Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

L’allongement des lactations dans les élevages laitiers caprins a entrainé un repli des disponibilités en chevreaux dont les cotations ont bien progressé en 2023, établissant même des records saisonniers sur ces dix dernières années.

Des cotations records début 2023

Le prix du chevreau engraissé de 11 kg a nettement progressé depuis le début de l’année 2023, avec des cotations saisonnières records par rapport aux dix dernières années. A 3,90 € /kg vif les deux semaines qui ont précédé Pâques, il a progressé de près de +32 cts par rapport au pic pascal de 2022 (+9%) et de 1,03 euro /2021 (+35%). La moyenne des cotations de janvier à fin mai s’établit à 3,65 €/kg vif, soit une progression de +9% /2022 et +35% / 2021. Cette hausse des prix, conjointement au repli du prix de la poudre de lactosérum, qui constitue un poste important des charges de l’aliment d’engraissement des chevreaux, a probablement amélioré la marge des engraisseurs par rapport à l’année passée.

Repli des abattages de chevreaux

Les abattages cumulés de chevreaux ont reculé de -5% /2022 , à près de 315 000 têtes de janvier à avril. Mensuellement, les effectifs abattus ont bondi de +33% en mars à près de 158 000 chevreaux puis se sont effondrés de -38% en avril, à près de 80 000 têtes, obéissant ainsi la tendance saisonnière. Globalement le repli des abattages de chevreaux est imputable au repli des disponibilités, conséquence des allongement des lactations dans les exploitations laitières.

Contrairement aux chevreaux, les abattages de réformes de janvier à avril ont progressé de +2% d’une année sur l’autre, à près de 52 000 chèvres. Cela s’inscrit dans la situation de repli du cheptel caprin observé en France depuis l’année 2022.

Le poids carcasse moyen des chevreaux de janvier à avril 2023 a reculé de -1%, à 5,58 kg d’une année sur l’autre.

Les exportations de viande caprine ont progressé en début d’année

A plus de 815 téc au 1er trimestre, les exportations de viande caprine ont bondi de près de +10% d’une année sur l’autre (+71 téc), une croissance absorbée par le marché portugais qui confirme son statut de 1er acheteur de viande caprine française. Les envois de viande fraîche ont presque doublé (+72% /2022), à 445 téc. Les expéditions de viande congelée en revanche ont baissé de -24% /2022. Les exportateurs ont bénéficié du repli des expéditions grecques, pénalisées par un cheptel dont l’érosion graduelle limite les disponibilités.

Même si les données sur les prix sont pour le moment partiellement consolidées, il n’en demeure pas moins que les exportations de viande caprine française ont été mieux valorisées en ce début d’année 2023, avec un prix moyen en hausse de +23% /2022, à 9,45 €/kg au 1er trimestre. Les prix à l’export ont augmenté de +15% sur le marché portugais et de +53% sur le marché italien, à respectivement 9,62 € et 10,02 €/kg .