Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Les broutards français sont toujours très demandés sur le marché européen, tandis que les naissances ont continué de baisser au mois d’octobre.

Augmentation des cours des broutards 

Les prix des broutards poursuivent leur hausse, liée à la diminution de l’offre et à la demande soutenue en France et en Europe. Ainsi, durant la semaine 50 : 

  • Le Charolais U de 350 kg cotait 4,05 €/kg (+73 cts/2023). 
  • Le Charolais U de 450 kg 4,07 €/kg (+80 cts/2023) avec une hausse de 14 cts en quatre semaines. 
  • Le Limousin E de 350 kg atteignait 4,20 €/kg (+40 cts /2023). 
  • Le mâle croisé R de 300 kg se situait à 3,80 €/kg (+71cts /2023). 

Sur les marchés, l’offre de femelles maigres restait très faible et leurs cotations affichaient de fortes hausses (+7 centimes en quatre semaines) pour s’établir en semaine 50 à : 

  • 3,95 €/kg pour la Charolais U de 270 kg (+63 cts /2023). 
  • 3,90 €/kg pour la Limousine E de 270 kg (+55 cts /2023). 

Chute marquée des naissances allaitantes en octobre

La tendance des dernières années, marquée par une augmentation des vêlages allaitants à l’automne, ne s’était pas confirmée en septembre 2024. Cela continue en octobre, avec seulement 256 000 veaux enregistrés (-12 % par rapport à septembre 2023). Conséquence de cette diminution, le cumul des naissances sur le début de la campagne (juillet-octobre) atteignait seulement 836 000 veaux (-76 000 par rapport à 2023). Sur l’ensemble de l’année (janvier-octobre), le total reculait de 153 000 têtes (-5,7 % par rapport à 2023), s’établissant à 2,539 millions de veaux.  

Cette baisse pourrait être en partie due à la recrudescence des maladies vectorielles durant l’été et l’automne 2024 (FCO-3, FCO-8 et MHE), mais il semblerait qu’un décalage des mises à la reproduction lors de la campagne précédente soit également en cause. Une potentielle hausse des naissances en novembre et/ou décembre confirmera ou infirmera cela.

Stabilité des effectifs de mâles allaitants de plus de six mois 

En conséquence de cette baisse des naissances, les effectifs de mâles allaitants de moins de six mois étaient en baisse de 8%/2023 au 1er octobre, à 583 000 têtes. Cette situation devrait affecter les effectifs disponibles pour les mises en place ou l’export début 2025.  

Les mâles allaitants âgés de six à douze mois étaient moins impactés, avec 744 000 animaux recensés au 1er octobre (-2 % par rapport à 2023), en raison des naissances dynamiques de l’automne 2023 et de la réorientation d’une partie vers l’engraissement en France.

Baisse des exportations en octobre 

Avec une offre limitée, l’augmentation des mises en place pour l’engraissement en France se fait au détriment des exportations. L’élargissement de la zone régulée pour la FCO-3 a également pesé sur les expéditions de bovins maigres. Entre les semaines 40 et 44 (01/10 au 03/11), 95 000 broutards ont été exportés, soit une baisse de 9 % par rapport à 2023 (-9 000 têtes). 

En cumul sur 46 semaines (jusqu’au 17 novembre), les exportations totalisaient 821 000 têtes (-7 % par rapport à 2023).  

Les exportations de Charolais diminuaient de 13 % sur un an (234 000 têtes), tandis que les Limousins, désormais première race exportée, atteignaient 257 000 têtes (-6 % par rapport à 2023).  

Baisse des envois de broutards lourds vers l’Espagne 

Au cours des mois précédents, en raison de l’épidémie de FCO-3, les engraisseurs espagnols se tournaient davantage vers des broutards lourds, plus rapides à engraisser. Cependant, en octobre, la tendance s’est inversée, avec 10 000 broutards exportés vers l’Espagne (-2% /2023) dont seulement 4 000 mâles de plus de 300 kg vifs (-20 % par rapport à 2023) et 5 000 broutards légers (+17%/2023). 

Réduction des exportations sur les dernières semaines 

Selon la base TRACES, les exportations de bovins vivants toutes races et tous âges confondus ont diminué vers l’Italie et l’Espagne entre les semaines 45 et 49 (04/11 au 06/12) : 

  • -9% vers l’Espagne avec 55 000 bovins, 
  • -3% vers l’Italie avec 98 000 bovins. 

En cumul depuis le début de l’année, 837 000 bovins ont été expédiés vers l’Italie (-3% par rapport à 2023), ainsi que 445 000 bovins vers l’Espagne (stable par rapport à 2023).