Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Les prix des broutards mâles ont entamé une hausse marquée depuis début mars, mais l’écart reste encore très important avec les cotations des années précédentes. L’offre plus modeste en cette saison ainsi que des envois de broutards vers les pays tiers ont soutenu les prix. Les cours des femelles, toujours très demandées, sont restés fermes.

Hausse saisonnière des cotations des mâles, maintien des prix en femelles

Depuis début mars, les cotations des broutards mâles ont entamé une nette remontée saisonnière, mais elles restaient encore largement en-dessous des valeurs des années précédentes en cette saison.

En semaine 14, le Charolais U de 450 kg cotait 2,36 €/kg soit -12  cts /2020 (-4%) contre -19 cts /2020 il y a quatre semaines. Le Charolais U de 350 kg réduisait lui aussi l’écart avec les cours 2020 en s14 à 2,59 €/kg soit -16 cts /2020 (-6% /2020 et -7% /2019). Ce rebond des cotations s’explique à la fois par la réduction saisonnière des disponibilités en animaux maigres en fin de printemps et aussi par les envois de broutards supplémentaires vers les pays-tiers en mars (voir plus bas).

Les cours des femelles se sont maintenus, face à une demande toujours très intense tant en Italie qu’en France. Cette tendance était renforcée par la raréfaction saisonnière de l’offre. En s14, la Limousine E de 270 kg cotait 2,82 €/kg soit +7 cts /2020 (+3%) et +1% /2019. Les cours se sont même appréciés de +3 cts en quatre semaines. Le cours de la Charolaise U de 270 kg restait stable sur 4 semaines à 2,60 €/kg, un niveau intermédiaire entre celui de 2020 (+2%) et 2019 (-2%).

Légère hausse du rythme des naissances en février

Au mois de février, 362 000 veaux de mère allaitante sont nés soit -0,6% /2020. Cependant, février 2020 présentait un jour supplémentaire par rapport à 2021 (année bissextile) ce qui induit toutes choses égales par ailleurs une hausse des naissances de +2,9% en février 2021. En cumulé sur la campagne 2020-2021 démarrant en juillet, SPIE-BDNI a enregistré 2 289 000 naissances de mère allaitante, en légère hausse de +0,7% /2019-2020 grâce aux meilleurs résultats lors de la saison de reproduction en 2020 par rapport à 2019.

Au 1er mars, les effectifs de vaches allaitantes restaient quant à eux en recul de -1,4% /2020 avec 3 796 000 vaches présentes.

Au 1er mars, effectifs de broutards en hausse par rapport à 2020

Au 1er mars, les effectifs de broutards de 6-12 mois (mâles de mère allaitante) en ferme étaient de 556 000 têtes en France, en hausse de +3% /2020. La progression atteignait +3% en Charolais, +4% en Limousins, +8% en Blonds d’Aquitaine, +4% dans les autres races. Le 1er février, ces effectifs étaient déjà en hausse de +2% /2020.

Les mâles de mère allaitante plus jeunes (0-6 mois) étaient au nombre de 912 000 têtes, un effectif stable par rapport à 2020 et à -2% /2019.

Exports de broutards plutôt dynamiques en cumulé depuis début 2021

D’après SPIE-BDNI, en cumulé sur les semaines 1 à 8, les envois de broutards (bovins mâles et femelles de type viande de 4-16 mois) ont atteint 195 000 têtes, soit +6% /2020 et +4% /2019, dont 124 000 mâles (+4% /2020) et 70 000 femelles (+9% /2020) portés par une semaine 1 très dynamique en 2021, démarrant après les fêtes le lundi 4 janvier. Entre les semaines 5 et 8 (février) le commerce avait ralenti avec 94 000 broutards exportés, soit -4% /2020.

Selon TRACES, sur les semaines 9 à 14 (de début mars au 10 avril), 111 000 bovins de tous âges ont été exportés vers l’Italie, soit -2% /2020.

En février selon les Douanes françaises, les exports de broutards vers l’Espagne restaient en retrait de -23% /2020 avec 22 500 têtes, dans la continuité des baisses d’envois de broutards vers l’Espagne enregistrés depuis un an. Par la suite, selon TRACES (tous bovins de tous âges confondus) les envois vers l’Espagne ont bondi de +15% /2020 de début mars au 10 avril, en broutards comme en veaux, aidés par la hausse des cours du JB espagnol.

En février, des exports actifs vers l’Algérie

Selon les Douanes françaises, 7 000 broutards ont été exportés vers les pays tiers en février, soit +15% /2020. L’Algérie a représenté la totalité des envois, après un mois de janvier 2021 très ralenti comparé à 2020. Cependant, l’export de génisses laitières n’a pas pu reprendre depuis la suspension côté algérien fin décembre. En mars, 4 000 broutards sont partis vers Israël. Un autre envoi se prépare. En revanche, la Tunisie, qui est fortement frappée par l’absence de touristes, n’est plus aux achats depuis le début de l’année.

Loi de Santé Animale au 21 avril : accord des Espagnols pour réduire la période d’attente avant départ vers l’Espagne de broutards vaccinés

Dans la cadre de la LSA entrant en vigueur le 21 avril 2021, les Espagnols accepteront dorénavant des broutards vaccinés avec seulement 10 jours d’attente après la 2ème injection de vaccin FCO (contre 60 pour la règle générale). Pour l’Italie, les mesures actuellement en vigueur en ce qui concerne la FCO et l’envoi de broutards sont prolongées, avec un délai d’attente réduit de 10 à 7 jours.