En mars, les abattages de veaux gras se sont légèrement redressés du fait de mises en place un peu plus dynamiques à l’automne. Les poids carcasses restaient en net recul. Aux Pays-Bas, la production abattue est toujours croissante en réponse au dynamisme de la demande européenne.
Légère baisse des cours
Au printemps 2023, les cours des veaux de boucherie ont entamé une légère baisse saisonnière, limitée par le manque d’offre en animaux gras. En semaine 15, le veau rosé clair O élevé en atelier cotait 7,36 €/kg éc, largement au-dessus des cotations des années précédentes (+11% ou +72 cts /2022, +30% /2021). Sur un mois, le cours s’est replié de -5 cts. Le veau rosé clair R élevé en atelier a suivi une tendance similaire pour s’établir en semaine 15 à 7,68 €/kg éc (+9% ou +74 cts /2022, +22% /2021).
L’écart aux années précédentes était moins marqué pour les animaux mieux conformés. Ainsi, le veau rosé clair U élevé au pis cotait en moyenne 9,21 € /kg éc en moyenne entre les semaines 12 et 15, soit +7% ou +64 cts /2022 (+6% /2021).
Moindre recul des abattages en mars
En mars, d’après SPIE et Normabev, 102 000 veaux gras ont été abattus en France, en baisse de -3,1% (-3 000 têtes) /2022. À l’approche de Pâques, les sorties ont été un peu plus dynamiques, d’autant plus que les mises en place de l’automne avaient été un peu plus nombreuses qu’en fin d’été.
La production de viande de veau s’établissait à 14 500 téc en mars, en recul de -5,4% (-800 téc) /2022. Outre le recul des effectifs abattus, la baisse de l’âge moyen à l’abattage à 184,5 jours (-1 j /2022, -2 j /2021) et surtout celle des poids carcasse moyens, due aux changements de plan d’alimentation, à 144 kg éc (-2,3% ou -3 kg /2022), expliquent le recul de la production de viande.
En cumul depuis le début de l’année, la production de viande de veau s’élevait à 40 000 téc au 1er trimestre, toujours en retrait net par rapport aux années précédentes (-7,7% ou – 3 500 téc /2022 et -11,5% /2021), avec un effectif abattu de 281 000 têtes (-4,7% ou -14 000 têtes /2022 et -9,4% /2021).
Coûts de production en baisse
La décrue des cours des matières premières observée depuis l’été 2022 s’est poursuivie en mars 2023. En semaine 13, la poudre de lactosérum doux cotait ainsi 670 €/t, en net recul sur un an (-52% ou -730 €/t /2022). Le cours de la poudre de lait écrémé suivait une tendance similaire, à 2 300 €/t (-45% ou -1 860 € /2022).
En février 2023, l’IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux s’établissait à 154,1 points, en hausse de +4% (+6 pts) sur un an, mais inférieur de 16 points au pic de juillet 2022. L’IPAMPA aliments fibreux a légèrement diminué, à 152,6 points, après le pic observé en janvier, mais reste toujours supérieur à son niveau de l’année précédente (+23% ou +29 pts /2022).
Côté énergie, l’IPAMPA gaz était stable depuis décembre, à 149,7 points. Sur un an, il est en hausse de 14 pts (+10%). Le prix du pétrole Brent de Mer du Nord, dont le propane utilisé dans les élevages est un dérivé, était stable en mars, à 73 €/baril (-30% /2022, mais +34% /2021).
Cotation stable aux Pays-Bas
La cotation du veau de boucherie pie-noir néerlandais est restée stable début avril 2023, à 6,30 €/kg-éc (+7,7% ou + 45 cts /2022, +47,5% /2021). Sa stabilité depuis fin novembre 2022 (semaine 48) proviendrait de la forte demande en viande en Europe, notamment des secteurs RHD en France et en Italie. D’après les analystes néerlandais, la cotation pourrait rester à un niveau élevé au moins jusqu’à la fin du mois de mai, avant une éventuelle baisse saisonnière durant l’été.
En janvier, d’après Eurostat, les abattages néerlandais se sont élevés à 113 000 têtes (+4,8% ou +5 000 têtes /2022 et +19,5% /2021), pour un tonnage de 16 700 téc (+5% ou +800 téc /2022, +15,7% /2021). La tendance à l’allégement des carcasses néerlandaises s’est stabilisée, avec un poids carcasse moyen stable par rapport à 2022, à 148,5 kg éc, mais en recul de -4,8 kg éc par rapport à 2021.