La consommation calculée par bilan a fait mieux que résister sur les 11 premiers mois de 2022, mais avec moins de viande origine France. En effet, faute de disponibilités et avec la progression de la consommation en restauration, les importations françaises de viande bovine ont nettement progressé. Au détail, si les ventes ont continué de progresser en valeur alors que l’inflation restait soutenue, elles ont reculé en volume.
Des importations dynamiques et des exports limités, faute de disponibilités
D’après les Douanes françaises sur les 11 premiers mois de 2022, les importations françaises ont affiché un net progrès, dépassant le niveau d’avant pandémie. Elles ont dépassé les 353 000 téc (+23% /2021, +38% /2020, mais aussi +15% /2019 et +17% /2018). Sur la même période, avec des abattages français limités, les exportations ont atteint 224 000 téc, en léger recul par rapport à l’année dernière (-1% /2021, mais +10% /2020, +7% /2019 et = /2018).
Côté import, toutes les origines sont concernées par la hausse sur 11 mois, sauf la Belgique (-11% /2021). Côté export, les envois de viande bovine française sur 11 mois vers le trio de destinations historiques étaient en retrait : Italie (-4% /2021), Allemagne (-12%) et Grèce (-12%). Seuls les envois vers les Pays-Bas avaient progressé (+72%). Attention toutefois, la progression des échanges avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas est partiellement liée à 2 facteurs :
- Depuis la mise en œuvre du Brexit, des opérateurs néerlandais font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas.
- Une part des imports depuis les Pays-Bas est issue de l’approvisionnement d’une enseigne de fast-food : des viandes néerlandaises sont importées puis transformées en France avant d’être réexpédiées.
La consommation par bilan a progressé sur les 11 premiers mois de 2022
En novembre 2022, la consommation calculée par bilan a progressé d’une année sur l’autre pour le 5ème mois consécutif, à 130 700 téc (+2% /2021 ; +7% /2020). En cumul sur les onze mois, elle a atteint 1 387 000 téc (+1% /2021 et 2020).
Mais avec les disponibilités françaises limitées et la hausse concomitante des importations, la part de VBF dans les disponibilités totales a reculé. En cumul sur onze mois, les importations ont représenté plus du quart (26%) des disponibilités, niveau bien au-delà de l’avant-pandémie (22% en 2019).
Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !
Progression de la restauration rapide et de la restauration commerciale
Si les importations ont augmenté en France notamment en le manque de disponibilités sur le territoire, c’est également lié au retour de la consommation en RHD (affectées les années passées par les restrictions Covid), principal point d’entrée des viandes d’imports dans l’Hexagone En cumul sur les onze premiers mois de 2022, la restauration rapide (+27% /2019) ou encore la restauration commerciale traditionnelle (+18% /2019) ont ont affiché de nets progrès de chiffres d’affaires. Ce n’est pas le cas de tous les secteurs. En effet, la restauration collective (-12% /2019) reste affectée par les habitudes prises en pleine pandémie (télétravail…).
Sur la période, le chiffre d’affaires global de la RHD était en progression (+16% /2019), un chiffre à relativiser au regard de l’inflation. D’après l’INSEE, les prix à la consommation dans les restaurants, cafés et établissement similaires étaient en hausse sur l’ensemble de 2022 (+4% /2021 et +7% /2019).
L’inflation alimentaire en France a continué de progresser en début d’année
D’après l’INSEE, après une courte période de reflux, l’indice général français des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a de nouveau progressé en janvier 2023 à +7,0% sur un an (contre +6,7% sur un an en décembre). L’inflation sur les produits alimentaires a, quant à elle, poursuivi sa hausse (+13,2% /2022).
L’inflation générale en France restait cependant toujours inférieure à la moyenne de la zone euro, elle aussi en repli (+8,5% dans la zone en janvier contre +9,2% un mois auparavant). En décembre dernier, c’était également le cas de l’inflation sur les produits alimentaires (+12,9% /2021 en France contre +16,0% dans la zone euro), mais pas pour les viandes de bœuf et de veau (+13,1% contre +13,2%).
Les ventes au détail augment en valeur, mais reculent en volume
Depuis le début de l’année, le constat est le même que fin 2022 : l’inflation fait progresser la valeur des ventes des produits de grande consommation et frais libre-service (PGC-FLS), alors que les ventes en volume reculent. D’après IRi, si les ventes de PGC-FLS ont progressé en valeur depuis le début de l’année (+7% /2022, cumul sur les 4 premières semaines de 2023), elles ont reculé en volume (-7%).