Dans le sillage de la crise du veau gras, le marché des petits veaux est très dégradé. Les cours sont historiquement bas après un bref sursaut en juillet. Les exportations atteignent des niveaux record sans assurer une meilleure valorisation des veaux.
Moins de naissances veaux issus du troupeau laitier
En juillet, les naissances de veaux de mère laitière ont connu un très léger rebond, totalisant 287 000 têtes, soit +1% /2018. Ce bon résultat contraste avec le bilan de la campagne de juillet 2018 à juin 2019 à l’issue de laquelle les naissances ont reculé de -2% /2017-2018, soit sensiblement plus que la baisse désormais structurelle du cheptel de vaches laitières, comprise entre -0,8 et -1,0% par an depuis deux ans. La qualité des fourrages et les problèmes sanitaires posés par la FCO durant l’hiver ont probablement contribué à la dégradation de la natalité du cheptel laitier.
Les naissances de veaux croisés de mère laitière et de père allaitant continuent de progresser, avec 659 100 têtes sur la campagne 2018-2019, soit +1,5% /2017-18 et +10,5% /2016-17. La part des croisés lait-viande dans les naissances de veaux de mère laitière s’établit à 19%, contre 17% en 2017-18 et 14% en 2013-14.
Mais plus de veaux exportés
En juillet, les exportations de veaux de moins de 2 mois, principalement à destination de l’Espagne, ont bondi de +17% / 2018. Depuis janvier, ils ont totalisé 141 700 têtes, soit +7% /2018 et +37% /2017. Il semble que malgré un marché du JB morne, les engraisseurs espagnols ne ralentissement pas leur activité. Ils profitent de l’offre abondante de veaux à bas prix. Ainsi, en Espagne, le veau frison de moins d’un mois cotait 84 €/tête en semaine 34, soit -36 € ou -30% /2018.
Et moins de veaux importés
Avec l’érosion de l’engraissement français de veaux, les importations ont reculé de janvier à juillet à 16 400 têtes (-20% /2018), malgré les disponibilités limitées en petits veaux français. Toutefois, elles ont été plus nombreuses en mai et juin, au creux des vêlages, pour répondre à la demande des intégrateurs qui doivent disposer de suffisamment de veaux gras finis au début de l’hiver.
Des cours historiquement bas
Le marché du veau nourrisson est directement impacté par la crise que connait la filière du veau gras. Malgré le ralentissement des mises en place et les exportations en hausse, les cours des petits veaux sont à des niveaux très bas. Passées le creux des vêlages, les cotations des petits veaux de type lait qui avaient connu un sursaut en juin-juillet, ont rapidement chuté. Le veau mâle type lait de 45-50 kg cotait 55 €/ tête en semaine 36, soit -6 € ou -10% par rapport à 2018.
En attendant un assainissement du marché du veau de boucherie, les exportations de veaux nourrissons devraient encore progresser, mais avec une faible valorisation. Les cours devraient poursuivre leur chute cet automne,à l’approche des mises en place pour des veaux gras sortant au mois d’avril, période de baisse saisonnière de la consommation de viande de veau.