Début mai, les cours des veaux de boucherie ont amorcé leur baisse saisonnière dans toute l’Europe. Les abattages étaient en hausse aux Pays-Bas, confirmant le dynamisme de filière veau néerlandaise, alors que les sorties reculaient à nouveau en France.
Cours légèrement baissiers
Les cours des veaux de boucherie étaient légèrement en baisse début mai, suivant leur courbe saisonnière habituelle. En semaine 19, le veau rosé clair R élevé en atelier cotait ainsi 7,40 €/kgéc, en léger recul (-6 cts) sur quatre semaines et proche de la cotation de 2023 (-18 cts ou -2%). Le veau rosé clair O élevé en atelier suivait une tendance similaire, à 7,14 €/kgéc (-8 cts en quatre semaines, -13 cts ou -2% /2023).
La cotation du veau rosé clair U élevé au pis poursuivait également sa baisse saisonnière, à 9,57 €/kgéc en moyenne sur les semaines 16 à 19 (+5% ou +43 cts/2023), soit une baisse -15 cts en quatre semaines.
Les aliments restent bon marché
Les prix des aliments des veaux restaient stables début 2024. En mars, l’IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux en base 100 en 2015 s’établissait ainsi à 139 points, un niveau inférieur aux deux années précédentes (-8% /2023 et -12% /2022). L’IPAMPA autres aliments pour veaux atteignait 133 points, en baisse sur un an (-14% /2023).
Les ingrédients lactés étaient pour leur part stables à leur niveau historique. En semaine 19, la poudre de lait écrémée cotait 2 430 €/t d’après ATLA, avec une évolution très proche de l’année dernière (-1% /2023). La cotation de la poudre de lactosérum doux s’établissait à 645 €/t, stable également sur un an (-2% /2023).
L’énergie toujours chère
Alors que les cours des aliments se sont nettement assagis depuis un an, les prix de l’énergie sont restés à un niveau élevé après le pic de 2022. Ainsi, en avril, le pétrole Brent de mer du Nord, dont est en partie issu le propane utilisé dans les élevages, cotait 84 €/baril, en hausse de +1% sur un mois et supérieur à l’année dernière (+9% /2023).
Outre l’aliment et l’énergie, la forte hausse des prix des jeunes veaux laitiers depuis début 2024 pèse sur les intégrateurs et sur les mises en place pour les abattages de l’automne.
Abattages en recul en France
Le caractère bissextile de 2024 (21 jours ouvrés en février) puis le faible nombre de jours ouvrés en mars (21 jours) compliquent la lecture mois par mois des abattages de veaux. En cumul sur quatre mois, 357 000 veaux ont été abattus en France, en baisse de -8 000 têtes (-2,2%) /2023.
Les poids carcasse des veaux abattus en France étaient en recul en début d’année. En avril, ils étaient en moyenne de 145,3 kgéc, soit -1,9 kg /2023. En moyenne sur quatre mois cependant, les veaux abattus pesaient 143,4 kg, en légère hausse (+0,4 kg) /2023 du fait de l’alourdissement des animaux en janvier. L’âge à l’abattage était également en baisse, à 185,4 j, soit -1,2 j /2023.
Conséquence de la baisse des effectifs abattus, la production de veau entre janvier et avril s’est élevée à 51 000 téc, en recul de -2% /2023 (ou -1 000 téc) et de -11% /2022.
Baisse des cours et abattages dynamiques aux Pays-Bas
Aux Pays-Bas, les cours de la viande de veau ont amorcé leur baisse saisonnière. Ainsi, en semaine 19, le veau de boucherie pie-noir néerlandais cotait 5,80 €/kgéc, en baisse de -15 cts sur quatre semaines et de -32 cts par rapport à l’année dernière (-5%).
Les abattages néerlandais restaient dynamiques en début d’année. En cumul sur deux mois, 238 000 veaux ont été abattus aux Pays-Bas, en nette hausse sur un an (+6% /2023 ou +14 000 têtes). Du fait de l’alourdissement des carcasses (+3,7 kgéc /2023), la hausse est plus importante encore en tonnage : 36 000 téc, soit +9% /2023 (ou +3 000 téc).
Un accord de coalition a été conclu mi-mai comme suite aux élections législatives de l’automne. Le BBB (parti paysan citoyen) est membre de la coalition et souhaite faire des sujets agricoles une priorité du nouveau gouvernement. En particulier, le compromis de coalition prévoit que les Pays-Bas demandent une nouvelle dérogation à la directive nitrate au-delà de 2025 et l’arrêt de la surtransposition des normes européennes. Mais à ce stade, le compromis de coalition ne remet pas en cause le plan de rachat volontaire d’élevages introduit par le précédent gouvernement.