Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Les collectes laitières française et allemande terminent l’année en hausse mais avec des cheptels en recul prononcés. Les grands producteurs du nord de l’Europe (Danemark, Royaume-Uni, Irlande) connaissent un passage vide plus ou moins prolongé alors que la production néerlandaise rebondit et que le sud de l’Europe (Espagne, Italie) poursuit une tendance haussière.

France : rebond de la production en fin d’année

Après avoir été affectée par la sécheresse estivale, la collecte laitière française poursuit son redressement entamé au mois d’août. Favorisée par des conditions météorologiques douces et humides, la production herbagère a permis une progression qui se chiffre à environ +1,5% /2018 en novembre d’après les sondages hebdomadaires de FranceAgriMer. Le dernier mois de l’année devrait suivre la même tendance avec une hausse estimée à environ +1% en décembre d’après les sondages hebdomadaires de FranceAgriMer. Les volumes demeurent toutefois inférieurs à ceux de 2017, et même des années 2013, 2014 et 2015. En somme, la collecte annuelle devrait retrouver son niveau de 2018, après un fort recul au 1er semestre.

Cette forte reprise de la production au 2nd semestre s’est faite malgré un  cheptel national très réduit au dernier trimestre. La hausse saisonnière du nombre de vaches laitière a été très limitée en 2019 (+44 000 têtes en 3 mois contre +69 000 en 2018 et +74 000 en 2017). La hausse a été faible en septembre (-1,3% /2018) et en octobre (-1,5%) avant que le cheptel ne se stabilise au 1er décembre à 3,66 millions de têtes (-1,4% /2018), grâce à des réformes peu nombreuses qui ont compensé le peu d’entrées en production de génisses.

Allemagne : nouvelle forte baisse du cheptel laitier

La collecte allemande a enregistré un rebond en décembre avec une hausse estimée à +1% /2018 d’après les données hebdomadaires de ZMB. Cette progression devrait permettre au cumul annuel de rejoindre le niveau de l’année précédente (31,7 millions de tonnes), après un premier semestre en recul (-0,5% /2018).

Comme en France, cette stabilisation de la production s’est réalisée avec un cheptel en recul prononcé. La décapitalisation du cheptel laitier se poursuit à un rythme prononcé  en Allemagne. Au 1er novembre 2019, le nombre de vaches laitières avait reculé de 82 000 en un an (-2,2% /2018). En deux ans, le repli du cheptel se chiffre à -4,5%, soit 188 000 têtes de moins et atteint un niveau historiquement bas à 4,011 millions de vaches laitières.Ce repli touche tous les Länder, notamment les deux premiers en production laitière, la Bavière (-2,3% /2018) et la Basse Saxe (-2% /2018).

Le tassement du cheptel  s’accompagne d’une baisse du nombre des exploitations laitières (-4,6% /2018) qui passe sous la barre des 60 000 élevages. Les ateliers de plus de 200 vaches sont les seuls à progresser et détiennent 29% du cheptel laitier national.

Des évolutions contrastées dans le reste de l’Union européenne

Les autres pays membres de l’Union européenne affichent des évolutions divergentes. En Pologne, après un été morose, la production poursuit sa tendance haussière et devrait afficher une hausse d’environ 2% sur l’année. Les collectes italienne et espagnole terminent également l’année en hausse par rapport à 2018, après un premier semestre difficile. La situation néerlandaise s’améliore par rapport aux bas niveaux enregistrés en 2018 et le redressement entamé en août limitera le recul de la collecte annuelle à moins de 1% /2018.

A l’inverse, après un premier semestre très dynamique, la production britannique a enregistré en novembre son deuxième mois consécutif de recul, conséquence d’une moindre distribution de concentrés qui s’explique par des stocks de fourrages abondants. La production irlandaise semble également poursuivre une tendance baissière sur la second moitié de la campagne entamée en septembre.

Au total,en novembre, la production européenne afficherait une progression comprise en 0,5% et 1%. Sur 11 mois, la collecte serait en hausse d’environ 0,5%.