Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

La collecte laitière française a poursuivi sa hausse en août et septembre malgré les maladies sanitaires qui affectent le troupeau laitier dans certaines zones. Le prix du lait est en progression sur le second semestre de l’année.

Collecte laitière en hausse

En août, la collecte laitière française a progressé de +0,8% /août 2023. Après une nette augmentation en juin et juillet, le mois d’août s’inscrit dans une dynamique positive, bien que légèrement freinée par les fortes chaleurs du début du mois. Selon les enquêtes hebdomadaires de France Agrimer, la collecte aurait progressé sur un an de +3,3 % en septembre 2024. Sur 9 mois, la collecte serait en hausse de +1,2% /2023. La très bonne qualité des maïs récoltés en 2023 conjuguée à d’excellentes conditions de pâturage cet été ont favorisé le rebond de la collecte. Également, les achats d’aliments ont fortement progressé (+8,9% en juillet 2024 /juillet 2023 – source SNIA).

Dans le Nord Est, la FCO de sérotype 3 a touché de nombreux élevages laitiers. Les effets sont variables allant de vêlages prématurés à des avortements, des problèmes de fertilité décalant dans le temps les IA fécondantes, des boiteries, une augmentation des taux cellulaires et parfois une perte de lait pendant plusieurs jours. La collecte de septembre aurait été affectée dans cette zone. A suivre dans les prochains mois.

La hausse de collecte devrait néanmoins se poursuivre sur la fin d’année en comparaison avec un dernier trimestre 2023 marqué par de sévères intempéries.

Cette année, bien que la pousse de l’herbe ait été abondante, sa valeur nutritionnelle est souvent restée faible. En ce qui concerne les maïs, les retards dans les semis ont entraîné des retards dans l’ensilage, laissant craindre des difficultés pour atteindre leur pleine maturité.

Afflux de génisses en août

Au 1er septembre 2024, le cheptel laitier comptait 3,3 millions de têtes, en recul de -1,4% /septembre 2023. L’année 2024 est marquée par un repli plus modéré du cheptel (en moyenne -1,6% sur 9 mois) contrastant avec les baisses plus fortes des 4 années précédentes.

En août, les entrées de génisses dans le cheptel laitier ont fortement progressé (+15% /2023) après 2 mois de net recul. Les fortes chaleurs de septembre 2023 ont décalé les cycles de reproduction et retardé les fécondations provoquant un afflux massif de génisses en août et des replis en juin et juillet.

Légère progression du prix du lait

Le prix du lait standard 38/32 en France a atteint 465 €/1 000 l en août. Après avoir avoisiné 450 €/1 000 l sur le début d’année, le prix du lait a progressé modérément en juin, juillet et août, dépassant de quelques euros le prix de l’année dernière. Il devrait continuer à augmenter légèrement sur le dernier trimestre, d’après l’Eleveur Laitier. Le prix moyen du lait en 2024 devrait se retrouver très proche de celui observé en 2023.

Les charges en élevages, d’après l’IPAMPA lait de vache (qui représente 50% des coûts de production), ont baissé en août 2024 (-0,9% /juillet 2024 et -4,1% /août 2023). Sur 1 an le recul est très marqué pour le poste aliment acheté (-9,8% /2023), les engrais (-9,2%) et aussi pour l’énergie (-8,5%).

La marge MILC, estimée à 165 €/1 000 l en août, a progressé de +7 € en un mois sous l’effet d’une hausse du produit lait, d’une stabilité du produit de la vente des animaux et d’un recul des charges. La MILC a augmenté de +18 €/1 000 l sur un an. Le produit lait est resté stable, les co-produits viande ont progressé (+2 €), tandis que les charges se sont aussi réduites (-16 €).