Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Les abattages sont toujours limités, notamment du côté des réformes laitières où les sorties ont été anticipées au début du second semestre de l’année dernière. Les stocks s’annoncent par ailleurs limités pour les semaines à venir. Les prix ont entamé une légère reprise.

 Réformes limitées et stocks au plus bas

Sur l’ensemble du mois de janvier, d’après les données de Normabev, les abattages de gros bovins ont été relativement stables par rapport à l’année précédente (285 000 têtes ; = /2018). La dynamique est différente suivant l’orientation du cheptel pour les vaches : les abattages de laitières sont toujours affectés par les sorties précoces de l’automne liées à la crise fourragère (12 000 têtes, -7% /2018) quand les abattages d’allaitantes sont désormais stabilisés (53 000 têtes, +1% /2018), de même que ceux de génisses (=).

Du côté des effectifs, le nombre de femelles allaitantes est en retrait. Au 1er janvier 2019, le nombre de vaches enregistrées dans la BDNI (-1,6% ou -64 000 têtes /2018) comme de génisses de 2 à 3 ans (-2,9% ou -33 000 têtes) étaient en baisse.

Même constat pour les femelles laitières dont les effectifs présents au 1er janvier ont été mis à mal par la sécheresse et la crise fourragère du 2nd semestre 2018, que ce soit pour les vaches (-0,9% ou -34 000 têtes /2018) où les génisses de 2 à 3 ans (-3,7% ou -45 000 têtes).

La conjoncture laitière plus favorable (cf. article collecte laitière) liée à des stocks de vaches et génisses laitières en retrait devrait limiter les réformes sur le marché dans les prochains mois, à l’incertitude du Brexit près.

Partant de très bas en début d’année, les prix ont entamé une remontée très timide

Alors que l’année 2019 avait démarré sur une base médiocre, les cours des vaches progressent légèrement. C’est particulièrement vrai pour les allaitantes les plus conformées : la cotation de la vache U s’est appréciée de 13 centimes depuis le début de l’année à 4,36 €/kg début février (+2% /2018 ; -2% /2017). La hausse est plus limitée pour la vache R qui ne progresse que de 5 centimes sur la même période : 3,78 €/kg (+4% /2018 ; +1% /2017).

On observe la même tendance du côté des vaches laitières. Les cours des vaches O et P se sont appréciés de respectivement 6 et 8 centimes depuis le début de l’année. Ils sont désormais au moins équivalents aux cotations des deux dernières années à pareille époque, à 3,12 €/kg en semaine 5 pour la vache O (+1% /2018 et +1% /2017) et 2,74 €/kg pour la P (= /2018 et +1% /2017).

Moins de consommation dans les circuits de distribution « classiques »

Calculée par bilan, la consommation de viande bovine connait un léger recul en novembre (-1% /2017). Néanmoins, en cumul sur les onze premiers mois de l’année, le total de la viande bovine utilisée sur le territoire national a progressé de 2% /2017.

Cette progression diverge des données du panel KANTAR qui se concentre sur les achats des ménages en boucherie et en GMS et ne prend pas en compte la viande incorporée dans les plats préparés, comme celle consommée hors domicile. En cumul sur les 13 périodes de l’année 2018, les achats de viande bovine par les ménages ont diminué de 3% /2017. La baisse est notamment marquée pour la viande piécée réfrigérée (-5,5% /2017) ou la viande hachée surgelée (-2%). Même les achats de viande hachée fraîche, en pleine progression ces dernières années, ne font que résister (+0,4%).

Des échanges encore importants, à l’export et surtout à l’import

Sur les 11 premiers mois de l’année, les importations de viande bovine ont progressé (299 000 téc, soit +4% /2017), de même que les exportations (224 000 téc, soit +1% /2017). Ces hausses sont notamment à mettre en lien avec l’augmentation au 2nd semestre de l’offre abattue en France comme sur le reste du marché européen.

Depuis le début de l’année, les plus grosses progressions d’envois de viande bovine réfrigérée et congelée vers la France proviennent des Pays-Bas (75 000 téc, +6% /2017), d’Allemagne (48 000 téc +5%) ou de Pologne (29 000 téc, +12%). A contrario, les expéditions de viande irlandaise ont régressé (46 000 téc à -8%).

Pour en savoir plus : annuel bovins viande.