Malgré des disponibilités limitées en ce début d’année, les cours des broutards mâles sont toujours très bas par rapport aux années précédentes, tandis que ceux des femelles se maintiennent grâce à une demande italienne toujours très vive.
Les prix des mâles sont restés bas
Après avoir stagné à 2,23 €/kg vif au mois de décembre, la cotation du Charolais U de 450 kg a légèrement progressé en début d’année pour s’établir à 2,26 €/kg vif en semaine 5. Elle reste ainsi inférieure de 16 centimes à son niveau de 2020 (-7%).
Les cours des Limousins ont également connu un modeste rebond. A 2,90 €/kg vif, la cotation du Limousin E de 300 kg a gagné 3 centimes depuis la première semaine de janvier, mais elle reste inférieure de 15 cts /2020 (-5%). Le Limousin E de 350 kg cotait 2,69 €/kg vif en semaine 5 (-7% /2020).
La cotation du Charolais U de 350 kg a frémi à 2,48 €/kg vif (-5% /2020) tandis que celle du Croisé R de 300 kg est restée au plancher (2,29 €/kg vif soit -11% /2020).
La demande italienne en femelles reste soutenue et permet de maintenir les prix des laitonnes, qui ont dépassé leur niveau de 2020. La cotation de la Charolaise U de 270 kg a progressé de 6 centimes depuis le début de l’année, à 2,60 €/kg vif, soit +2% /2020. A 2,78 €/kg vif, le cours de la Limousines E de 270 kg est supérieur de 5 centimes /2020 (+2%).
Les naissances se sont maintenues en 2020 malgré la décapitalisation du cheptel allaitant
En décembre 2020, les vêlages allaitants ont reculé de -3% /2019 et de -4% /2018 (348 000 naissances). En cumul sur le début de la campagne 2020-2021 (de juillet à décembre 2020), 1 566 000 veaux sont nés de mère allaitante, soit une légère baisse de -0,6% /2019-2020.
Malgré la décapitalisation du cheptel de vaches allaitantes, les naissances sont stables sur l’année 2020 à 3,58 millions de têtes (= /2019) grâce à une meilleure productivité numérique, notamment de meilleures conditions au moment de la reproduction qu’en 2018-19. La baisse des naissances de veaux croisés (-1% /2019) et de veaux de race salers (-7% /2019) a été compensée par l’augmentation des naissances de Limousins (+1%) et d’Aubracs (+5%). Les naissances de Charolais et de Blonds ont été stables d’une année sur l’autre. Les naissances allaitantes restent néanmoins en recul de -5% comparé à 2018.
Au 1er janvier 2021, on dénombrait dans les élevages français 707 000 mâles allaitants de 6-12 mois, soit une hausse de +2% /2020, mais une baisse de -1% par rapport à 2019 comme à 2018. Les hausses des effectifs sont les plus marquées en Limousins (+2% /2020) et surtout en Blonds (+6% /2020), alors que celle de Charolais affichait +1% /2020.
Avec 730 000 têtes au 1er janvier, les effectifs de mâles de 0-6 mois nés de mère allaitante étaient en revanche en recul de -1% /2020 et de -5% /2019.
Le rebond des exportations en fin d’année n’a pas compensé le retard du printemps 2020
Les exportations ont été dynamiques en décembre 2020 : 93 500 broutards ont été exportés sur les semaines 49 à 53, soit une hausse hebdomadaire de +12% /2019 et +1% /2018.
Au total sur l’année 2020, les exportations de gros bovins maigres ont baissé de -2% /2019 d’après les données SPIE-BDNI (1 136 000 têtes), principalement vers les pays tiers. Le recul a été plus marqué pour les femelles (390 000 têtes soit -3% /2019) que pour les mâles (745 500 têtes soit -2% /2019). La part des femelles dans les envois est ainsi en légère baisse à 34% (-1% /2019), même si la demande italienne reste ferme pour ces laitonnes.
D’après les données des Douanes françaises, en décembre, les exportations vers les pays tiers ont progressé de +16% /2019 à 8 100 têtes, dont 6 400 têtes vers l’Algérie et 1 700 vers la Tunisie. Cumulés sur l’année, les achats algériens de broutards français ont reculé de -18% /2019 ; cependant 2019 avait été une année record. Les envois français de bovins vifs sur l’ensemble des pays tiers se sont ainsi contractés à 66 000 têtes, en recul de -10% /2019.
Toujours d’après les Douanes, les flux de broutards français vers l’Italie, qui ont représenté 80% des envois, ont été maintenus en 2020. En revanche les ventes vers l’Espagne ont été en baisse de -17% /2019, les engraisseurs ayant préféré se tourner davantage vers l’achat de veaux laitiers bradés (voir article veau nourrisson).
D’après TRACES, les envois de bovins vifs entre les semaines 1 à 5 auraient augmenté de +19% /2020 vers l’Italie et de +2% /2020 vers l’Espagne. Cette hausse est probablement liée au fait que la première semaine de 2021 commence un 4 janvier alors qu’elle commençait le 28 décembre 2020 et le 30 en 2019.