Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

La production française a diminué en août, conjointement à une baisse des importations d’agneaux espagnols. Quelle que soit la provenance, les importations de viande ovine ont aussi nettement reculé. Face à une demande peu dynamique, les très faibles disponibilités tendent encore plus les prix.

La hausse saisonnière de la cotation s’accentue

A 7,46 €/kg en semaine 40 (se terminant le 10 octobre), la cotation française poursuit une hausse saisonnière très prononcée, débutée fin juin. L’offre réduite entraîne une accentuation de cette hausse des cours. En août, les abattages français ont ralenti tandis que les importations de viande ovine sont demeurées faibles.

Les cours sont certes historiquement élevés, mais dans le même temps la flambée des prix des intrants augmente les coûts de production. L’IPAMPA ovin viande continue son inexorable hausse. En août 2021, il atteignait l’indice 113,3 (+9 points /2020).

Recul des abattages d’agneaux et de réformes

En août 2021, la production abattue était de 6 500 téc, soit -6% /2020, via la baisse conjointe des effectifs d’agneaux abattus (-3%) et de réformes (-23%). Les carcasses de réformes se sont franchement alourdies, de +0,9 kg d’une année sur l’autre, atteignant 26,9 kg. Le nombre d’agneaux importés était de nouveau inférieur à l’an passé (-18% à 30 000 têtes) : la forte hausse en provenance des Pays-Bas (x2,5) n’a que partiellement compensé la chute des achats d’agneaux espagnols (- 37% /2020).

Sur les 8 premiers mois de 2021, les abattages d’ovins ont toutefois augmenté de +2% /2020 et de +3% /2019, en volume. La baisse perdurerait au moins jusqu’à la mi-octobre selon les dires des éleveurs : la diminution est certes saisonnière mais sur une cette période donnée, les sorties des années précédentes étaient supérieures.

Le repli des importations de viande ovine perdure

Les importations de viande ovine destinées au marché français se sont encore amoindries en août (- 15% /2020), à 6 100 téc. Elles étaient largement inférieures aux volumes importés en 2019 (-27%).

Les achats en provenance de tous les principaux fournisseurs ont reculé, même d’Espagne (-13% /2020). En provenance du Royaume-Uni, la baisse était de -13%, de -12% d’Irlande et de -15% en provenance de Nouvelle-Zélande.

Sur 8 mois, les importations s’élevaient à 51 700 téc, soit -4% /2020 et -15% /2019.

Les faibles volumes de viande importée font grimper leur prix d’achat, ce qui amplifie le phénomène.

Sur 8 mois, la consommation par bilan était en légèrement baisse d’une année sur l’autre, de -1%, à 106 000 téc. En revanche, comparé à 2019, la baisse atteint -5%. Le niveau du disponible français en viande ovine reste donc préoccupant.