Avec des prix déjà élevés et des achats en recul depuis plusieurs années, la demande en agneaux pâtit cette année de la baisse du pouvoir d’achat des ménages.
Royaume-Uni : L’offre britannique continue de s’étoffer
La baisse saisonnière du cours britannique a commencé un mois plus tard cette année, l’offre mondiale restant tendue alors que la demande se redresse. En semaine 34, il était à 7,43 €/kg, soit +0,20 € /2021 et +1,31 € /2020.
Sur une bonne lancée depuis le début d’année, la production de viande ovine britannique a ralenti à partir de juin, enregistrant un recul de -8% /2021 en juillet, à 22 000 t. Sur 7 mois, la production nationale reste tout de même haussière, de +8% /2021 à 155 000 t.
La demande intérieure comme celle à l’internationale sont modestes, compte-tenu de la crise du pouvoir d’achat qui touche de nombreux pays (inflation ≈10% /2021 en août au Royaume-Uni). Les achats britanniques d’agneau se sont en effet repliés de -10% d’une année sur l’autre sur les 12 dernières semaines se terminant le 7 août, selon le panel Kantar. Le prix moyen a dans un même temps augmenté de +10% /2021.
Selon les dernières données du HMRC, les envois de viande ovine britanniques se sont aussi redressés – vers leurs principales destinations (France, Allemagne, Belgique, Italie) – pour atteindre 37 000 t au 1er semestre, soit +23% /2021. Les importations ont dans le même temps bondi de +39% /2021, à 41 000 t, venant compléter le disponible.
Irlande : le cours de l’agneau irlandais reste au-dessus de ses niveaux de 2021
Après avoir effectué sa traditionnelle baisse saisonnière (également tardive à cause d’une offre mondiale sous tension), la cotation des agneaux de la nouvelle saison stagne depuis août autour de 6,50 €/kg. En semaine 34, à 6,55 €/kg, elle surpassait son niveau de 2021 de + 0,35 €/kg et celui de 2020 de +1,30 €/kg.
De janvier à août, les abattages d’agneaux irlandais ont été relativement abondants, à 1,9 million de têtes, en hausse de +8% /2021 (+2% /2020). Les transformateurs décrivent toutefois quelques soucis de finition des agneaux qui pénalisent les éleveurs lors du paiement.
L’offre plus abondante dynamise les exportations de viande ovine : totalisant 29 000 téc au 1er semestre, elles ont gagné +20% /2021, dont +33% vers le Royaume-Uni et +21% vers la France.
La filière observe une baisse de la demande en agneau chez les consommateurs irlandais, situation inhabituelle à la fin des vacances d’été. La crise du pouvoir d’achat touche aussi l’Irlande avec une inflation de +9% /2021 en août.
Espagne : des envois de viande ovine inférieurs aux niveaux de 2021
Le cours espagnol se redresse de façon saisonnière fin août : la demande intérieure est plus active tandis que l’offre diminue. En semaine 34, à 7,0 €/kg, il était supérieur de +0,60 € /2021 et de +1,02 € /2020.
Les effectifs d’agneaux abattus ont reculé de -5% tandis que ceux des réformes ont progressé de +33% au 1er semestre /2021. Au total, les effectifs d’ovins abattus ont baissé de -1% d’une année sur l’autre, mais la légère hausse des poids de carcasse a permis un regain de +2% de la production en volume.
Les envois de vifs vers les pays tiers, par bateau, se poursuivent à un bon rythme avec une demande jordanienne toujours prégnante.
Les exportations de viande sont modérées vers les pays tiers comme vers l’UE : l’agneau irlandais, moins cher, concurrence fortement l’agneau espagnol.
Nouvelle-Zélande : baisse des sorties d’agneaux au printemps 2022
D’après Beef + Lamb New Zealand, le cheptel ovin s’est faiblement étoffé d’un inventaire à l’autre, de +0,2 % à 25,8M de têtes au 30 juin 2022. Les effectifs de brebis reproductrices ont enregistré une contraction de – 1,4% à 16,1M de têtes, tandis que le nombre d’Hoggets a augmenté de +3,2% à 8,8M de têtes.
Le nombre de brebis a reculé dans toutes les régions, mais de façon particulièrement marquée dans les zones frappées par la sécheresse. Combinée à une moindre productivité numérique, cette baisse d’effectifs pénalisera la production d’agneaux pour la saison 2022/23, avec des effectifs présents dans l’inventaire en recul de -0,8% d’une année sur l’autre, à 22,4M de têtes.
Sur 7 mois, la production de viande ovine en Nouvelle-Zélande a baissé de -3% /2021, à 274 000 t, via une chute des effectifs d’agneaux abattus de -2% /2021, à 11,7M de têtes, et des réformes, de – 4% à 2,2M de têtes. Les poids de carcasse étaient en léger recul.
Les exportations ont conjointement baissé de -7% /2021, principalement du fait de la baisse des expéditions vers la Chine (-27%), partiellement compensée par les augmentations vers l’UE-27 (+21%), le Royaume-Uni (+11%) et plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Asie.