L’IPAA (indice des prix des matières premières entrant dans l’alimentation animale) est reparti à la hausse en juin après 5 mois de baisse. La volatilité est de retour sur les marchés des matières premières, causée par les incertitudes géopolitiques et les aléas climatiques. La sécheresse menaçante pourrait aussi impacter les cultures fourragères et la pousse de l’herbe.
Céréales : déficit hydrique aux États-Unis
Les États-Unis subissent un épisode de sécheresse persistant. Malgré des averses qui ont localement soulagé les cultures, le déficit hydrique commence à s’installer. Alors que les blés d’hiver, qui ont souffert du temps sec, commencent à être récoltés, les conditions pour les blés de printemps se sont dégradées. En plus de la météo, la reconduction du corridor en mer Noire inquiète. Les prochaines négociations se dérouleront le 18 juillet en pleine période de récolte et d’exportation pour le bassin de la mer Noire. Contrairement aux années précédentes, la reconduction semble compromise avec l’augmentation des tensions géopolitiques alors que la récolte ukrainienne serait normale (estimation dans la moyenne quinquennale). En France, les opérateurs se montrent confiants au vue des premières récoltes.
Du côté du maïs, les conditions météorologiques se sont détériorées dans le Corn Belt. Seuls 50% des maïs sont désormais considérés en conditions bonnes à excellentes. Il s’agit du niveau le plus bas enregistré depuis 1992. Juillet représente toujours la période critique pour la pollinisation du maïs, la météo sera donc à surveiller dans les prochaines semaines. La sécheresse sévit aussi en Espagne qui fait face à une récolte en céréales estimée catastrophique. L’Espagne se reporte ainsi sur le marché du sud-ouest de la France. Enfin en Ukraine, les surfaces seraient similaires à celles de 2022, malgré le conflit et l’effet ciseau de prix.
Tourteaux : marché de l’huile de palme en souffrance
Comme pour les céréales, l’état des cultures aux États-Unis s’est largement dégradé à cause du manque d’eau. Des conditions sèches sont aussi à noter en Asie du Sud-Est, impactant le marché de l’huile de palme, directeur du marché des huiles, et par conséquent celui de l’huile et de la graine de soja. Ainsi, les prix du soja sont repartis à la hausse en juin, suivis de ceux du tourteau. Toutefois, au cours de la dernière semaine de juin, les prix ont légèrement diminué grâce aux dernières précipitations. Leur durée, intensité et répartition géographique seront déterminantes pour les futurs rendements.
Quant au colza, après une hausse en début de mois puis une stabilisation, le prix de la graine s’est détendu fin juin. Pour les graines oléiques, cette période de l’année est traditionnellement calme en termes de transactions. Les acteurs attendent l’arrivée des nouveaux volumes. Le futur du corridor en mer Noire pèsera aussi sur le cours des tourteaux, l’Ukraine et la Russie étant de grands producteurs. La disponibilité mondiale est dépendante de la capacité d’export de ces deux pays.