Le quatrième trimestre s’annonce avec un repli de la production de lait dans les principaux bassins exportateurs. Le mois de septembre avait déjà annoncé la couleur, les chiffres plongent maintenant dans le rouge pour le mois d’octobre. Les prix du lait s’accroissent certes dans le sillage des produits laitiers, mais les coûts de production augmentent encore plus vite. La priorité des éleveurs semble donc de limiter les coûts au détriment des volumes.
États-Unis : Chute de la production
En octobre, à la surprise générale, la collecte a reculé de -0,5% /2020, ce qui est un retournement par rapport à la conjoncture du printemps dernier. Le pays n’avait pas connu de baisse depuis le mois de mai 2020 où du lait a été jeté lors de la première vague de covid-19 et un repli de cette ampleur depuis mars 2019. Cette baisse est due à une réduction du cheptel national et des rendements inférieurs.
La forte hausse des coûts de production, qu’il s’agisse des prix de l’énergie ou de l’aliment, a poussé certains éleveurs à décapitaliser. En octobre, le cheptel national comptait 14 000 têtes de moins qu’en octobre 2020 et 107 000 de moins qu’en mai dernier. Quant aux rendements, ils ont baissé notamment en Californie, premier État producteur, ce qui a entrainé un recul de la collecte d’octobre de -1,3% /2020.
Du côté des Grands Lacs, la dynamique de production reste encore positive. Le pâturage est plus répandu et rend les exploitations moins sensibles à la hausse des coûts de production du moins dans un premier temps.
Océanie : le pic laitier reste décevant
La météo pluvieuse de ces derniers mois est toujours pénalisante pour la production. Qu’il s’agisse de l’Australie ou de la Nouvelle-Zélande, à cette période de l’année, les vaches sont à l’herbe. Les troupeaux risquent donc de détruire les prairies lorsque celles-ci sont trop humides. Ainsi, la production a baissé au mois d’octobre de -2% /2020 en Australie, quatrième mois consécutif de baisse et de -3% en Nouvelle-Zélande pour la même période.
En Australie, la production durant cette année 2021 a également été pénalisée (-0,5% depuis janvier en cumul vs 2020) par un manque de main d’œuvre dû aux confinements et aux fermetures de frontières (covid-19). Celle-ci a notamment manqué dans certains bassins laitiers comme le Victoria, principal État producteur. Par ailleurs, les prix des fermes laitières sont élevés poussant certains éleveurs à prendre des retraites anticipées tandis que le prix élevé de la viande peut pousser certains à changer d’atelier.
Recul de la production des six principaux exportateurs
La collecte européenne sur le mois d’octobre est attendue en repli de -1% /2020 selon AMI, après une légère baisse en septembre de -0,7% /2020. Dans ce contexte, l’Argentine est le seul bassin parmi les 6 premiers exportateurs à connaitre une hausse de production.
Cette baisse généralisée devrait se poursuivre sur le quatrième trimestre et les opérateurs commencent déjà à s’interroger sur le prochain pic laitier de l’Hémisphère nord.