Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

En cumul sur les 11 premiers mois de 2023, les échanges français de viande bovine étaient en retrait sur un an. C’était également le cas de la consommation calculée par bilan. Malgré une amorce de détente, l’inflation est restée forte en 2023, pesant notamment sur les achats au détail.

Des échanges de viande bovine toujours en recul

Les échanges français de viande bovine ont marqué le pas sur les 11 premiers mois de 2023. Les exportations françaises de viande bovine ont fortement baissé, à 197 000 téc (-12% /2022 et -13% /2021). Seuls les envois vers la Grèce ont résisté, mais par rapport au bas niveau de 2022, à 30 600 téc (+1% /2022, mais -13% /2021). Les flux sont en retrait partout ailleurs et notamment vers l’Italie (-8% /2022 à 49 900 téc) et vers l’Allemagne (-9% à 34 700 téc).

Les importations se sont repliées après une année 2022 dynamique. Elles ont atteint 333 000 téc sur 11 mois (-6% /2022, mais +15% /2021). La Belgique (+12% /2022 à 27 900 téc) et l’Espagne (+5% à 18 800 téc) ont vu leurs envois progresser. Les importations de viande irlandaise ont résisté (stables à 61 000 téc). Les autres origines étaient en repli.

Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs néerlandais font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas (cf. infra).

La consommation apparente a flanché par rapport à 2022

Avec des abattages moindres et un commerce extérieur en retrait, la consommation calculée par bilan a reculé en novembre 2023 pour le 8ème mois consécutif. En cumul sur les onze premiers mois de 2023, elle atteindrait d’après nos estimations 1,21 million de téc en cumul, en retrait par rapport aux années précédentes, à respectivement-3,5% /2022 et- 3,0% /2021.

Sans correction des effets du Brexit et sur la même période, le part des imports dans le disponible consommable en France était en léger retrait (25,0% en 2023 contre 25,6% en 2022).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être surinterprétée.

Néanmoins, avec le Brexit et le retour de procédures douanières entre l’UE et le Royaume-Uni dès 2021, les échanges français de viande bovine sont affectés par le dédouanement de viandes britanniques en France et ensuite réexpédiées vers les Pays-Bas. Ces flux « parasites » augmentent artificiellement les flux français. Après correction, sur les onze premiers mois de 2023, le niveau d’import dans la consommation calculée par bilan serait inférieur : 22,8% en 2023 et 23,5% en 2022.

L’inflation est restée soutenue en 2023

En moyenne sur l’année 2023, l’inflation en France est restée élevée malgré un début de ralentissement. D’après l’INSEE, le taux annuel moyen d’inflation sur un an en France était de 4,9% en 2023 contre 5,2% en 2022.

En moyenne sur l’année 2023, les prix à la consommation sont restés particulièrement élevés pour l’énergie (+9,0% /2022) et l’alimentation (+12,6%). La hausse pour la viande bovine et de veau était légèrement moindre (+7,8%).

L’inflation a pesé sur les achats au détail en volume

D’après Circana, la hausse des prix a participé tout au long de 2023 à la hausse en valeur des ventes au détail des produits de grande consommation et de frais libre-service (PGC-FLS). Elle a également pesé sur les ventes en volume. Par rapport à l’année dernière et à l’avant pandémie, les ventes de PGC en cumul sur l’année 2023 étaient en hausse en valeur (+9% /2022 et +20% /2019) mais plus limitées volume (-3% /2022 et = /2019).

L’inflation a également participé à la progression des ventes au détail de viande bovine hachée. D’après Circana, en cumul sur l’année 2023, la hausse relative des ventes était un peu plus forte pour la viande hachée surgelée (+5% /2022 et +40% /2021) que pour le bœuf haché frais (+4% /2022 et +22% /2021).

L’inflation a également concerné la restauration hors domicile

D’après l’INSEE, en cumul sur les l’année 2023, l’inflation a été également marquée dans le secteur de la restauration (+5% /2022) et en particulier pour la restauration rapide et à emporter (+9%).

Depuis le début de l’année, cette progression des prix restait inférieure à la hausse du chiffre d’affaires du secteur, reflétant le dynamisme de la restauration.