Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Le ralentissement de la collecte européenne a facilité le redressement du marché des protéines laitières encore plombé jusqu’à l’été par des stocks d’intervention conséquents. Désormais en phase et plus équilibrés, les marchés du beurre et des protéines semblent solides, à moins que le Brexit ne mette court rapidement à ce bel anticyclone en formation.

Cours des ingrédients stabilisés

Le cours de la poudre maigre s’est stabilisé autour de 2 000 €/t en février, après s’être apprécié de plus de 300 €/t en 3 mois. Début mars, il a retrouvé un niveau correct supérieur de 50% au bas niveau de 2018 à pareille époque, mais bien en-dessous du haut niveau atteint 5 ans plus tôt (3 300 €).

En revanche, le cours du beurre sur le marché spot évolue défavorablement. Il a perdu plus de 400 €/t en un mois à 4 130 €/t début mars. Le prix des facturations se maintient quant à lui 4 500 €/t. De son côté le cours du gouda en Allemagne (fromage commodité) est stationnaire à 3 030 €/t.

Les fabrications européennes de fromages et d’ingrédients laitiers demeureront bien ajustées aux débouchés tant que la production laitière européenne sera ralentie. Au 1er trimestre, elle se situera légèrement sous son niveau de l’hiver 2018 (voir article collecte). Cependant elle pourrait rebondir dès mars, voir avril si la météo douce et humide se confirme auquel cas la production herbagère peut être précoce et abondante, d’autant que le prix du lait sera bien orienté dans les prochains mois.

Toutefois ce bel anticyclone en cours de formation peut tourner si le Brexit se concrétise par une sortie sans accord avec l’UE-27 (scénario le plus probable). Rappelons que L’UE-27 exporte au Royaume-Uni pour 3,5 milliards d’euros de produits laitiers qui couvrent l’équivalent du tiers de sa consommation nationale.

Des importations chinoises exceptionnellement élevées en janvier

En janvier 2019, comme les années précédentes à pareille période, la Chine a fortement accru ses importations de produits laitiers de +17% en volume à 435 000 t et de +20% en valeur à 1,46 milliard de dollars. Elle a surtout acheté davantage de poudres grasses (+32% à 183 000 t) et secondairement de poudre maigre (+26% à 58 000 t). Les importateurs chinois se sont rués sur les contingents à droit de douane nul, en hausse d’une année sur l’autre, dont bénéficie la Nouvelle-Zélande. Les importations supplémentaires de poudres grasses en janvier 2019 proviennent presque totalement de Nouvelle-Zélande, pays qui a fourni en 2018 près de 90% des achats chinois en poudres grasses. Celles de poudre maigre proviennent principalement de Nouvelle-Zélande et secondairement de l’UE-28. En revanche, les importations de poudre de lait étatsunienne ont chuté, conséquence de la hausse des droits de douane décidée par la Chine dans le cadre de la guerre commerciale entre les deux pays.

Comme les années précédentes, les importations sont probablement retombées le mois suivant, une fois les contingents remplis. En février 2018, elles avaient été ramenées à 178 000 t tous produits laitiers après avoir culminé à 373 000 t en janvier 2018.

Les droits de douane chinois sont relativement bas : 10% pour les poudres de lait et le beurre, 6% pour la poudre de lactosérum, 15% pour les laits infantiles, 12 à 15 % pour les fromages.