Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Les échanges français de viande bovine ont marqué le pas en avril dernier. Si la consommation a également reculé, elle restait en hausse en cumul depuis le début de 2023. Les ventes du secteur de la RHD ont progressé, mais l’inflation a continué de peser sur les achats au détail.

Le commerce extérieur français a marqué le pas

Après un premier trimestre 2023 plutôt soutenu, les importations françaises de viande bovine se sont repliées en avril, à 26 600 téc (-15% /2022, +12% /2021). En cumul depuis le début de l’année, elles restaient cependant en hausse sur un an, à 122 000 téc (+2% /2022, +32% /2021).

En avril, les exportations ont à nouveau reculé, faute de disponibilités françaises et dans un contexte plus concurrentiel, à 16 000 téc (-21% /2022, -12% /2021). En cumul depuis le début de l’année, elles étaient en recul, à 72 000 téc (-15% /2022, -1% /2021). Attention toutefois, le niveau d’échanges est affecté par des flux avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs néerlandais font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas (cf. infra).

La consommation en hausse depuis début de 2023 mais en baisse en avril

En avril 2023, la consommation calculée par bilan de viande bovine (gros bovins et veau) a également marqué le pas, à 121 000 téc (-3% /2022, -2% /2021). En cumul sur 4 mois, la consommation restait en progression sur un an, à 496 500 téc (+1% /2022, -1% /2021).

La part de viande bovine importée au sein du disponible consommable étaient en net retrait en avril, à 22,4%, cette part d’import restant surestimée par les effets du Brexit. Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.

En cumul sur les 4 premiers mois de 2023, le taux d’import dans le disponible consommable a officiellement atteint 24,6% contre 24,7% un an auparavant. Mais en corrigeant les importations françaises des flux liés au dédouanement de produits britanniques destinés à la réexportation vers les Pays-Bas depuis le Brexit, ce taux aurait plutôt atteint 22,6%, contre 22,7% un an auparavant.

L’inflation participe à la progression du chiffre d’affaires de la restauration

D’après l’INSEE, le chiffre d’affaires global de la restauration en France a poursuivi sa progression en avril dernier (+10% /2022 et +26% /2019). En cumul sur 4 mois, le constat était le même (+17% /2022 et +25% /2019). Les performances du fast-food (+17% /2022 et +40% /2019) et de la restauration traditionnelle (+16% /2022 et +21% /2019) restaient bonnes.

En avril, la progression générale du chiffre d’affaires de la restauration restait supérieure à l’inflation du secteur. Sur un an, les prix avaient augmenté de 12% en restauration et de 7% dans les restaurants et cafés. La hausse globale de l’inflation en restauration s’est également poursuivie en mai (+12% / 2022).

L’inflation au détail a reflué pour la première fois depuis longtemps en juin

D’après IRi/Circana, l’inflation à un an dans les rayons alimentaires et petit bazar a entamé une décélération en juin (+15,1% /2022 contre +16,0% un mois auparavant). La baisse de l’inflation était aussi marquée dans les rayons produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) et surgelés (dont les viandes congelées) à respectivement +14,6% et +17,5% /2022 (contre +15,6% et +19,3% un mois auparavant). Pour la première fois depuis le début de la vague de hausse des prix, l’inflation à un mois était même en recul.

Malgré ce début de décrue, l’inflation reste soutenue. D’après IRi/Circana, cette hausse des prix participe à une baisse sensible des volumes commercialisés de produits de grande consommation et de frais libre-service (PGC-FLS). En cumul sur les 26 premières semaines de 2023, les ventes en valeur étaient en nette hausse par rapport à l’avant et l’après-covid (+10% /2022 et +10% /2019), mais les ventes en volumes étaient en recul (-4% /2022 et -1% /2019).

Avec une météo plus favorable et un pouvoir d’achat toujours affecté par l’inflation, le rythme de progression des ventes en valeur au détail de viande hachée, notamment fraîche, a diminué. Depuis le début de l’année (semaines 1 à 26), elles restaient cependant supérieures aux deux années précédentes pour le bœuf haché frais (+12% /2022 et +10% /2021). C’était également le cas pour la viande hachée surgelée (+30% /2022 et +31% /2021).