ou en hausse.

Consommation en légère hausse au premier trimestre

Les ventes de fromages de chèvre au rayon libre-service des GMS sont en légère hausse de +1,9% sur les trois premières périodes de 2024 (jusqu’au 24 mars). Dans les faits, ce sont les marques de distributeurs, en hausse de +5,9% sur un an et de +8,6% depuis le début de l’année, qui assurent la stabilité globale des volumes. Les marques nationales sont en recul de -4,2% sur un an et -2,9% entre janvier et mars.
Côté fromages AOP, seuls le Sainte Maure de Touraine et le Rocamadour parviennent à maintenir leurs volumes (respectivement +3,6 et +0,1% en cumul annuel mobile).
En ultra-frais, les achats des ménages en GMS sont dynamiques, à l’image des fabrications, à +1,8% en cumul annuel mobile (CAM). Là encore, les marques des distributeurs (MDD) sont moteurs de la croissance en volume, à +137% en CAM contre -4,8% pour les marques nationales.