Les prix des jeunes bovins poursuivent leur progression, y compris depuis juillet en Italie où ils étaient restés au plancher plus longtemps qu’en Allemagne ou en Pologne.
ITALIE : hausse des cours
En Italie, les cotations des mâles charolais ont enregistré de belles remontées depuis de début de l’été. A la bourse le Modène, la cotation du Charolais « extra » a gagné 12 centimes /kg vif en 8 semaines pour atteindre 2,72 €/kg vif en semaine 35. Celle du Charolais « prima qualità » a gagné 13 centimes pour atteindre 2,61 €/kg vif. Ces deux nouvelles cotations ne sont pas comparables à la cotation précédente qui a été arrêtée en mai dernier. En revanche, la cotation de Padoue permet d’avoir un recul pluriannuel. Elle a progressé de 16 centimes en 8 semaines pour atteindre 2,55 €/kg vif en semaine 35, dépassant de +9% son niveau de 2020 et de +4% celui de 2019.
La cotation du mâle limousin extra à Modène, d’habitude « flat » durant l’été, est elle-aussi nettement haussière : elle a gagné 8 centimes en 8 semaines, à 2,83 €/kg vif en semaine 35 (+4% /2020 et +3% /2019).
La remontée des cours des JB mâles en Italie, plus tardive que dans les autres États membres, est probablement liée à une offre abondante au 1er semestre. De nombreux mâles avaient en effet été mis en place dans les ateliers italiens à partir de l’été 2020 quand les prix des broutards français avaient fortement chuté. Sur le 1er semestre 2021, 417 000 bovins mâles de 12 à 24 mois ont ainsi été abattus d’après la base de données sanitaires transalpine (+5% /2020 et +4% /2019). Ils s’ajoutaient à 284 000 femelles du même âge (-3% /2020 mais +6% /2019), totalisant 701 000 jeunes bovins des 2 sexes (+2% /2020 et +4% /2019).
Avec des restrictions sur la restauration un peu moins fortes qu’en 2020, les achats de viande bovine par les ménages italiens au 1er semestre ont été moins dynamiques qu’au 1er semestre 2020 (-4%) mais sont restés très supérieurs à 2019 (+6%). C’est une meilleure performance que pour la viande de porc (+4% /2019) mais moins bonne que pour la volaille (+9% /2019).
ALLEMAGNE : le prix du JB s’envole
En Allemagne, les cours des jeunes bovins ont gagné +7 à 9 centimes en 1 mois. Le JB U cotait 4,10 €/kg de carcasse en semaine 34 (+13% /2020 et +14% /2019), le JB R 4,04 €/kg (+12% /2020 et +14% /2019) et le JB O 3,83 €/kg (+15% /2020 et +17% /2019).
Sur les 8 semaines 27 à 34, les abattages de taurillons étaient stables par rapport à 2020, mais en recul de -4% /2019 selon l’indicateur hebdomadaire AMI. L’offre outre-Rhin est en forte baisse : l’enquête cheptel de mai dernier recensait 820 000 bovins mâles de 1 à 2 ans (-4,4% /2020), témoignant du déclin structurel de l’engraissement.
La consommation dynamique contribue également à tirer les prix. Les achats des ménages de viande bovine sur les 7 premiers mois de l’année étaient en hausse de +4% /2020 en volume et de +5% en valeur (pour plus de détails lire l’article sur les femelles en Europe).
POLOGNE : jusqu’où monteront les prix ?
En Pologne, le manque d’offre face à la reprise de la demande pour la restauration partout en Europe tire les prix à la hausse. Le JB O cotait ainsi 3,62 €/kg de carcasse en semaine 35 (+20% /2020, +29% /2019 et même +9% /2018).
Les quartiers arrières, dont certaines pièces sont particulièrement demandées en restauration commerciale, ont vu leur prix flamber à partir de mi-mai et la hausse ne semble pas près de s’arrêter. D’après les données du ministère de l’Agriculture polonais, le prix moyen sortie abattoir d’un quartier arrière de JB s’établissait à 4,71 € en semaine 35 (+35% /2020, +28% /2019 et +16% /2018).
Après 15 ans de croissance ininterrompue, la production polonaise plafonne. Au premier semestre 2021, les abattages de bovins ont totalisé 277 000 tonnes équivalent carcasse (= /2020, +2% /2019 et -3% /2018). Pour rappel, 2019 avait été marquée par une crise sanitaire qui avaient conduit à un décalage des abattages sur le 2nd semestre.
ESPAGNE : les prix remontent mais l’offre reste abondante
En Espagne, la cotation du JB R est remontée à 3,76 €/kg de carcasse en semaine 35 (+12% /2020, +8% /2019). Cette remontée des cours est bienvenue pour les engraisseurs espagnols, très dépendants de l’achat d’aliment, et donc confrontés à une très forte hausse de leurs coûts de production.
Au 1er semestre, les abattages de bovins mâles et femelles de 8 à 24 mois ont totalisé 288 000 tonnes équivalent carcasse (+7% /2020, +5% /2019 et même +9% /2018, année durant laquelle les Espagnols envoyaient encore de nombreux bovins finis vers la Turquie).
Fin août, les opérateurs espagnols espéraient un allègement du marché grâce au redémarrage des exportations de bovins vivants vers le pourtour méditerranéen, des bateaux étant prêts à partir pour la Libye et le Liban notamment.