Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

La cotation française du veau nourrisson baisse depuis début juillet, en lien avec la reprise saisonnière des vêlages laitiers. La contraction des naissances sur la campagne 2020-2021 n’a pas suffi à compenser l’érosion de l’engraissement, le marché est encombré. Face au manque de débouchés en France, les exportations vers le marché espagnol ne faiblissent pas malgré la hausse des coûts alimentaires.

La baisse saisonnière est enclenchée

Début juillet, le cours du veau mâle de type lait de 45-50 kg était péniblement remonté à 92 €/tête, mais restait bien en deçà de 2019 (-19 €). Il a ensuite fortement chuté durant l’été pour s’établir à 57 €/tête fin août, à un niveau légèrement supérieur au prix plancher de 2020 (+6 €). La hausse saisonnière des naissances de veaux de mère laitière fait augmenter les disponibilités alors même que la hausse des coûts de l’alimentation pèse sur les ateliers d’engraissement, accentuant la pression sur les prix des veaux nourrissons. Le cours du veau laitier devrait atteindre son prix plancher dans les prochaines semaines.

Les naissances sont en retrait sur la campagne 2020-2021

En juillet, les naissances de veaux de mère laitière se sont réduites de -2,4% /2020 à 270 300 têtes, portant à 1 712 000 têtes les naissances cumulées sur 7 mois (-1,5% /2020).

La campagne de naissances 2020-2021 s’est clôturée en juin avec un total de 3 367 000 veaux nés de femelle de type laitier, en recul de -2,1% /2019-2020 et -3% /2018-2019, dans le sillage de l’érosion du cheptel laitier.

Les exportations ont bondi en août

Après une baisse des exportations en juin (-9% /2020) et juillet (-7%), les exportations ont bondi en août. Selon SPIE-BDNI, 24 800 veaux ont été exportés en semaines 31 à 34, soit un bond de +39 % /2020 et de +27% /2019. Depuis janvier, 188 700 animaux ont été exportés (+6% /2020 et +17% /2019).

En France, les mises en place de septembre alimenteront des sorties de veaux gras en mars, période encore propice à la consommation de viande de veau. Néanmoins, les intégrateurs sont fortement impactés par la hausse des coûts de l’alimentation. Les exportations devraient donc continuer à progresser dans les prochaines semaines, limitant l’encombrement du marché intérieur alors que les vêlages laitiers approchent de leur pic saisonnier.

Ces exportations sont poussées vers un marché espagnol qui achète à bas prix, pénalisé par le prix élevé des aliments. En juillet, la cotation espagnole du veau frison de moins d’un mois a entamé, elle aussi, une baisse saisonnière. A 106 €/tête en semaine 29, elle reste néanmoins supérieure de +32% /2020 et de +19% /2019.