Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Malgré une activité assez décevante lors des fêtes de fin d’année, la cotation de l’agneau français s’est maintenue à de très bons niveaux. Les importations de viande ovine sont demeurées ralenties en novembre, allégeant le marché et soutenant les prix. A partir de la mi-décembre, les agneaux issus des brebis Lacaune ont commencé à s’ajouter aux agneaux d’herbe sur le marché français.

Le cours français finit tout de même l’année à un niveau extraordinairement élevé

Bien que toujours nettement supérieure et toujours en hausse, la cotation française s’est légèrement rapprochée de son niveau de l’an passé en novembre et décembre 2020. Le marché de l’agneau n’aurait pas été très dynamique pour les fêtes de fin d’année, expliquant la légère baisse de l’écart du cours français entre 2019 et 2020 à cette période.

A 7,26 €/kg en semaine 53, la cotation française clôt tout de même l’année 2020 à un niveau historiquement haut. Elle surpasse de 58 centimes son niveau de fin 2019 et de 93 centimes celui de fin 2018.

La production française reste atone fin 2020

En novembre, le recul des abattages s’est accentué en France : le nombre d’agneaux abattus a diminué de -5%, celui des réformes de -11%, portant la production totale de viande ovine à 5 100 téc, (-5% /2019). Les abattages seraient demeurés en retrait en décembre, malgré les fêtes de fin d’année, d’après les premières remontées des abattoirs.

De janvier à novembre, la production de viande ovine a baissé de -1% /2019, avec des abattages d’agneaux stables et de réformes en baisse (-5%).

A partir de la mi-décembre, la mise en marché des agneaux issus du bassin laitier (essentiellement de race Lacaune) a débuté (jusque la mi-février globalement), lesquels s’ajoutent ainsi aux agneaux d’herbe, qui auraient alors plus de mal à s’écouler.

Les importations françaises ont de nouveau chuté en octobre

Dans la mouvance générale de 2020, les importations françaises de viande ovine ont reculé en novembre, de -9% /2019. Malgré leur dynamisme depuis le début de l’année, les achats en provenance d’Irlande ont baissé (-7%), du fait de leurs approvisionnements restreints fin 2020.

Ils ont aussi diminué en provenance d’Espagne (-9%) et du Royaume-Uni (-19%), malgré un Brexit commercial proche et incertain jusqu’aux derniers instants. Les importations françaises de viande ovine néozélandaise ont de nouveau augmenté en novembre, de +21% / 2019.

De janvier à novembre, le cumul des importations de viande ovine s’établit à 74 400 téc, soit – 10% /2019.

Un accord commercial a finalement été trouvé entre le Royaume-Uni et l’UE-27 qui évite l’instauration de droits de douanes et de contrôles en frontières, notamment pour la viande ovine. Toutefois, les déclarations douanières qui s’appliquent désormais aux frontières avec le Royaume-Uni, désormais considéré comme un pays tiers, pourraient en revanche momentanément ralentir les flux de viande.

Des envois timides d’agneaux de lait vers l’Espagne

En novembre, le boom des exports d’agneaux vifs français a bien eu lieu, principalement vers l’Espagne, mais de façon moins importante que l’an passé. Avec 27 000 agneaux de lait ayant traversé les Pyrénées, les envois ont chuté de -26% /2019 (-9 500 agneaux), probablement du fait d’un manque d’offre en novembre qui a limité les envois de vifs.

La consommation française poursuit son recul en novembre

En novembre, la consommation calculée par bilan était en légère baisse (- 9% /2019) en raison d’importations et d’abattages en net retrait d’une année sur l’autre. Cumulée sur 11 mois, elle accuse toujours un net repli, estimé à -6% /2019, principalement en raison de la chute des importations.