Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

L’approvisionnement en viande ovine continue d’être particulièrement limité à l’échelle mondiale, ce qui tend les prix, d’autant que la demande est déjà boostée par le Ramadan, qui suit Pâques de très près cette année. En Nouvelle-Zélande, les cours sont en revanche orientés à la baisse comparés aux années précédentes : la réouverture de la restauration à l’internationale, permettant de valoriser les coupes à haute valeur ajoutée, est très attendue.

Royaume-Uni : le repli de l’offre se poursuit en février

Au Royaume-Uni, la cotation s’établissait à 6,19 £/kg, soit +0,41 £ /2020, en semaine 13, qui se clôturait par le dimanche de Pâques. Cela représente une hausse de +41% /2020 et de +36% /2019. Comme partout ailleurs en Europe, le prix de l’agneau britannique a atteint des sommets.

Les abattages britanniques sont demeurés ralentis en février 2021 : avec des effectifs en baisse de – 8% pour les agneaux et de -27% pour les réformes. La production de viande ovine a alors atteint 18 000 téc, soit – 9% /2020.

A la surprise générale, les exportations ont été extrêmement dynamiques début 2021 vers la France : en février de +60% /2020 et +35% /2019 selon les douanes françaises. Car tous les experts s’attendaient à un ralentissement momentanément des flux des îles britanniques vers le continent européen avec la sortie du Royaume-Uni du marché européen.

Depuis le 13 avril, les autorités britanniques ont autorisé la réouverture de certains lieux, comme les terrasses des pubs et des restaurants, ce qui pourrait relancer la restauration hors-domicile et par conséquent la consommation d’agneau.

Irlande : des producteurs éleveurs prudents face au Brexit

En Irlande, La cotation de l’agneau de nouvelle saison a poursuivi son impressionnante ascension : à 8,10 €/kg en semaine 14, elle surplombait de +2,05 € son niveau de 2020 et de +1,60 € celui de 2019 !

Les approvisionnements sont très restreints : les abattages d’ovins sont restés inférieurs à leurs niveaux de 2020 en mars, de -10% /2020 à 186 000 têtes. Le cheptel a pourtant progressé fin 2020, mais une fois encore, les incertitudes liées au Brexit ont incité de nombreux éleveurs irlandais à la prudence : ceux-ci auraient limité les effectifs mis à l’engraissement fin 2020.

Probablement du fait d’approvisionnements restreints, les envois irlandais de viande ovine vers la France ont de nouveau reculé en février, de -19% /2020 (douanes françaises).

Nouvelle-Zélande : production et exportations toujours modérées par la recapitalisation

En février, la production de viande ovine a baissé de -1% d’une année sur l’autre, à 54 000 téc. Les abattages d’agneaux ont reculé (-8% /2020), tandis que ceux des réformes ont fortement augmenté (+24%).

Les envois néozélandais ont en revanche bondi d’une année sur l’autre, de +8%  par rapport au niveau exceptionnellement bas en février 2020. Ceux-ci avaient alors été affectés par la fermeture de l’accès au marché chinois, avec le développement de la pandémie de Covid-19. Aussi, les envois demeuraient inférieurs de -12% au bon niveau de février 2019.

Les envois ont donc explosé vers la Chine en février : +130% /2020 et +16% /2019. Ils ont reculé vers la France (-34% /2020) et le Royaume-Uni (-29%/2020) : les exportations vers l’Union européenne ont été les plus faibles depuis 1999.