Rétablie au second semestre, la collecte annuelle française a légèrement progressé en 2019 (+1,2% /2018). Les importations sont demeurées faibles faute de disponibilités en Espagne et au Pays-Bas.
Rattrapage tardif de la collecte de lait de chèvre
Après un démarrage laborieux au premier semestre (-1% /2018 cumulés en juin), la collecte nationale de lait de chèvre a été orientée à la hausse malgré l’épisode climatique de l’été. Ainsi, à 485 millions de litres sur l’ensemble de l’année 2019, la collecte a dépassé de 1,2% le niveau atteint en 2018 (+6,3 millions de litres). La collecte du mois d’août était déjà 4% supérieure à celle de 2018, mais c’est surtout le mois d’octobre qui a permis cette reprise, avec ses 2 millions de litres supplémentaires par rapport au même mois l’année dernière (+7% /2018).
La Nouvelle-Aquitaine, première région productrice avec 45% de la collecte annuelle, enregistre une érosion de sa collecte de -1% /2018. Celle des Pays-de-la-Loire, deuxième région productrice de lait de chèvre avec 20% des livraisons nationales, est demeurée dynamique (+5% d’une année à l’autre). la collecte de l’Occitanie,13% de la collecte nationale, a aussi évolué favorablement (+3% /2018).
Forte baisse des importations en 2018
Si la collecte française a progressé, les importations ont en revanche fortement reculé tout au long de l’année, de -38% /2018. En 2019, elles ont représenté seulement 13% des approvisionnements en lait de chèvre des transformateurs français (contre 20% en 2018). La fourniture globale du marché s’est pour sa part contractée de -7% d’une année sur l’autre, mais l’écart avec les années précédentes a pu être rattrapé grâce à la dynamique de la collecte nationale, notamment au deuxième semestre. Ainsi, avec 64 millions de litres importés et 485 millions de litres collectés en 2019, la ressource laitière achetée par les transformateurs français s’est élevée à 559 millions de litres (contre presque 600 en 2018).
Les fabrications sont maintenues
Malgré le moindre approvisionnement, les fabrications de fromages de chèvre n’ont reculé en 2019 que de 1% d’une année sur l’autre (-1 000 t à 100 000 t). Les fabrications de fromages de chèvre affichent une relative stabilité depuis la fin de la crise caprine, avec des volumes qui fluctuent autour des 100 000 tonnes depuis 2015.
Les transformateurs ont limité la baisse des fabrications grâce à une faible reconstitution des stocks de produits de report, nécessaires à la fourniture du marché en fin d’année. Ramenés à un peu plus de 3 000 t en fin d’année, ils ont ainsi baissé de 40% d’une année sur l’autre.
Les prix en Espagne et aux Pays-Bas toujours à la hausse
La demande française de lait de chèvre se fait sentir au-delà des frontières nationales. Dans ce contexte de baisse d’approvisionnement du marché français, les collecteurs des pays voisins ont révisé leur prix d’achat du lait de chèvre. Le prix payé en Espagne, historiquement plus bas, a dépassé celui payé aux Pays-Bas en avril 2019. En octobre 2019, les collecteurs espagnols ont payé 8,98 €/kg de MSU (+14% /2018), tandis que les néerlandais ont versé 8,63 €/kg de MSU (+10% /2018). Ainsi, le prix du lait de chèvre espagnol a été 4% supérieur au prix néerlandais et 16% inférieur au prix français.