Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Alors que le cours est élevé dans les divers pays producteurs de l’UE, la Nouvelle-Zélande subit une chute d’activité commerciale notamment avec la Chine. En Australie, après les nombreuses sécheresses et incendies consécutifs, le cours de l’agneau continue de flamber, sous l’effet d’une offre en fort repli.

ROYAUME-UNI : la cotation de l’agneau britannique s’envole

Malgré des achats moroses, la cotation britannique s’est envolée, face à une offre très limitée début 2020. Le cours a entamé une baisse en semaine 9 (se terminant le 1er mars), mais reste à un niveau particulièrement élevé : supérieur de 1,41 €/kg à son niveau de l’an dernier !

La légère hausse des abattages d’agneaux (+1% /2019) n’a pas contrebalancé la nette baisse des réformes (-10%), engendrant une baisse de -1% de la production britannique en janvier 2020 (poids de carcasse stables dans l’ensemble).

Selon Defra, les importations mais aussi les exportations de viande ovine ont reculé au Royaume-Uni en janvier 2020. L’offre commence réellement à manquer.

 

IRLANDE : le cours  du « Hogget » prend de la hauteur

Début 2020, la cotation de l’agneau irlandais âgé de 12 à 24 mois, appelé « Hogget », connaît une hausse saisonnière nettement plus prononcée que l’an dernier  (+0,65 €/kg en moyenne sur dix semaines). La situation des agneaux britanniques et français (cotations aussi particulièrement élevées) explique en partie l’état de la cotation irlandaise.

La demande est présente, face à des abattages en légère hausse : +14 500 agneaux abattus sur 10 semaines contre une baisse de -11 500 réformes. Ce déséquilibre offre-demande participe lui aussi à l’augmentation du cours irlandais, qui plafonne toutefois à 6,0 €/kg en semaines 9 et 10. Les abatteurs et les grossistes veillent à ne pas dépasser 6,0 €/kg.

Comme tout pays exportateur, l’Irlande redoute toutefois les effets de la pandémie de coronavirus sur la consommation de viande ovine en RHD.

NOUVELLE-ZÉLANDE : des envois vers la Chine qui se compliquent

En janvier 2020, les envois néozélandais de viande ovine sont en hausse de +2% /2019, avec notamment un regain des envois vers l’UE (+13% /2019), dont +38% vers la France (approvisionnements à l’approche de Pâques) et stables vers le Royaume-Uni. Un élément interpellant est la baisse notable des exportations néozélandaises vers la Chine (-7%, soit – 1 600 téc en janvier 2020 /2019). Cette diminution s’explique par la pandémie de coronavirus. Cette épidémie a figé l’économie chinoise et engendré des retards dans la manutention du fret dans les ports, menant in fine à une baisse des exportations néozélandaises de viande ovine. Cela a eu comme conséquence directe de faire baisser le prix néozélandais de la viande ovine, face à une hausse de leur disponible en janvier (la viande ovine prête pour la Chine est finalement restée en Nouvelle-Zélande).

En février, l’activité commerciale de la Chine s’est également effondrée (typique du nouvel an lunaire mais accentuée cette année). La demande des consommateurs chinois – qui atteint généralement un sommet avant et pendant le nouvel an lunaire – a également été réduite.

AUSTRALIE : forte baisse de la production prévue dans les prochains mois

Alors qu’elles étaient orientées à la hausse en janvier 2020, les exportations de viande ovine australiennes ont chuté en février d’une année à l’autre (-9%), avec des expéditions vers la Chine qui ont presque diminué de moitié. La situation devrait toutefois s’améliorer rapidement, les ports chinois ayant repris leur activité, bien qu’ils aient encore besoin de traiter d’importants conteneurs.

Malgré cette incertitude, les prix australiens des ovins et bovins ont enregistré une hausse très forte au cours du mois de février, grâce à des pluies abondantes dans les principales régions d’élevage. Face à cette flambée des cours, les abattoirs nationaux vont devoir cesser une bonne partie de leur activité dans les prochains mois (-45% d’abattages sur les 3-4 prochains mois, selon « Rural Bank »).