Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Alors que la demande se redresse progressivement, l’offre reste modeste en France : les importations poursuivent leur tendance à la baisse tandis que la production française ne retrouve pas ses bons niveaux du 1er trimestre. La cotation de l’agneau français entrée abattoir atteint donc un niveau exceptionnel, à près de 8 €/kg de carcasse à quelques semaines de Noël.

La cotation française poursuit son escalade

A 7,97 €/kg en semaine 48 (se terminant le 5 décembre), la cotation française a poursuivi une hausse saisonnière très prononcée. Elle a surpassé de +0,77 € son niveau de 2020 et de +1,35 € celui de 2019. A l’approche des fêtes de fin d’année, les abattages s’atténuent tandis que la demande augmente, ce qui soutient les cours. Le recul des importations de viande ovine persiste et accentue d’autant le phénomène.

Les cours sont historiquement élevés, mais la flambée des prix des intrants continue d’impacter les coûts de production. En octobre 2021, l’IPAMPA ovin viande atteignait 117,3 points (+12,5 points /2020).

Fort recul des sorties des élevages français en octobre

En octobre 2021, la production abattue était de 5 300 téc, en baisse de -1% /2020.

Les effectifs d’agneaux abattus ont chuté de -3%, tandis que les réformes étaient dynamiques (+5%). Les carcasses des agneaux comme des réformes se sont légèrement alourdies (+1% / 2020), avec des poids moyens atteignant respectivement 18,6 et 27,4 kg au mois d’octobre.

Le dynamisme des importations d’agneaux vivants, multipliées par deux, a quasiment contrebalancé la forte baisse de sorties des élevages français (-9%/ oct.2020).

Sur les 10 premiers mois de 2021, les abattages d’ovins ont atteint 71 100 téc, en hausse de +2,3% /2020 et +1,6%/ 2019.

Les importations de viande ovine sont toujours basses

En octobre, les importations de viande ovine destinées au marché français ont poursuivi leur repli (- 8% /2020, à 6 400 téc). Quelle que soit leur provenance, les achats étaient en recul : -1% du Royaume-Uni, -3% d’Espagne, -12% d’Irlande et -25% de Nouvelle-Zélande.

Sur 10 mois, les importations de viande ovine sont toujours en retrait, de -4% /2020 et -14% /2019, à 64 600 téc.

Les faibles volumes de viande importée font grimper leur prix d’achat, ce qui amplifie le phénomène.

Sur 10 mois, la consommation calculée par bilan, estimée à 129 000 téc, accuse une légère baisse d’une année sur l’autre, de -2%, mais une chute de -7% /2019. Le niveau du disponible français en viande ovine, historiquement aussi faible, demeure donc préoccupant.