Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Le cours de l’agneau français a atteint un nouveau record pour l’Aïd el-Kébir, après avoir évolué en dents de scie plusieurs semaines au lieu d’entamer une franche et traditionnelle baisse saisonnière. Comme pour Pâques, dans un contexte actuel assez incertain, les commandes ont été particulièrement tardives pour cette fête musulmane.

Une cotation record pour l’Aïd

Après s’être maintenue durant six semaines consécutives au-dessus des 8,0 €/kg suivant Pâques, la cotation de l’agneau lourd entrée abattoir évolue depuis en dents de scie. Un frémissement du marché a eu lieu en semaine 25, mais c’est deux semaines plus tard, lors de l’Aïd el-Kébi, que la cotation a atteint un niveau record : à 8,12 €/kg, elle surpassait ainsi de +1,06 €/kg son niveau de l’Aïd 2021.

Comme à Pâques, les commandes ont été très tardives : la majorité a été passée durant les derniers jours avant le début des festivités religieuses. Les ventes ont été en conséquence modérées. La baisse du pouvoir d’achat, couplée au prix de l’agneau a probablement freiné des acheteurs … Toutefois les commandes auraient été supérieures aux disponibilités au vu de la cotation.

Déjà exceptionnellement élevées, les charges ont continué de progresser en mai où l’IPAMPA ovin viande a atteint 134,4 points (+23,2 points /2021) du fait de la forte hausse des indices énergie et lubrifiants (+56% /2021), engrais et amendements (x 2), mais aussi aliments achetés (+27%).

Léger recul de la production abattue sur 5 mois

Selon Agreste, les abattages de viande ovine ont chuté de -11% d’une année sur l’autre en mai, à 7 000 téc. 310 000 agneaux ont été abattus, en repli de -10% /2021. Les réformes ont quant à elles régressé de -7%, à 51 000 têtes.

De janvier à mai, la production abattue s’est repliée de -2% /2021, à 36 000 téc, du fait d’effectifs d’agneaux comme de réformes abattus en repli.

Selon Ovinfos, les abattages seraient demeurés modestes en semaine 26 (fin juin), qui a précédé celle de la fête de l’Aïd el-Kébir. Le contexte actuel très incertain a incité les acheteurs à retarder leurs commandes.

La crainte des éleveurs est de devoir repousser des agneaux déjà lourds (autour de 23 kg pour l’Aïd), face à une demande plus modeste que prévue.

Les sorties françaises sont complétées par des importations d’agneaux vivants qui se maintiennent à de bons niveaux en 2022 (-18% /2021 sur 4 mois, mais comparativement à des effectifs élevés en 2021). Les envois sont stables d’une année sur l’autre, à des niveaux plutôt modestes.

Les importations se redressent mais restent modestes

De janvier à avril, les importations françaises de viande ovine étaient en légère hausse d’une année sur l’autre, de +3% à 26 500 téc, mais leur niveau reste relativement faible, en recul de -13% /2019.

Les achats en provenance du Royaume-Uni ont continué de se redresser en avril, si bien que sur 4 mois, le recul n’est plus que de -3% /2021. Ils sont toujours ralentis en provenance d’Espagne (-30% /2021 sur 4 mois), tandis qu’ils continuent de se redresser en provenance de Nouvelle-Zélande (+31% /2021) et d’Irlande (+27%).

Le disponible français se redresse, mais reste modéré

Les abattages français suivent une tendance baissière depuis le début de l’année tandis que les importations, bien qu’en légère reprise d’une année sur l’autre, restent inférieures à leurs niveaux de 2019. Cela affecte d’autant le disponible français, en hausse de +2% /2021 sur quatre mois, mais en repli de -13% / 2019.