Après un début d’année positif avec des cotations supérieures à celles de l’an passé, l’épidémie de coronavirus amène son lot d’incertitudes.
Des cotations stables
Début mars, le cours du veau rosé clair O s’est établi à 5,81 €/kg équivalent carcasse. S’il a cédé 11 centimes depuis début janvier, la baisse saisonnière ne semble pas encore engagée. En semaine 10, il se situe à mi-chemin entre les niveaux des deux années précédentes (+16 cts ou +3% /2019 et -16 cts /2018).
Sur le marché des veaux mieux conformés, toujours pénalisé par l’abondance de Croisés lait-viande, la baisse saisonnière semble là aussi ne pas avoir été amorcée. A 6,29 €/kg en semaine 10, la cotation du veau rosé clair R s’établit ainsi 12 cts au-dessus de son niveau de 2019, mais 20 cts sous celle de 2018.
La fermeture des établissements scolaires dès le 16 mars puis de la restauration commerciale vont provoquer une baisse de la consommation de viande de veau dans la restauration, probablement compensée partiellement dans les achats des ménages. Auquel cas, la viande de veau néerlandaise sera délaissée, ce qui risque de perturber le marché des veaux français.
Baisse des coûts alimentaires
Les marchés mondiaux des produits laitiers ont été perturbés par l’épidémie de coronavirus plus précocement que d’autres secteurs (voir article marchés des produits laitiers). La cotation de la poudre de lactosérum est ainsi retombée à 730 €/t début mars après avoir dépassé 800 €/t courant février. Cette conjoncture occasionnera une baisse des coûts alimentaires qui semble bienvenue pour les intégrateurs après une année 2019 difficile, alors que l’IPAMPA aliment d’allaitement pour veaux de l’INSEE était en forte hausse depuis quelques mois (+16 pts /2019 en janvier, à 113 pts). Pour autant, la filière veau s’attend elle aussi à subir les répercussions de l’épidémie dans les jours et semaines à venir.
La production poursuit son repli
La production de veaux gras a marqué le pas sur la fin d’année (-4,5% sur le dernier trimestre /2018). En janvier, corrigée des variation journalières elle a enregistré un nouveau recul de 3%, à 14 800 tonnes malgré un poids moyen des carcasses en hausse de +0,8 kg /janvier 2019. Une évolution des poids plutôt habituelle et modeste en comparaison du saut qui s’était opéré l’an passé (+1,8 kg /janvier 2018).
Cette offre contenue a ainsi contribué à la bonne tenue des cours du veau même si les abattages en février seraient a priori en croissance.
Europe : l’épidémie de coronavirus va bousculer la filière
L’assainissement du marché européen au cours des derniers mois avait permis un redressement des cotations aux Pays-Bas. A 4,95 €/kg carcasse début mars, elle a regagné 45 centimes en un an (+10% /2019), soit le deuxième plus haut niveau de ces cinq dernières années.
Néanmoins, l’adoption de mesures drastiques de lutte face à l’épidémie de coronavirus en Italie (où la cotation du veau est suspendue depuis la semaine 7) puis en France et probablement presque partout ailleurs en Europe va réduire les besoins en RHD, un circuit crucial pour les exports néerlandais. Les cotations néerlandaises pourraient donc fortement chuter dans le semaine à venir et les viandes non écoulées risquent d’encombrer le marché et de se déverser vers celui des GMS.