Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Les cours du veau gras ont entamé une baisse saisonnière marquée en avril avant de se stabiliser en semaine 18, à l’approche de la Pentecôte. Les restrictions sanitaires du 3ème confinement ont pesé sur la consommation. Les sorties ont été ralenties alors même que les coûts alimentaires explosent.

La cotation du veau gras s’est fortement dégradée

La baisse saisonnière de la cotation du veau rosé clair O, amorcée fin mars, s’est poursuivie de façon marquée en avril. Les cours ont reculé de 23 centimes entre les semaines 14 et 18 pour atteindre 5,42 €/kg de carcasse. Ils restent supérieurs de +15% par rapport au niveau très dégradé de 2020 et de +5% /2019. La chute de la cotation a ralenti en semaine 18, ne perdant qu’un centime en une semaine : l’approche de la Pentecôte, période de mise en avant de la viande de veau, pourrait permettre de stabiliser la cotation au mois de mai.

La cotation du veau de boucherie rosé clair R a fléchi en avril : à 6,15 €/kg de carcasse, elle se situe 57 centimes au-dessus de son niveau de 2020 (+10%).

Les coûts alimentaires s’envolent

Les cours de la poudre de lactosérum destinée à l’alimentation animale ont continué de progresser de façon spectaculaire. Ils ont atteint 1 005 €/t en semaine 17, dépassant de +48% leur niveau de 2020.

La hausse des cours des ingrédients laitiers a fait augmenter l’IPAMPA des aliments d’allaitement pour veaux qui a atteint l’indice 118 en mars 2021 (base 100 en 2015), soit 1,9 point au-dessus de son haut niveau de 2020 à pareille époque. L’IPAMPA des autres aliments pour veaux était de l’indice 109,3 (+8,3 points /2020).

La baisse saisonnière des cours des veaux gras ne permet pas aux opérateurs de répercuter la hausse des coûts de l’alimentation sur le prix de vente des carcasses.

Le poids et l’âge moyen ont augmenté en mars

Les abattages bruts ont rebondi en mars à 113 000 têtes (+10% /2020) pour 16 500 téc de viande (+11% /2020). Cette hausse de la production d’une année sur l’autre est avant tout liée à la contraction des abattages en mars 2020, fortement ralentis avec l’instauration du confinement. En effet, le nombre de têtes abattues n’a progressé que de +4% par rapport au mois de mars 2019, qui comptait 2 jours ouvrés de moins, et est en repli de -2,5% /2018 (1 jour ouvré de moins).

Le marché du veau de boucherie demeure déséquilibré, la demande ne s’est que partiellement maintenue au premier trimestre du fait de la fermeture d’une partie de la RHD. Ce déséquilibre se manifeste par une baisse saisonnière marquée des cotations depuis fin mars, un vieillissement des animaux abattus et un alourdissement des carcasses. En mars, le poids moyen des veaux abattus était de 147,3 kg, soit 1 kg de plus qu’en 2020 et 2019. Les veaux se sont alourdis de 2,8 kg en un mois.

L’âge à l’abattage a également progressé à 186,2 jours (+2,4 jours /2020). La hausse des abattages au mois de mars est peut-être due au rattrapage des faibles abattages du début de l’année 2021, afin d’abattre les animaux avant qu’ils ne dépassent l’âge limite de 8 mois.

Recul des abattages de veaux néerlandais

Aux Pays-Bas, la production de viande de veau a reculé de -18% /2020, à 29 600 téc sur les deux premiers mois de l’année 2021. Le marché a été fortement impacté par la fermeture de la RHD dans les pays importateurs de viande de veau néerlandaise.

La réouverture progressive des terrasses des bars et des restaurants dans certains pays européens (depuis le 26 avril en Italie et à partir du 19 mai en France) fait espérer une reprise des ventes. Selon De Kalverhouder, la cotation du veau de boucherie pie-noir néerlandais s’est stabilisée à 4,07 €/kg de carcasse en semaine 18 (+9% /2020).

Les opérateurs attendent avec impatience la campagne de communication de la Pentecôte

Une importante campagne de communication autour de la viande de veau est prévue en semaine 20, avant le week-end de Pentecôte. Ces opérations de mise en avant pourraient éviter une trop forte baisse de la cotation, d’autant plus que les mauvaises conditions climatiques prévues sont favorables à la consommation de viande de veau. Les opérateurs espèrent de bonnes ventes qui permettront de résorber l’encombrement des sorties.