L’année 2023 a été marquée par la poursuite d’une forte inflation alimentaire et par des évènements climatiques majeurs qui ont perturbé la productivité des vaches.
La consommation a résisté
Malgré la forte inflation alimentaire, la consommation de produits laitiers par les ménages a plutôt bien résisté en France et ailleurs en Europe avec une demande en crème qui a particulièrement progressé.
Des livraisons globalement stables en Europe
Les livraisons de lait sont restées globalement stables dans l’UE en 2023 sous l’effet notamment d’un cheptel laitier très réduit. Cependant, de nettes disparités entre pays et durant l’année sont à noter.
Au 1er semestre, la collecte a augmenté presque partout, les éleveurs profitant d’une conjoncture favorable malgré des prix du lait en retrait. En France, les fourrages peu qualitatifs de 2022 ont affecté le niveau de collecte sur le 1er semestre.
Le 2nd semestre a été marqué par des conditions météo défavorables. Les vagues de froid, les tempêtes et l’humidité excessive ont dégradé la collecte européenne. En France, les épisodes caniculaires de septembre et les fortes pluies automnales ont entravé la productivité des vaches.
Des revenus en baisse
Les revenus des éleveurs français ont baissé en 2023 principalement en raison du retournement de conjoncture en grandes cultures d’après les estimations réalisées sur les exploitations des réseaux d’élevage Inosys. Les polyculteurs-éleveurs ont été les plus impactés après avoir bénéficié en 2022 de la flambée des prix des céréales. L’amélioration des prix du lait a permis quasiment de compenser la hausse des charges qui ont particulièrement augmenté sur les postes de fertilisation, électricité, salaires et fermages.
L’année 2024 s’annonce plus dynamique
Après une stagnation en 2023, la production laitière européenne pourrait augmenter en 2024, stimulée par des prix qui pourraient rester aux niveaux de 2023. Le faible dynamisme de la production dans les grands bassins laitiers exportateurs devrait soutenir les cours des commodités laitières et par conséquent le prix du lait. En France, la production rebondit depuis décembre, grâce à des fourrages abondants et lactogènes, une érosion moins forte du cheptel laitier et un prix du lait reconduit. Cependant, des incertitudes persistent quant aux conditions climatiques et à l’évolution de la MHE qui pourrait repartir au printemps.
Pour en savoir plus, consulter notre Dossier Économie de l’Élevage annuel bovin lait : https://idele.fr/detail-article/dossier-annuel-bovins-lait-annee-2023-perspectives-2024