La progression des prix observée depuis plusieurs semaines a fléchi début juin, notamment pour les animaux les plus conformés. Cette évolution pourrait être passagère alors que l’offre demeure limitée. La consommation de viande bovine résiste en avril après avoir reculé au 1er trimestre. Sur cette dernière période, les importations ont globalement progressé.
Les cotations marquent le pas début juin
Alors que la timide progression des cours était quasiment continue depuis le début de l’année, les cours des vaches ont marqué le pas début juin (semaine 23), notamment pour les meilleures conformations.
La cotation de la vache U a perdu 10 centimes en quatre semaines (-2%) quand celle de la vache R est restée stable. A respectivement 4,37 €/kg de carcasse (+2% /2018 ; -4% /2017) et 3,85 €/kg (+3% /2018 et -1% /2017) en semaine 23, les cotations se situent à des niveaux intermédiaires entre les deux années précédentes.
Les cours des vaches P et O poursuivent leurs remontées timides malgré le ralentissement observé. Sur les quatre dernières semaines et dans un marché où les disponibilités sont plus faibles, la cotation de la vache P a repris 4 centimes (+1% /2018). A 2,94 €/kg de carcasse en semaine 23, elle reste inférieure aux niveaux des deux années précédentes (-1%/ 2018 et -2% /2017). La vache O s’est appréciée de 3 centimes (+1%) sur la même période (+1%/ 2018 et -1% /2017).
Cette inflexion dans les courbes pourrait être passagère : elle semble liée aux fortes chaleurs de la fin mai qui ont pu limiter la consommation. En effet, les abattages restent en retrait.
Les abattages de femelles toujours en retrait
D’après les données hebdomadaires de Normabev, les effectifs de vaches abattues sont à nouveau en retrait sur les 5 dernières semaines connues englobant le mois de mai (semaines 18 à 22). Sur la période qui compte pourtant un jour ouvré de plus qu’en 2018, la baisse des abattages a atteint près de 2 000 vaches allaitantes (-3% /2018) et 500 vaches laitières (-1% /2018). Les abattages anticipés au second semestre 2018 et la contraction générale du cheptel allaitant limitent les abattages.
La consommation par bilan recule au 1er trimestre, après une bonne année 2018
Sur le 1er trimestre 2019 et malgré un bon mois de mars (+1% /2018), la consommation française de viande bovine calculée par bilan par le SSP a reculé en comparaison d’un bon 1er trimestre 2018 (-1% /2018 à 390 000 téc.
Les importations ont nettement progressé sur le 1er trimestre
En parallèle, alors que les exportations ont reculé sur le premier trimestre, les importations de viande bovine sont reparties à la hausse (+5% /2018 et +11% /2017 en volume, à 87 000 téc). A noter que parmi les principaux fournisseurs de la France, seuls les envois depuis l’Allemagne (-7% /2018) et la Pologne (-18% /2018) sont en net replis. Les importations depuis l’Allemagne souffre d’un manque de disponibilités post-sécheresse quand celles depuis la Pologne ont clairement subi les effets du scandale de fraude à la vache malade de janvier dernier. A noter la progression des importations depuis l’Irlande (+17% /2018), où la production a été très élevée au 1er trimestre en anticipation du Brexit et où les opérateurs tentent de diversifier leur clientèle.