Après une relative stabilité depuis novembre, le cours du veau rosé clair O a entamé sa baisse saisonnière fin mars. La diminution printanière de la consommation de viande de veau est accentuée par le renforcement des mesures sanitaires, notamment la fermeture des établissements scolaires, qui déséquilibre le marché français. Le marché néerlandais est très encombré avec un excédent d’offre, les intégrateurs ayant anticipé à tort une réouverture de la RHD dès le début du printemps…
Les cours ont entamé fin mars leur baisse saisonnière
La cotation du veau de boucherie rosé clair O, qui reflète le marché des veaux laitiers élevés en atelier, est restée quasiment stable de novembre à mars, témoignant d’un marché relativement équilibré. Mais dès la mi-mars, les températures printanières des semaines 11 et 12 ont entrainé un recul des achats de viande de veau par les ménages, faisant fléchir la cotation. En semaine 14, le cours du veau de boucherie rosé clair O s’établissait à 5,65 €/kg de carcasse, soit une baisse de 14 centimes depuis la semaine 9. Il reste néanmoins supérieur de +4% à la cotation de 2019, année caractérisée par une chute précoce des cours, et de +5% /2020, où le confinement avait fait plonger la cotation en semaine 13.
La baisse saisonnière de la cotation du veau R rosé clair, reflet du marché des veaux de races mixtes et croisées, n’est pas encore amorcée : à 6,32 €/kg, la cotation reste très supérieure à celle des années précédentes (+21 cts /2020 et +38 cts /2019).
Les coûts alimentaires ont continué de progresser
Alors qu’à la même période en 2020 la crise sanitaire et les restrictions mises en place faisaient chuter les cotations de la poudre maigre et du lactosérum, la hausse du coût de l’alimentation observée depuis le début de l’année 2021 s’est poursuivie en mars. En semaine 13, la poudre de lactosérum doux cotait 940 €/t, soit une hausse de +42% /2020 !
L’indice IPAMPA des aliments d’allaitement pour veaux s’est lui établi à l’indice 114,6 en février 2021, soit 14 points au-dessus de son niveau de 2019 à pareille époque (-0,9 point /2020). Il a progressé de 7 points depuis juin 2020.
Les abattages se sont repliés en février
En février, la production abattue de veaux gras a reculé de -2,1% /2020 à 96 000 têtes et de -1,8% en tonnage à 14 000 téc. Le prolongement des restrictions sanitaires pour la restauration commerciale et la baisse de fréquentation des restaurants d’entreprise ont pesé sur l’écoulement de la production. La demande s’est partiellement maintenue grâce au Festival du veau, avec des mises en avant de la viande de veau dans les enseignes de la grande distribution de janvier à mi-mars.
Le poids moyen des veaux abattus était de 144,5 kg éc en février, soit en hausse de +0,5 kg éc /2020. L’âge à l’abattage était de 185 jours soit +1,1 jour /2020 : l’écart entre 2021 et 2020 s’est creusé en février, confirmant un encombrement des sorties en lien avec la baisse des abattages.
Les marchés européens sont encombrés
Aux Pays-Bas, la cotation RVO du veau de boucherie est maintenue à 4,35 €/kg de carcasse depuis le début de l’année. Celle de De Kalverhouder, en baisse ces dernières semaines, a atteint 4,30 €/kg éc en semaine 14. Les achats sont au plus bas avec le renforcement des mesures sanitaires dans les principaux pays importateurs de viande de veau néerlandaise. La faible demande pèse d’autant plus sur les cours que les intégrateurs ont surestimé les perspectives de marché du printemps 2021, ce qui signifie qu’un trop grand nombre de veaux a été mis en place à l’automne par rapport aux ventes actuelles.
A 5,05 €/kg en semaine 13, la cotation du veau de boucherie italien stagne également depuis le début de l’année.