Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Le commerce extérieur français de viande bovine a poursuivi son rebond en août : les importations et les exportations étaient en forte hausse par rapport à 2020. Le redressement partiel de l’activité de restauration s’est poursuivi au début de l’été. Mais, les nouvelles habitudes d’achat prises par les consommateurs perdurent.

Poursuite du rebond des échanges

En août 2021, le commerce extérieur français de viande bovine a poursuivi son redressement, tout particulièrement à l’export :

  • Avec des disponibilités en femelles plutôt limitées en France, les importations ont dépassé 25 500 téc, davantage que ces deux dernières années (+17% /2020 et +1% /2019). Les achats aux Pays-Bas (6 800 téc ; +22% /2020) et en Irlande (4 900 téc ; +15%) ont été particulièrement dynamiques.
  • Dans le même temps, les exportations ont flirté avec les 19 000 téc (+26% /2020 et +6% /2019) pour un marché européen demandeur de viande de jeunes bovins. Parmi les principales destinations, les envois vers l’Italie sont restés modestes avec 4 800 téc (= /2020 et -16% /2019), mais les ventes ont à nouveau été très dynamiques vers l’Allemagne (+9% à 3 400 téc) et ont poursuivi leur fort développement vers les Pays-Bas (2 300 téc ; x4 /2020) et la Belgique (2 200 téc ; x2 /2020).

En cumul depuis le début de l’année, les exportations françaises dépassent les volumes des deux dernières années, avec 152 000 téc (+9% /2020 et +1% /2019).

En août 2021, la consommation calculée par bilan était à nouveau en recul par rapport à l’été 2020, à 123 200 téc (-4% /2020 mais +1% /2019). En cumul depuis le début de l’année, la consommation restait stable à près de 1 million de téc (= /2020 et -3% /2019).

La part des viandes importées dans les disponibilités totales d’août 2021 est redevenue similaire à l’avant pandémie, la consommation de viande bovine française (veau inclus) était à nouveau en recul (-9% /2020). Sur les huit premiers mois de l’année, la consommation française de VBF a totalisé 794 000 téc, en retrait par rapport à une année 2020 atypique (-2% /2020 et -1% /2019).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

Redressement partiel du chiffre d’affaires de la restauration en Europe

La reprise des activités de restauration et de tourisme dans l’UE s’est traduite dans les chiffres d’affaires de la RHD. Dans l’UE à 27, il a ainsi sensiblement progressé dépassant en juillet le niveau de 2020, période déconfinée (+11% /2020 mais -8% /2019). Le redressement était toujours très partiel en Allemagne (+2% /2020 et -13% /2019) en Espagne (+23% /2020 et -16% /2019) ou en France (+15% /2020 et -1% /2019).

En France, le chiffre d’affaires de la restauration collective a poursuivi son redressement mais celui-ci reste partiel, affecté par les nouvelles habitudes prises depuis la pandémie comme le télétravail (+27% /2020 mais -39% /2019). D’autres secteurs de la RHD ont dépassé les niveaux d’avant pandémie. C’était déjà le cas depuis plusieurs mois pour les fast-foods dont les performances sont restées élevées en juillet (+18% /2020 et +7% /2019). Cependant la restauration traditionnelle a dépassé pour la première fois en juillet 2021 ses performances d’il y a deux ans (+16% /2020 et +11% /2019).

Des ventes au détail toujours supérieures à l’avant pandémie

Les niveaux de vente au détail restent soutenus alors même que la crise sanitaire s’estompe et que la contrainte des mesures sanitaires s’amenuise. Les ventes de produits de grande consommation et frais libre-service (PGC-FLS) se sont légèrement tassées en semaine 38 (-3% /2020 et -1% /2019) et 39 (-1% /2020 et +2% /2019). En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC-FLS en GMS restaient globalement stables par rapport à l’année dernière (= /2020 et +7% /2019). D’après IRi, en comparaison sur deux ans, les consommateurs conservent certaines habitudes prises lors des confinements successifs, vis à vis de plusieurs rayons dont les surgelés.

Les ventes de « produits frais non laitiers » (dont les viandes réfrigérées) comme de surgelés (dont les viandes congelées) ont également été en léger retrait en semaines 38 et 39 par rapport à une année 2020 marquée par une accélération de la circulation du virus et des alertes relatives à la 2ème  vague de la pandémie, mais restent bien supérieurs aux niveaux de 2019.

Si les ventes de viandes hachées se sont tassées en fin de période, elles restent à des niveaux élevés. Entre les semaines 35 et 38, les ventes de haché réfrigéré (-3% /2020 ; +3% /2019) comme de haché surgelé (-1% /2020 ; +10% /2019) continuaient d’être dynamiques.