Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Au premier semestre, l’approvisionnement total des transformateurs en lait de chèvre s’est établi à près de 300 millions de litres, en retrait d’une année sur l’autre (-3,1% /2023). Côté fabrications, on observe une très légère hausse sur le premier semestre, la consommation des ménages se maintenant et l’export étant dynamique.

Collecte de lait de chèvre toujours en retrait

La collecte nationale poursuit son évolution en-deçà de son niveau de 2023. Avec 52 millions de litres de lait en juin, elle est en retrait de -3% /2023. Au premier semestre, la collecte de lait de chèvre s’est élevée à 270,5 millions de litres (-2,9% /2023, avec correction de l’effet année bissextile). Les conditions climatiques et la qualité des fourrages expliquent ce recul.
Il est difficile et trop tôt pour évaluer un effet de la FCO (3 et 8) sur les élevages caprins, même si les caprins semblent moins touchées que les ovins.

Si la collecte est en retrait au niveau national, les taux en revanche sont supérieurs à l’année 2023 : +5,2% /2023 pour le taux de matière grasse en juin et +1,7% pour la matière protéique.

Ralentissement des livraisons en Pays de la Loire

En cumul sur six mois, la collecte a augmenté de +1% /2023 en Pays de la Loire, tandis qu’elle est en retrait dans les autres régions : -4% en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie, en Centre-Val de Loire et en AURA (chiffres corrigés de l’effet année bissextile). Les dynamiques régionales observées depuis le début de l’année se poursuivent, même si elles ralentissent sur mai et juin. Ainsi, la collecte en Pays de la Loire, tout en restant supérieure à 2023 en cumul sur 6 mois, est en léger recul sur mai et juin (- 2% et -1% /2023) alors qu’elle était en hausse sur les quatre premiers mois de 2024. À l’inverse, en juin, le recul de la collecte de lait de chèvre est moins important en AURA et Occitanie : respectivement -3% et -2% /2023.

Baisse des importations et hausse des stocks

Les importations de produits de report sont de nouveau en baisse en juin 2024 par rapport au même mois de 2023, à 3,6 millions de litres équivalent lait (-25% /2023). En cumul de janvier à juin, elles atteignent 23,4 millions de litres équivalent lait (-10% /2023). 2023 était déjà la plus basse des dix dernières années.

Entre une collecte en retrait et des importations en recul, les approvisionnements des transformateurs s’élèvent à 55,6 millions de litres en juin (-4,9% /2023). Sur le premier semestre, le recul est de -3,1% /2023, à 294 millions de litres.

Les stocks de produits de report caprin s’élèveraient à 6 400 tonnes équivalent lait en juin selon FranceAgriMer, soit +15% par rapport à juin 2023, et +9% par rapport au mois précédent.

Fabrications en légère hausse sur le premier semestre

En juin, les fabrications de fromages de chèvre étaient en retrait de -5% /2023, à 7 802 t, après la hausse importante d’avril (il y avait 2 jours ouvrés de plus en avril 2024 qu’en avril 2023) et une légère baisse en mai. À noter que le mois de juin 2024 a compté 2 jours ouvrés de moins qu’en 2023. En cumul de janvier à juin, près de 49 000 t de fromage de chèvre ont été fabriquées (+1% /2023).

Dans le détail, les fabrications de bûchettes à la pièce, près de la moitié des volumes en 2023, étaient toujours en léger recul en juin (-1,1% /2023) et sur le premier semestre 2024 (-1% /2023). Les bûches à la coupe (pour la restauration hors domicile ou la transformation) ont poursuivi leur dynamique, en hausse de +8,4% /2023 en juin et +9,0% sur 6 mois. Les fabrications de fromages frais, en retrait en 2023, sont toujours en hausse, de +3,0% /2023.

L’ultra-frais poursuit sa bonne dynamique, avec 1 208 t fabriquées en juin (+9% /2023), et 7 700 t sur les six premiers mois de l’année (+9% /2023).

Consommation en demi-teinte en France, exportations dynamiques

Les ventes de fromages de chèvre au rayon libre-service des GMS sont en légère hausse sur un an (+0,8%) et sur les huit premières périodes de 2024 (+0,7% /2023 jusqu’à mi-août 2024). Dans les faits, ce sont les marques de distributeurs, en hausse de +6,3% en cumul annuel mobile et +5,7% depuis le début de l’année, qui assurent la hausse des volumes. Les marques nationales sont en recul de -4,0% sur un an et sur les 8 premières périodes de 2024 comparé à cette période en 2023. Le prix de vente moyen est en hausse en cumul annuel mobile (+1,6% /2023), avec dans le détail +3,5% pour les marques nationales et -0,3% pour les MDD.
Côté fromages AOP, les volumes sont en recul de -5,3% en CAM (cumul annuel mobile) et -5,0% depuis le début de l’année.
En ultra-frais, les achats des ménages en GMS sont toujours en hausse, +2,8% /2023 en CAM et +2,2% sur les 8 premières périodes.
Les données de la restauration hors domicile ne sont pas disponibles à date, mais ce secteur serait plus dynamique que la consommation à domicile, bénéficiant possiblement d’un effet « jeux olympique ».

En cumul sur le premier semestre, les exportations de fromages de chèvre se portent bien, à près de 12 000 t (+3% /2023).