Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 362 Juin 2024 Mise en ligne le 24/06/2024

Les abattages de gros bovins sont toujours en baisse, résultat de la décapitalisation. Mais les poids de carcasse sont plus élevés qu’il y a un an grâce à un prix de l’aliment en retrait. Les cotations des vaches sont bien orientées, celles des JB ont cessé leur baisse saisonnière.

Abattages en retrait mais avec des poids carcasse en hausse

Sur les semaines 21 à 24, les effectifs de gros bovins abattus étaient en baisse de -2% /2023 dans les abattoirs de plus de 1 500 tonnes/an, d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. Les abattages de vaches étaient toujours ralentis (-6% en type viande et +4% en type lait par rapport à un niveau 2023 très bas), de même que ceux de génisses de type viande (-2%). Les abattages de JB viande étaient eux aussi inférieurs de -2% à ceux de 2023 et ceux de JB de type lait affichaient un recul encore plus fort (-10%). Seuls les abattages de bœufs enregistraient une hausse significative (+5% /2023).

Toutefois, le poids moyen des carcasses était en hausse (+0,8% /2023), en lien sans doute avec une meilleure finition permise par la baisse du prix de l’aliment. Les poids des JB viande étaient supérieurs à l’an dernier de +0,9%, ceux des JB laitiers de +1,6%. Les poids des réformes étaient également en hausse : +0,2% pour les vaches de type viande et +1,7% pour les vaches laitières.

Les cotations des vaches restent soutenues par le manque d’offre

Le recul de l’offre à abattre permet de soutenir les cours des vaches. Les cotations des vaches U et R restent relativement stables, à des niveaux supérieurs à ceux de l’an dernier : 5,96 €/kg de carcasse pour la vache U en semaine 24 (+2% /2023) et 5,51 €/kg pour la vache R (+1%).

Les cotations des vaches laitières poursuivent leur hausse printanière liée à la faiblesse saisonnière de l’offre. Elles restent inférieures à leur niveau des années passées mais s’en rapprochent. Celle de la vache O a gagné 6 centimes en 5 semaines, à 4,69 €/kg en semaine 24 (-5% /2023) et celle de la vache P 10 centimes, à 4,40 €/kg (-7% /2023).

Les cours des jeunes bovins ont stoppé leur baisse saisonnière

Après avoir amorcé une baisse saisonnière prononcée, les cotations de jeunes bovins se sont stabilisées depuis la mi-mai grâce à une offre globalement réduite sur le marché européen.

Les cotations des JB U et R ont regagné 2 centimes en 4 semaines pour remonter à 5,34 €/kg de carcasse en semaine 24 pour le JB U (-1% /2023) et 5,20 €/kg pour le JB R (-1% /2023). La cotation du JB O a regagné 1 centime mais reste significativement inférieure à son niveau de 2023 (-5% à 4,77 €/kg).

L’IPAMPA stable sur un mois, le prix de l’aliment acheté en baisse

En avril, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) est resté stable par rapport à mars. Il était en baisse par rapport aux deux années précédentes (-3% / 2023 et -2% /2022), mais restait bien plus élevé qu’avant le déclenchement de la guerre en Ukraine (+19% / avril 2021). L’indice des aliments achetés poursuivait sa décrue (-1% /mars, -12% /avril 2023 et -7% /avril 2022), ce qui peut expliquer la meilleure finition des gros bovins.

A noter que l’IPAMPA ne couvre toutefois pas l’ensemble des charges des exploitations : d’autres charges comme les coûts salariaux ou les coûts des travaux par tiers, qui ne sont pas prises en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2023.

La décapitalisation se poursuit : -1 million de vaches en 8 ans

Entre le 1er mai 2016 et le 1er mai 2024, la France a perdu 606 000 vaches allaitantes et 395 000 vaches laitières, soit une perte de plus d’un million de vaches en 8 ans.

Au 1er mai 2024, le nombre de vaches allaitantes présentes en France était en baisse de -1,8% /2023, contre -3,0% au 1er mai 2023/2022. La décapitalisation a donc fortement ralenti en un an mais le rythme de baisse reste non négligeable.

Il en est de même pour le cheptel laitier. Le nombre de vaches laitières était en recul de -1,5% /2023 au 1er mai, contre -2,5% un an plus tôt.